La pratique de l’Inspiration Porn est malheureusement courante dans notre société. Elle consiste à instrumentaliser une partie de la population, pour le plaisir et la valorisation d’une autre. Dans ces mises en scène, les personnes handicapées se trouvent objectifiées, comme le sont souvent les femmes dans l’industrie pornographique, dans le but de gratifier et rassurer les personnes non concernées.
Tout ceci contribue à créer un environnement toxique et destructeur pour les concerné·e·s.
Déjà, parce qu’elles nous transmettre un message double : Derrière vos applaudissements, nous entendons aussi votre soulagement. « Ouf, moi j’ai de la chance. moi je ne suis pas comme ça. ». Oui en effet, nous sommes comme ça. Et nous faisons avec, nous n’avons pas le choix. Mais nous préférerions qu’on ne nous le rappelle pas constamment.
Ensuite, dans un monde où ces images prolifèrent, il devient normal et acceptable de dire à une personne handicapée qu’elle n’est pas assez combative, ou qu’elle devrait transcender son handicap.
Or surpasser son handicap ou « entrer dans la normalité » n’est pas un objectif atteignable pour la majorité des personnes handicapées. C’est une injonction impossible à tenir, comme celle de se montrer toujours facile à vivre et positif pour correspondre au cliché du « bon handicapé ». Le bon handicapé étant bien sûr celui qui refuse son destin de personne handicapée et cherche constamment à repousser ses limites, pour ne pas déranger, et avec le sourire, s’il vous plaît. C’est un poids infini à nous faire porter.Enfin, à l’inverse, vos acclamations excessives peuvent étouffer nos ambitions. Vous nous trouvez incroyables de faire nos courses, des études, un gâteau ? Avez-vous donc si peu confiance en nos capacités ? Est-ce qu’on serait déjà arrivés au maximum de ce qui est attendu de nous ? Certains pourront se bercer de vos compliments, et rester dans une vie restreinte, à vous offrir le spectacle attendu, plutôt que de développer une véritable autonomie, en accord avec leur personnalité et leurs aspirations réelles.
Parce que, quand on parle de congés menstruels et d'endométriose, il faut se rappeler que l'endométriose, ce n'est pas uniquement une maladie de règles, c'est surtout une maladie de douleurs chroniques. Je me dis que le congé menstruel est peut-être une réponse court-termiste, un pansement. Est-ce qu'il ne faudrait pas une réflexion plus globale dans les entreprises sur la prise en charge des handicaps et des maladies invisibles ? Parce qu'il y a deux millions de femmes qui ont de l'endométriose, mais il y a aussi la maladie de Parkinson, Alzheimer, la sclérose en plaques, les cancers, les post-AVC, la dépression et tous les handicaps invisibles. Neuf millions de personnes sont concernées, c'est énorme.
Le gras est de moi.
En France, un paraplégique qui prend le train paie une amende s'il s’assoit sur une place PMR ("handicapé"). Motif : "il a pas de fauteuil"
« Il est urgent de comprendre que le handicap ne se limite pas à une chaise roulante », a alerté lundi soir le nageur et pilote automobile handisport Axel Allétru. Paraplégique et se déplaçant avec des béquilles, il avait été verbalisé le même jour dans un TGV de la SNCF pour s’être assis sur un siège réservé aux personnes en situation de handicap. Interviewé par BFMTV hier, il a expliqué s’être installé sur ce siège parce que la place qu’il avait achetée se trouvait à l’étage et qu’il ne pouvait pas monter les escaliers. Sur LinkedIn, Axel Allétru raconte que le contrôleur a justifié l’amende par l’absence de fauteuil roulant. « Ce n’est pas un objet qui fait le handicap, mais une réalité physique et invisible parfois mal perçue. Arrêtons de réduire le handicap à des clichés ou des règles absurdes », ajoute-t-il. « 80 % des personnes en situation de handicap ont un handicap invisible », selon le site de l’association APF France Handicap.
Bravo la SNCF. Grande classe, et belle preuve d'intelligence.
via Brief.me du jour.
Depuis le 3 juillet, les bouchons en plastiques doivent obligatoirement être solidaires de leur brique ou de leur bouteille.
Et c'est pas une bonne idée, personne n'est content :
D'arrache-pied mais doucement
Le sens de la répartie d'Elise Lucet !
=> des travailleurs handicapés travaillant en ESAT soufrent -notamment- de TMS et...rien, OSEF. En gros, on en est là :
simuler un handicap pendant quelques minutes ne permet pas de sensibiliser sur le long terme à l’accessibilité et risque même d’être contre-productif. La personne sans handicap va penser avoir compris un vécu d’oppression alors que l’expérience des simulations n’est qu’un vécu factice et éphémère.
Un article très intéressant, en ce qu'il lutte contre une idée reçue (et j'ose même dire : bien pensante) selon laquelle la simulation de handicap pour les personnes valides (casque, lunettes troubles, poids, gants, etc.) n'est pas une aussi bonne idée que ça en à l'air :
Question (faussement) naïve : c'est vraiment le handicap le problème, ou la brutalité policière ordinaire ?
(via https://ecirtam.net/opennews/?eJuYrw)
Jeux vidéo et prise en compte du handicap.
Comment est représenté le handicap à l’écran ?
Bah très souvent, mal ! Pour Hollywood par exemple, un autiste, c’est trop souvent un génie qui sait faire des divisions à 19 chiffres et qui peut te dire combien d’allumettes il y avait dans un paquet que t’as fait tomber par terre. Pour eux un autiste, c’est un mélange entre Sheldon de "Big Bang Theory" et Spock dans "Star Trek", donc on est assez loin de la réalité que connaissent malheureusement tous les parents d’enfants autistes.
Dans la fiction, lorsqu’un personnage perd l’usage de ses jambes comme Bran dans "Game of Thrones", le professeur Xavier dans les comics "XMen" ou Barbara Gordon dans "Batgirl", c’est immédiatement compensé par une intelligence hors du commun ou par des pouvoirs télépathiques démesurés.
A partager. J'ai déjà eu un aperçu de la galère que c'est de se rendre d'un point A à un point B en accompagnant un collègue en fauteuil, tous ces obstacles auxquels on ne prête aucune attention quand on a ses deux jambes...
Parmi les jeux qu’il préfère, il y a notamment Monster Hunter : World, auquel il joue régulièrement – il a aussi posté des vidéos où on le voit combattre des boss de Dark Souls III et gagner haut la main des matchs en ligne sur Soul Calibur VI.
Je rappelle que cet homme est aveugle. D'où l'importance d'un bon sound design (c'est expliqué dans l'article) : son "réaliste" et approprié pour ce qu'on veut représenter, orientation dans l'espace, etc.
La société n'est pas capable de te fournir les moyens de travailler comme tes collègues valides ? Travaille chez toi !
Les sourds aussi veulent être entendus
Qui a osé ce titre ? xD
Au-delà des problématiques d'autocensure,
"lorsqu'une responsable de chaîne m'a rappelé et m'a demandé 'ton bras, ça se voit toujours ? J'ai menti, non, non, ça se voit plus du tout. J'ai compris que c'était la question éliminatoire et je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, ça ait beaucoup changé"
et même si les choses vont plutôt dans le bon sens, il y a encore pas mal de travail au niveau de a représentation du handicap : pour les médias, une personne handicapé, c'est une personne en fauteuil roulant... ou une personne de petite taille (merci Mimie Mathy ?)
30 mars 2019. Les policiers répriment. Des manifestants se couchent au sol pour protester pacifiquement. Les policiers veulent dégager Odile du passage, certainement pour avancer et mieux violenter les manifestants. Malgré les réprimandes de la militante qui explique la dangerosité d’actionner le joystick de son fauteuil sans connaître la machine, un policier joue à l’apprenti artificier. Résultat : le fauteuil s’emballe, file à toute vitesse contre un fourgon de police, le cale-pied se relève, et, dans le choc, le cheville d’Odile se retrouve en sandwich entre le fauteuil et la carrosserie. Le véhicule à quatre roues finit sa course folle en renversant un policier. Il s’en sortira indemne à la différence d’Odile, victime d’une fracture au pied à cinq endroits, d’un arrachement osseux au niveau du tibia et de multiples ecchymoses pour 10 jours d’ITT, et un pied dans le plâtre pendant un mois. La militante associative avait livré à Street Press, amère : « j’en aurai pour deux à trois mois de rééducation. Je vais perdre tout le bénéfice de celle que je fais depuis dix ans ».
Cette violence va aller jusqu'où ?
L’entente de voix est une expérience bien plus commune qu’il n’y paraît au premier abord. La différence se place donc, encore une fois, sur la fréquence et l’intensité. La différence entre vous et moi, c’est que s’il vous arrive d’avoir des hallucinations à l’occasion (fièvre, fatigue, consommation de substances), les miennes sont quotidiennes et rentrent dans le cadre d’un fonctionnement bien précis.
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En effet, il est fort probable que vous associez entente de voix et schizophrénie. Or, la schizophrénie c’est 1% de la population, donc même en prenant la fourchette basse de 3% de la population concernés par l’entente de voix, il n’y a pas de corrélation. Alors n’y a-t-il point un soucis dans ces chiffres ?
Nope. Il y a un soucis dans l’image qu’on a de la schizophrénie et de l’entente de voix. L’entente de voix ne concerne pas exclusivement les schizophrènes, elle ne concerne même pas exclusivement les neuroatypiques, elle concerne tout le monde. L’entente de voix n’est même pas nécessairement associée à la maladie mentale.
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les médicaments ont accentué l’apathie et mon incapacité à penser, et donc à mobiliser des défenses face aux attaques constantes que je subissais. Un peu comme se retrouver nu au milieu d’un champ de bataille : tu vas pas loin. J’ai essayé maladroitement à l’époque de dire que les médicaments me rendaient encore plus malade, car c’était ce que les voix disaient, mais aucun médecin / psy ne m’a écouté. Au contraire, c’était la preuve qu’il fallait augmenter les dosages et continuer.
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Il y a aussi, à l’inverse, les gens face à qui les voix vont se mettre à hurler. “Fuis.” “Va-t-en”. J’appelle ça mes “alarmes”. C’est rare. Mais c’est flippant. D’autant qu’elles ne se trompent pas… elles vont voir cette personne, et elles vont me bombarder de message de fuite. Une fois comme ça, j’étais tombé sur une ancienne amie à lecler, avec son nouveau copain. Les voix se sont mises à crier qu’il y avait danger, qu’il fallait partir. Pourtant, l’homme avait l’air bien sous tout rapport. J’ai appris quelques jours après qu’il lui tapait dessus…
C'est fascinant : pour cette personne, c'est comme si son subconscient lui parlait. Au sens propre du terme.
Cela doit être absolument horrible. A lire, pour mieux comprendre, et partant, pour trouver la voie vers le respect : "la vie est tellement plus riche que ce que les clichés racontent, c’est fascinant !"
Tu as des idées qui me font peur toi ^^
Sinon, as-tu vu cette réponse : https://www.ecirtam.net/opennews/?tLN0gQ ?
Attention, plusieurs de ces idées rendent ardu voire impossible le passage du test pour un étudiant handicapé :
blocage d'un logiciel de lecture d'écran ou de dictée, le temps par question peut poser problème pour les handicapés moteurs.
ALors, je ne sais pas vous, mais j'utiliserais bien cette histoire et celle de Stephen Hawking à titre de promotion pour la semaine du handicap, plutôt que les récits gnan gnan habituels...
Super blog trouvé via LLM
L'adaptation à internet et l'informatique en générale d'une malvoyante.
Alors, c'est très impressionant, mais c'est une geek... je ne suis pas certains que les déficiente·s visuelles "de base" puissent tout faire, et c'est dommage.
J'ai bien aimé le passage sur le lecteur d'écran, qui montre à quel point les choix (ou les gabegies) techniques influent sur les conditions de navigation de ces personnes :
Et ce qui n'est pas forcément évident, aussi, c’est que parfois les menus, visuellement ils ont l’air d’être à droite, mais dans le code HTML derrière, ils sont mis avant le texte. Sauf que dans le CSS, après, ils l’ont déplacé à droite ! Et donc, en plus de devoir me faire tout le menu, c’est perturbant parce qu’il ne me lit pas les choses dans le même ordre que c’est affiché. Donc c’est pour ça que c’est important de bien structurer son HTML et de ne pas, après, s’amuser avec le CSS à mettre des choses partout, dans tous les sens, avec des liens en haut, en bas, à gauche, à droite, dans tous les sens, avec des pubs partout. Pour retrouver où est le texte, c’est une vraie galère.