Je tente de fermer quelques onglets. Je pose ici ceci, que vous avez tous déjà vu puisque SebSauvage en a parlé.
Bien flippant, espérons que ce ne soit pas trop prémonitoire.
Entrainement pour les JO ?
En gros, Microsoft permet de configurer le serveur de messagerie électronique d'une entreprise (tous les exemples donnés sont dans ce contexte, mais cela doit pouvoir s'appliquer ailleurs) afin d'espionner ce que les utilisateurs racontent et le bloquer, ou bien le signaler au chef (ce signalement est vraiment un des exemples).
Sur quels critères ? C'est configurable. Dans la version en français citée plus haut, il y a les catégories habituelles (racisme, pornographie) mais un article en anglais explique que cela pourra aussi s'appliquer au cas d'employés qui disent du mal du patron ou envisagent de quitter la boite.
"LE CHEF EST UN CON". On va voir, hein.
via Seb
Sur nos cinq plaintes, deux n’ont jamais été examinées (Google, Amazon), deux autres semblent faire l’objet de manœuvres dilatoires absurdes (Apple, Facebook) et la cinquième n’a pas davantage abouti sur quoi que ce soit de tangible en trois années (Linkedin).
On l’a souligné plusieurs fois : si les GAFAM échappent aussi facilement au RGPD, ce n’est pas en raison de la complexité de nos affaires ou d’un manque de moyens matériels. Le budget annuel de la CNIL est de 18 millions d’euros et elle emploie 215 personnes. Au fil des ans et sur d’autres sujets, nous avons souvent échangé avec les personnes employées par la CNIL : leur maîtrise du droit des données personnelles est sincère. Elles partagent certainement nos frustrations dans une bonne mesure et n’auraient aucune difficulté à redresser la situation si on le leur demandait. Le RGPD leur donne toutes les cartes et, s’il en était besoin, nous leur avons explicitement pointé quelles cartes jouer.
Si les causes de cet échec ne sont pas matérielles, elles ne peuvent être que politiques. La défaillance du RGPD vis à vis des GAFAM est si totale et flagrante qu’il est difficile d’imaginer qu’elle ne soit pas volontaire ou, tout le moins, sciemment permise. Les motivations d’une telle complicité sont hélas déjà bien identifiées : les GAFAM sont les fidèles partenaires des états pour maintenir l’ordre sur Internet. Plus que jamais, l’État français, dans sa dérive autoritaire, a tout intérêt à les maintenir au-dessus des lois pour leur laisser gérer la censure et la surveillance de masse.
À leur échelle, en permettant aux GAFAM d’échapper au droit qui devait protéger nos libertés fondamentales, les 18 membres du collège de la CNIL participent de l’effondrement démocratique en cours. À notre sujet, voici la conclusion : nous avons fait tout ce qui était dans nos capacités pour que le RGPD nous protège collectivement contre les GAFAM, nous avons pleinement joué le jeu du droit et nous avons échoué. N’attendons plus un improbable sursaut démocratique de la CNIL : il faudra nous protéger sans elle.
via Seb
via @davduf et @laquadrature sur Mastodon :
Hier [le 10 mars, je date un peu...], le gouvernement a profité de la panique Covid pour autoriser par décret (sans autorisation du Parlement) la reconnaissance d'image automatisée dans les transports pour évaluer le port du masque à fins statistiques.
Trois décrets publiés vendredi au Journal Officiel, révélés par @nextinpact, créent la polémique et l'inquiétude des défenseurs des libertés. Ils vont permettre aux forces de l'ordre et aux renseignements de collecter beaucoup plus d'informations et des données très personnelles.
[...]
Il ne s'agit pas, théoriquement, de collecter des données de tous les citoyens, mais, selon le décret, de personnes "susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, à l'intégrité du territoire, ou des institutions de la République. Ou encore de constituer une menace terroriste".
[...]
Quant au contenu des données collectées : ce ne sont plus seulement les activités politiques, religieuses, syndicales, mais dorénavant également les opinions politiques, les convictions philosophiques, religieuses, ainsi que les comportements et habitudes de vie, les pratiques sportives... [...] Le renseignement territorial pourra également enregistrer des données relatives aux troubles psychologiques ou psychiatriques qui peuvent être considérées comme des atteintes au secret médical.
[...]
Surveillance actée des activités sur [les réseaux sociaux] avec possibilité de recueil des pseudonymes et identifiant, pas les mots de passe, uniquement les informations mises en ligne volontairement en source ouverte. Mais il sera possible de capter les commentaires et surtout les photos, reconnaissance faciale non exclue.
Une autre disposition complète la loi du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Elle prévoit un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende « le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police ».
Le texte est suffisamment large pour frapper ceux qui diffusent des images de policiers, accusés de violence injustifiée sur des manifestants, tout en appelant sur les réseaux sociaux à des mesures de représailles.
Et pendant ce temps, en Chine, l'autre pays des droits de l'homme :
En Chine, une nouvelle réglementation donne aux citoyens lambda le droit de prendre en photo et de filmer des policiers en exercice. Une annonce des autorités qui fait suite à la mort mystérieuse d'un jeune père de famille en détention.
via Seb
Toujours via le cri du lapin (décidément j'ai bien fait de me mettre à la lire) : les "bosswares" sont des logiciels espions que des entreprises installent sur les PC de leurs employés... ben pour les fliquer y'a pas d'autres mots. Au menu des plus perfectionnés : monitoring de l'activité (ton boss sait que tu vas sur Youporn), Screenshots, Keylogger intégré, activation à distance du micro et de la webcam, et fonctionnement totalement invisible ! Elle est pas belle la vie ?
- Il semble que le coronavirus soit le plus grand problème de l'ère moderne en ce qui concerne les libertés civiles et le droit à la vie privée. Mais personne n'en parle.
- À mesure que l'autoritarisme se répand, que les lois d'urgence prolifèrent, que nous sacrifions nos droits, nous sacrifions aussi notre capacité à empêcher le glissement vers un monde moins libéral et moins libre. Croyez-vous vraiment que lorsque la première vague, la deuxième vague, la seizième vague du coronavirus seront oubliées, il y aura marche arrière ? Que ces ensembles de données ne seront pas conservés ? Ce qui est en train de se construire, c'est une architecture de l'oppression.
Il va être trop chouette, leur monde d'après.
"Bon ben là les étudiants ils crèvent la dalle, ils sont enfermés depuis 2 mois dans des chambres de 7 à 9 mètres carrés, ils sortent à peine pour tenter de grapiller un kilo de pâtes à une banque alimentaire, ils n'auront pas de job d'été à cause de la crise, ils se trouvent privés de formes vitales de sociabilités depuis déjà deux mois et peut-être encore pour quelques temps, ils sont flippés d'être privés de certains cours, ils sont ultra flippés de se ramasser à leurs putains de partiels ou d'examens, et là, l'institution dans sa grande bienveillance, son immense lucidité et son empathie constante, l'institution va donc leur proposer de les traiter comme des délinquants de base et faire du respect de leur vie privée le torchecul dont on craignait de manquer aux débuts de la pandémie."
Mon amour des gros mots m'a fait choisir ce passage en particulier, mais lisez tout l'article : il est terrifiant par ce qu'il révèle, de cette politique du "pied dans la porte" (ou de la grenouille dans la casserole, vous savez, au début l'eau est froide et elle bouge pas, puis on augmente un peu la température et elle ne bouge toujours pas... et à la fin elle est cuite). On commence à accepter des pratiques aussi indignes que douteuses soi-disant parce qu'on aurait pas le choix, et on se retrouve 5, 10 ou 15 ans plus tard dans un monde ultra-orwellien (je veux dire : pire que maintenant, si, si, c'est possible, regardez les chinois, ils y arrivent, eux, un exemple pour nous tous) et la grenouille est cuite.
Au passage, j'aime beaucoup beaucoup la partie sur l'efficacité des outils mis en place par les étudiants eux-mêmes (Discord), comparée à la machine à gaz administrative qui... qui fonctionne, juste fonctionne, on va dire ça.
Déjà, on va arrêter tout de suite avec les injonctions à mettre de côté nos principes : si votre éthique ne s'applique que quand tout va bien, ce n'est pas de l'éthique, c'est juste un joli costume pour faire chic en soirée.
Toutes les raisons de rejeter une hypothétique appli "StopCOVID"
A lire.
Traçage des malades par une application StopCovid, industrie de la surveillance qui sort de l’ombre, omniprésence policière, climat de délation dans les médias et les réseaux sociaux… Si elle a mis un coup d’arrêt à l’activité économique, la pandémie de Covid-19 fait toujours plus les affaires d’une société de contrôle inquiétante.
Quatre lots sont programmés dans l’appel d’offres : fourniture de 565 « micro-drones du quotidien », de 66 « drones de capacité nationale » mais aussi de 20 « nano-drones spécialisés ». Des passerelles de réception des trames WiFi des drones collaboratifs composent le quatrième lot.
Ces accords cadres, signalés par le journaliste @BriceLeBorgne, se chiffrent en tout à 3,8 millions d’euros. Ils sont conclus pour une durée de deux ans, reconduits annuellement de manière tacite, pour une durée totale de quatre ans.
Je me demande combien de masques on peut acheter avec 3,8 millions d'euros
Chacun ses prioritay.
Il n’y a pas de masques ni de tests dans les hôpitaux pour faire face à la pandémie, mais les autorités déploient des moyens gigantesques pour surveiller et réprimer. Des drones sont utilisés dans de nombreuses villes pour traquer les personnes qui sortent de chez elles, et les menacer avec des hauts parleurs. Des scènes qu’on croirait sorties d’un mauvais film de science fiction.
Source : http://www.davduf.net/carnet-d-un-confine-coronavirus-2020-jour14
Le 12 février dernier, le Conseil d’État a accepté notre demande de transmettre au Conseil constitutionnel une question sur la constitutionnalité des pouvoirs de la HADOPI. Cette question porte sur le pouvoir donné à ses agents pour accéder aux données permettant d’identifier les internautes à partir de leur adresse IP. Ce même pouvoir qu’à plusieurs reprises, la Cour de justice de l’Union européenne et le Conseil constitutionnel ont déjà jugé contraire aux droits fondamentaux dans d’autres cas semblables. Il ne reste plus au Conseil Constitutionnel qu’à prendre la même décision pour la HADOPI – et ainsi l’enterrer pour de bon !.
Une décision positive du Conseil constitutionnel constituerait une victoire historique. Elle serait un nouveau clou dans le cercueil de la HADOPI, institution que nous combattons depuis sa création il y a plus de dix ans et dont le fonctionnement repose sur la surveillance de masse de la population. Elle serait aussi l’aboutissement d’une longue bataille menée devant les juridictions françaises et européennes et qui pèsera, quoiqu’il arrive, dans le projet de loi audiovisuelle débattu en ce moment à l’Assemblée nationale, lequel vise à fusionner l’HADOPI et le CSA au sein d’une nouvelle instance, l’ARCOM.
La police peut siphonner ton portable en 10 minutes.
Aucun mot sur le cadre légal d'utilisation du bouzin, ce qui sous-entend bien qu'on s'asseoit sur la vie privée des citoyen·nes.
Un avis partagé, et de façon bien plus alarmiste encore, par l'association de défense des libertés en ligne la Quadrature du net. « Ce qu'on peut craindre, c'est qu'une personne soit placée en garde à vue pour quelque chose d'un peu loufoque pour accéder à ses messages et contacts pour que la police identifie d'autres personnes à arrêter. On prend un gars dans la rue qui a une tête de gauchiste, on se dit qu'il est peut-être dans des discussions privées sur son téléphone avec des gars un peu plus radicaux et on remonte le fil ». L'association soulève également que, en vertu de la directive européenne 2016-680, l'extraction de données personnelles dites sensibles (biométriques, politiques, religieuses, orientation sexuelle) est conditionnée à des cas de « nécessité absolue ».
Or, le contexte social actuel ne donne pas matière à se rassurer sur ce point. Le journaliste Olivier Tesquet ajoute : « Une fois qu'on a combiné cet aspect-là avec le fait, qu'aujourd'hui, en France, il peut y avoir une judiciarisation des mouvements comme les manifestations, et ce pour pas-grand-chose, ça fait un cocktail potentiellement explosif ».
La boîte de Pandore a été ouverte. En validant le principe de surveillance de masse des réseaux sociaux, le Conseil constitutionnel permet aux autres administrations de pouvoir réclamer leur part de surveillance généralisée, voire de se servir directement dans les données collectées par le fisc. Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, défend inlassablement cette nouvelle surveillance et promettait 10 millions d’euros par an pour seulement deux algorithmes. Son joujou désormais approuvé constitue un pas supplémentaire pour remplacer l’humain·e par la machine, le·la citoyen·ne par une ligne dans un tableur.