"Bon ben là les étudiants ils crèvent la dalle, ils sont enfermés depuis 2 mois dans des chambres de 7 à 9 mètres carrés, ils sortent à peine pour tenter de grapiller un kilo de pâtes à une banque alimentaire, ils n'auront pas de job d'été à cause de la crise, ils se trouvent privés de formes vitales de sociabilités depuis déjà deux mois et peut-être encore pour quelques temps, ils sont flippés d'être privés de certains cours, ils sont ultra flippés de se ramasser à leurs putains de partiels ou d'examens, et là, l'institution dans sa grande bienveillance, son immense lucidité et son empathie constante, l'institution va donc leur proposer de les traiter comme des délinquants de base et faire du respect de leur vie privée le torchecul dont on craignait de manquer aux débuts de la pandémie."
Mon amour des gros mots m'a fait choisir ce passage en particulier, mais lisez tout l'article : il est terrifiant par ce qu'il révèle, de cette politique du "pied dans la porte" (ou de la grenouille dans la casserole, vous savez, au début l'eau est froide et elle bouge pas, puis on augmente un peu la température et elle ne bouge toujours pas... et à la fin elle est cuite). On commence à accepter des pratiques aussi indignes que douteuses soi-disant parce qu'on aurait pas le choix, et on se retrouve 5, 10 ou 15 ans plus tard dans un monde ultra-orwellien (je veux dire : pire que maintenant, si, si, c'est possible, regardez les chinois, ils y arrivent, eux, un exemple pour nous tous) et la grenouille est cuite.
Au passage, j'aime beaucoup beaucoup la partie sur l'efficacité des outils mis en place par les étudiants eux-mêmes (Discord), comparée à la machine à gaz administrative qui... qui fonctionne, juste fonctionne, on va dire ça.