A voir (j'ai commencé mais ne suis pas allé au bout).
En résumé, il est erroné de dire que "les jeunes ne lisent pas". Ils ne lisent peut-être pas ce que les adultes prescripteurs voudraient les voir lire, mais ils lisent.
C'est bien ou pas ce type d'émission, pour les livres et la lecture ?
Oh. Bon, vu que c'est la marque de la liseuse dont SebSauvage nous chante les louanges, ça va, ça aurait pu être pire.
5 ans aujourd'hui (je l'avais achetée lors du black friday 2017) que j'ai ma liseuse Bookeen. Elle marche toujours bien, mais je me demande si elle va faire 5 ans de plus... Wait and see.
Du coup, je me demande si ma prochaine sera un autre modèle Bookeen, ou si je passerai chez la nouvelle maison mère : il y a fort à parier qu'ils harmonisent leurs gammes dans les mois à venir.
J'ai décidé de refaire pour 2018 (je ferai 2017, 2019 et 2020 plus tard, et je commence par 2018 si j'veux) le test effectué en 2016 sur ma proportion "d'hommes blancs décédés" parmi mes lectures de l'année.
Lu en 2018 : 59 livres (je n'ai pas compté les 4 XXI annuels, car œuvre d'un collectif d'auteurs, mais j'ai pris en compte les "grosses" BD comme "Dans la combi de Thomas Pesquet" de Marion Montaigne).
Bref, encore beaucoup d'hommes blancs morts, mais pas mal de femmes blanches mortes aussi \o/
Pour assumer complétement ce que cette démarche a de militant, voici les ouvrages écrit par des femmes, lus en 2018 :
il faudrait un mot pour décrire l'état dans lequel on se trouve après la lecture d'un livre formidable et qui empêche d'enchaîner sur une autre lecture avant un petit moment tellement tout paraît fade à côté
J'aime beaucoup cette question, qui décrit une sensation que je connais.
Parmi les termes proposés : mélancolivre, dépression post-lecturum, sidération livresque (j'aime beaucoup celui-ci)
“Playing games, or watching movies or TV dramas while you’re at home, are all fine. In times like these, though, I’d like to recommend reading books.
If you can’t go out to the store to buy books, you might be wondering what to read. There are probably a lot of books already in your room, or lined up on your family’s bookshelves. You can even reread books you read a long time ago.
Books are always waiting to be read.”
J'adore :)
Intéressant ton article, surtout pour ta conclusion sur la différence.
A titre personnel, je relis très rarement mes livres. Ceux que j'ai lu plusieurs fois se comptent sur les doigts d'une main de Django Reinhardt : Chroniques martiennes, Le Seigneur des anneaux, Fictions. (Je remarque au passage que pour moi aussi, il s'agit d'univers fantastiques).
Par-contre, si je lis avec passion, c'est au contraire pour découvrir de nouveaux univers, de nouvelles histoires... au risque de lire parfois trop vite, peut-être
J'ai fugitivement en tête l'image du chien qui se jette sur sa gamelle, la bâfre comme un affamé en 10 secondes, et te regardes l'air de dire "ben quoi, c'est tout ?" J'ai parfois ce rapport avec la lecture... mais je suis incapable de lire autrement : j'ai toujours lu vite, et j'ai l'impression de lire de plus en plus vite.
Du coup, c'est très intéressant pour moi de découvrir qu'il existe d'autres rapports à la lecture, d'autres façon d'aimer une histoire : la lire et la relire, jusqu'à la comprendre différemment, envisager des possibilités que l'on n'avait pas vues lors des lectures précédentes (et c'est exactement pour cette raison que j'ai lu plusieurs fois les 3 livres cités plus haut).
Alors est-ce que tout ça, c’est la faute des écrans? En partie, mais si ce n’était que cela, tous les ados seraient touchés de la même manière. Or il se passe autre chose à partir du collège: la lecture, ça devient un truc de fille.
L’un des chiffres qui m’avaient frappée au sujet du magazine J’aime Lire, c’est qu’il y avait une quasi-parité entre lecteurs et lectrices. À partir du collège, c’est fini et enterré. Livre = utérus. Il faut dire que la lecture allie les qualités attendues chez les filles: immobilité, calme, silence et enrichissement de la vie intérieure.
Le désintérêt des adolescents pour les livres correspond exactement à ce qu’on appelle «la fabrique des garçons», un ensemble de stéréotypes qui encouragent les garçons à se détourner de la lecture. Les garçons, c’est l’agitation, l’interaction physique, le désordre (en gros, ce sont des chiots totalement soumis à leurs pulsions).
[...]
C'est moi qui graisse :
On ne dira jamais suffisamment combien la fabrique de stéréotypes de genre est néfaste pour les filles et les garçons. On s’intéresse généralement plus aux filles parce qu’elles subissent des discriminations évidentes, mais la masculinité hégémonique est aussi un problème pour les hommes.
Arrivés à l'âge adulte, les hommes lisent moins que les femmes. Manque de temps ? Que nenni. Flemmingite aigüe :
Les hommes auraient donc moins de temps que les femmes. Or pour avoir étudié les emplois du temps des Françaises et des Français pour mon dernier livre, je sais que c’est faux. Les hommes français ont en moyenne 3h30 de temps de loisir de plus que les femmes par semaine.
[...]
Or les femmes sont souvent entrainées à la contrainte et à l’autodiscipline, dès leur plus jeune âge. Quand on est capable de limiter son alimentation et de s'arracher des poils, l’effort d’ouvrir un livre ne paraît franchement pas insurmontable –fin de l'hypothèse.
Achievement unlocked :
En tout cas, nous sommes face à un cercle vicieux, parce que d’après toutes les études, ce qui encourage le plus efficacement les garçons à lire, c’est de voir leur propre père lire, de l’entendre parler de littérature, que ce père leur lise lui-même des histoires, leur conseille des livres. Le rôle de modèle joue là aussi, dans l’association d’une figure masculine à la lecture.
\o/
Mon grand, 8 ans moins 2 mois, nous explique hier soir qu'ils ont lu à l'école un résumé de l'histoire de Jules Verne, celle avec un sous-marin, sous la mer quelque chose.
Un beau texte sur "l'industrie du livre" en général et la lecture en particulier.
Alors voilà. Lisez. Ce dont vous avez envie. Ce qui vous tombe sous la main. Ce qui tombe à côté. Le bouquin à propos duquel vous avez découpé un article dans Femme actuelle, Elle, Telerama ou le 1. Celui dont on vous a parlé ici, et dans d’autres médias auxquels vous faites confiance, y compris le journal du coin.
Ou écoutez votre meilleur pote. Ou votre prof de français d’il y a quelques années, non celui-là je ne l’ai toujours pas lu, faudrait, faudrait, faudrait. Celui qui sort bientôt au ciné. Celui dont vous avez noté la référence en faisant trois fautes au nom de l’auteur, dont vous avez attrapé un mot du titre, ou pas d’ailleurs, celui dont vous savez que la couverture est bleue. Faites confiance à votre libraire, c’est un prestidigitateur.
Et pour avoir un avis sur un bouquin, il n’y a qu’un seul moyen : lisez-le.
Mais lisez, bordel.
En 1969, quand j’ai fait ma première rentrée, à Soissons, la première chose que j’ai entendue de la part de mes collègues dans la salle des profs c’était : « les élèves ne lisent plus » et « le niveau baisse ». Voilà plus de cinquante ans ! On rabâchait déjà cette antienne, on a toujours dit cela. Mais qui est « on » ? Les adultes évidemment. La réalité, c’est que les enfants ne lisent pas autant que les parents voudraient qu’ils lisent. Ils répètent sans cesse « J’aimerais tellement que mon fils soit cultivé ». C’est une phrase toute faite, ce que les adultes désirent vraiment, c’est que leurs enfants aient le Bac, puis, si possible, un diplôme et un emploi. Tout ça n’a rien à voir avec la culture, ni avec la lecture. Donc je propose de clore ce débat.
Et bim ! Merci Daniel Pennac <3
J'aime beaucoup Daniel Pennac. J'ai lu toute la saga Malaussène, j'ai Comme un roman et Chagrin d'école, Le dictateur et le hamac, puis 2-3 autres trucs genre l'oeil du loup. Mais c'est vraiment les Malaussène que j'ai préféré. Sans revenir sur les qualités intrinsèques de ces romans, je les ai vraiment appréciés en ce qu'ils donnaient envie de lire d'autres livres. C'est grâce à Pennac/Malaussène que j'ai lu le Manuscrit trouvé à Saragosse de Potocki, qui est un des plus fantastiques livres du monde.
Rien que dans cet article, il m'a donné envie de lire Thomas Hardy...
via Tommy
Les chercheurs ont comparé les performances en lecture de joueurs de jeux vidéo d'action et de non-joueurs. Ceux-ci ont été soumis à un test qui consistait à lire des mots inventés, comme "gibois" par exemple. Ces mots flashaient rapidement à l'écran de façon à rendre la tâche difficile, même pour des lecteurs experts. Les résultats montrent que les joueurs de jeux vidéo lisent correctement un plus grand nombre de mots que les non-joueurs.
Il serait intéressant de mesurer si, à l'inverse, les grands lecteurs ont plus de facilité à s'adapter à un jeu rapide...
via plusieurs shaarlistes, ça date un peu.
Notion : empan visuo-attentionnel
Always read what you like. Life is too short for "shoulds".
Si l’on prend en compte le nombre de mots lus par minutes (en moyenne), le nombre de mots dans un livre et que l’on effectue le calcul, on s'aperçoit que lire 200 essais ne vous prendrait «que» 417 heures dans l'année. Chu a alors réalisé d'autres calculs. Il indique que pour un Américain moyen, le temps passé devant la télé est de 1.642 heures par an et que celui passé devant les réseaux sociaux est de 608 heures. «Waoh. Ce sont 2.250 heures par an gâchées. Si ces heures étaient plutôt passées à lire, vous pourriez lire plus de 1.000 livres par an!»
Pas le temps de lire l'article (mais je me le suis mis de côté), mais je vois l'idée.
Du coup, j'ai fais le test : dans mes lectures de cette année, quelle est ma proportion d'auteurs ? Et d'autrices ? Les vivant·e·s ? Les mort·e·s ? Les français·e·s ? Les traduit·e·s de l'estranger ?
...et si je faisais un graphique plein de couleurs ? Ah non, pas le temps, flûte.
Nombre de livres lus du 01/01/2016 à fin septembre (j'anticipe sur ceux à rendre à la bibliothèque avant début octobre) = 18 (+3 XXI, que je considère comme des livres, mais qui gêneraient ici, compte tenu de la quantité d'intervenant·e·s) (oui, parce que je note mes livres lu, chacun ses névroses, ok ?)
Il semblerait que je tombe dans le travers "mâle / blanc" mais pas tout à fait mort. Après, ça doit dépendre des années
*en fait, c'est plus compliqué que ça puisqu'il s'agit de "Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" écrit par... deux femmes, dont seule l'une des deux est morte >.< J'ai donc pris le parti de ne compter que Annie Barrows, l'autrice principale. Morte.
La liste en question :
"La mécanique du texte n'est pas une ode à la magie des outils, tant s'en faut, mais une introspection sur le rôle des outils techniques de l'écrivain par quelqu'un qui les manie bien, les détourne, toujours curieux de leurs fonctionnalités. Sans illusion, Thierry Crouzet souligne combien les écrivains ont du mal avec leurs propres outils de travail : "la plupart des auteurs utilisent leur traitement de texte comme une machine à écrire", livre-t-il, cinglant, pointant par là même les limites de ces programmes pour aider à écrire."
"les auteurs "ne dépasseront la métaphore du livre, et de la littérature inhérente, qu'en adoptant des logiciels qui, eux-mêmes, s'en libèrent"
Cela faisait déjà quelques jours que je me demandais où en était l'affaire Booxup.
Mais si, souvenez-vous, cette gentille société ne visant qu'à mettre en relation des personnes désireuses de s'échanger des livres, persécutées par un odieux fonctionnaire de la DGCCRF, dans le but abominable d'interdire aux citoyens français d'échanger des livres.
Cf. http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?mhE0pA
Lionel Maurel (alias Calimaq) en a fait une excellente analyse qui commence à dater un peu, mais que j'avais loupée.
Point 1 : Booxup ne relève pas du droit actuel concernant les bibliothèques car il ne correspond pas à la définition.
"On en arrive donc à la conclusion qu’en l’état du droit applicable en France, Booxup ne saurait être considéré comme une « bibliothèque accueillant du public pour le prêt » et n’est donc pas assujettie à la rémunération prévue par la loi au bénéfice des titulaires de droits. Le fait qu’une plateforme intervienne comme intermédiaire entre particuliers pour faciliter leurs pratiques de prêt de livres ne change pas la nature juridique de ces actes. On est toujours en présence de prêts privés entre individus et non d’un « prêt public »."
Point 2 : l'application Booxup ne fait que surfer sur la vague de l'économie du partage, il y a fort à parier que si elle se développe, elle reniera sans vergogne son actuel discours sur le partage et la culture. D'ailleurs c'est déjà en germe.
"Certes l’application reste actuellement gratuite pour ses utilisateurs, mais le logiciel qu’elle utilise pour fonctionner n’est pas libre et la manière dont elle collecte agressivement les données personnelles de ses usagers laisse penser qu’elle s’éloignera vite des valeurs de « l’économie du partage » dont elle se revendique"
Calimaq va plus loin en généralisant : "l’essor des pratiques de partage favorisées par le numérique a été récupéré par des plateformes qui en captent la valeur, avec des effets de bords inquiétants sur le plan économique et social"
J'ai pour ma part été faire un petit tour dans les CGU de Booxup : http://www.booxup.com/legal
A l'article 9, on trouve ceci :
"Article 9 : Information nominative
En application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, il est rappelé que les données nominatives qui sont demandées à l’Utilisateur sont destinées à un usage interne par BOOXUP. BOOXUP collecte également les données de géo-localisation des Utilisateurs. Ces données nominatives peuvent néanmoins être transmises à des tiers, partenaires du Site. Des cookies peuvent être utilisés permettant à booxup de récupérer des informations sur la configuration et les habitudes de navigations des Utilisateurs. Les finalités de ses collectes sont les suivantes :
Gestion de la relation avec l’Utilisateur,
Constitution et gestion de fichiers de clients et de prospects,
Analyses statistiques à des fins commerciales et études de marché,
Envois de propositions commerciales et de lettres d’information par email, courrier ou SMS."
C'est assez clair là ? Le produit c'est l'utilisateur, ou plutôt ses données personnelles. On s'en tape des livres et de la culture.
Dans une récente interview à Actualitté (https://www.actualitte.com/article/interviews/booxup-n-est-pas-une-marketplace-rappellent-les-fondateurs/60719), les créateurs font d'ailleurs preuve d'un cynisme certain en la matière : "Pour utiliser booxup, il faut aujourd’hui avoir un compte Facebook ou Twitter, donc il faut utiliser une plate forme à laquelle l’utilisateur a déjà abandonné une grande partie de ses données personnelles." Ben voyons. Pourquoi qu'on aurait pas notre part du gâteau nous aussi ?
Et en ce qui concerne l'utilisation potentielle de ces données, ils n'y vont pas par 4 chemins : "aujourd'hui nous ne faisons rien des données que nous collectons. Par contre, effectivement, nous avons l’intention de les utiliser. En premier lieu pour améliorer encore et toujours le produit." (Permettez-moi de loller)
Le reste de l'interview est assez révélateur.
Si vous voulez creuser le sujet, autres liens cités par Calimaq :
http://paigrain.debatpublic.net/?p=9309
http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2015/09/on-ne-prete-que-aux-riches.html
http://page42.org/peut-on-preter-ses-livres/
Et si on arrêtait de s'exciter sur cette non-affaire ? Est-ce vraiment la DGCCRF qui est en cause dans cette histoire, ou bien le "professionnel du livre" anonyme, courageux et visiblement frappé par un accès de crétinisme ? Jusqu'à preuve du contraire, il n'est pas interdit de prêter des livres, entre particuliers s'entend. Après, qu'un intermédiaire touche une commission pour mettre en relation 2 particuliers qui veulent se prêter des livres ; c'est bien ? C'est mal ? Personnellement, je n'en sais rien. On est dans le flou actuel entourant des services comme Blabla car (plutôt qu'Uber) : la pratique en tant que telle (le co-voiturage pour Blabla car) n'est pas interdite, mais monétiser l'intermédiation pose question, et c'est légitime.
Mais... c'est tellement plus facile de faire un raccourci foireux du style "l'industrie du livre / la DGCCRF / Emmanuel Macron veut interdire le prêt de livres", hein... Pour l'instant, on ne sait rien. Même s'il est vrai que le signal envoyé est mauvais.
Car il est vrai que l'industrie (j'insiste sur ce mot) du livre à tout intérêt à ce que vous achetiez des livres plutôt que de vous les prêtez entre vous ; déjà qu'elle a du mal à pardonner à l’État la survivance de cette aberration : les bibliothèques... (oui, j'exagère... encore que...). Actualitté, après un article assez superficiel (https://www.actualitte.com/article/monde-edition/la-start-up-booxup-visee-par-une-enquete-de-la-brigade-de-repression-des-fraudes/60403), revient sur le sujet (https://www.actualitte.com/article/tribunes/preter-ses-livres-entre-epuisement-des-droits-et-remuneration-d-auteurs/60433) en abordant THE question : l'épuisement des droits : "Car derrière cette polémique en elle-même assez peu digne d’intérêt se dessinent des problématiques bien plus inquiétantes : la remise en cause régulière, quasi systématique, du principe légal de l’« épuisement des droits ». L’épuisement des droits permet à n’importe qui ayant fait acquisition d’un livre de disposer de sa copie selon sa volonté. Ainsi, l’acheteur pourra à loisir prêter, céder, voire détruire l’exemplaire en question sans craindre les foudres de l’État ou des industries. Ce droit est régulièrement rediscuté, dans la mesure où les transactions effectuées passé l’acte d’achat originel ne génèrent plus aucun bénéfice pour les primo-créateurs."
Je traduis : les éditeurs voudraient bien trouver un moyen de continuer à toucher du blé sur le livre après son premier achat. Sur le prêt, par exemple... Et c'est ça qui est très inquiétant au final dans cette histoire : on est en tain de voir apparaître dans l'univers du livre et de la lecture -et même pas de manière cantonnée au livre électronique- des questionnements qui ne se posaient jusqu'alors que pour la musique dématérialisée : pour faire simple, on voudrait bien, pour certains types d'objets "culturels", interdire à leurs possesseurs d'en faire ce qu'ils veulent après l'avoir acheté. C'est ainsi que l'on voit les DRM sur les CD, l'interdiction de fait de la revente des jeux vidéo d'occasion, et bientôt, peut-être, la taxation du prêt de livres ?
Une fois encore, on confond (sciemment) le droit moral de l'auteur sur sa création et le droit de l'auteur à une juste rémunération. Ce système à bout de souffle va bientôt taxer certains mots (au hasard : Alphabet ?), vous allez voir. Car ce n'est pas l'auteur que ces gens là défendent (même s'ils en trouveront bien quelques uns assez neuneus pour signer des pétitions), mais leur source de revenu.
Si il est vrai que le web s'est bien moins ému des morts de Garcia Marquez ou Günter Grass que de celle de Pratchett ("here was far less of an internet splurge when Gabriel García Márquez died in 2014 and Günter Grass this spring."), cela est surtout révélateur de ce qu'est le web, pas de ce que pensent les lecteurs.
Si on peut admettre que Pratchett n'est pas un génie littéraire (notion subjective s'il en est, on peut d'ailleurs légitimement se demander en quoi l'univers du disque-monde serait moins éligible à l'éternité que la foule de personnages de la Comédie humaine), il n'en demeure pas moins que ses bouquins sont agréables à lire, et qu'on passe un bon moment. Que demande t-on d'autre à un livre finalement ? Jonathan Jones lui, affirme que les "bons" livres changent "votre vie, vos croyances, vos perceptions". Admettons. Je n'ai pas le souvenir d'un livre qui ai changé ma vie ; je sais qu'il est des livres qui continuent à vivre en moi bien après que je les ai lus, et dont j'ai retiré "quelque chose", que ce soit juste un passage ou une idée générale, ou juste des souvenirs agréables.
J'ai lu à ce jour 4 romans de Terry Pratchett (non 5, il faut aussi compter "De bons présages", écrit en collaboration avec Neil Gaiman) et je compte bien en lire d'autres. Est-ce pour autant de la "paresse mentale" ? Je trouve le point de vue de l'auteur de l'article d'un snobisme tout à fait déplacé. Il y aurait donc de "bonnes lectures" (pour lui : Jane Austen, Gabriel Garcia Marquez, Günter Grass, Charles Bukowski...) et de "mauvaises lectures" (ici : Terry Pratchett).
Mais je vous emmerde mon petit monsieur. Je lis ce que je veux quand j'en ai envie. Et si j'ai envie, dans le même trimestre, de lire un roman de Pierre Assouline (Bonne lecture ? Mauvaise lecture ?), 2 romans des annales du disque-monde, un recueil de nouvelles de Carson McCullers, du Borges, du Wells, du Stevenson, du Proust, et de finir avec un roman de SF écrit avec les pieds, c'est mon choix. C'est même mon droit inaliénable de lecteur, comme dirait Pennac. (Pennac, bonne lecture, mauvaise lecture ? A conseiller, à éviter ? Il en pense quoi le Legrandin des fiches de lecture ?)
J'ai lu Günter Grass (Le tambour). J'en garde un souvenir nauséeux. Garcia Marquez et les autres sont sur ma liste d'auteurs à lire. Mais j’assume sans complexes (et pourquoi devrais-je en avoir ?) de lire Pratchett. Ou Asimov (la prose d'Asimov étant "très ordinaire", il doit sûrement être à ranger dans la "littérature poubelle" lui aussi, non ?). Et peut-être aussi Arto Paasilinna, Georges Simenon, Boris Vian... tous ceux qui écrivent d'une manière "simple". Je précise au passage que rien n'est plus difficile que de donner l'impression de la facilité, mais le professeur Jones (LOL) semble considérer qu'un livre qui ne demande d'efforts ne vaut pas la peine d'être lu.
Et moi aussi, je suis "écrasé de voir combien de livres je n'ai pas lu". Et alors ? Devrais-je me faire un planning de "bons" auteurs à lire le plus vite possible, ne plus voir le soleil pendant 10 ans pour être certain de tenir mon programme ? Bullshit. J'ai ma liste de détestations moi aussi pourtant. Mais je m'en tiens à des critères plus personnels (j'ai eu envie de mettre "qualitatifs", mais c'est aussi une forme de snobisme). Je déteste Marc Levy par exemple - mais j'en ai lu un pour pouvoir me permettre de dire que c'est mauvais.
Bon, 'life is too short" pour perdre du temps à critiquer un type par-ailleurs réputé pour sa provoc. (https://en.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Jones_%28journalist%29#Journalism) Je ferais mieux d'aller lire, tiens ^^