Allez, ça va mieux en le répétant : le FN n'est pas le parti des femmes.
via Seb
Bon, c'était plutôt dans sa sale gueule de connard qu'elle aurait du le placer, le coup de marteau, mais j'aime beaucoup la réaction de cette femme.
Explication de la vidéo : dans un drive (genre McDo) de Seattle, un automobiliste jette le contenu de son café (probablement très chaud) et visiblement d'une autre boisson à l'intérieur du guichet où se tient la serveuse, dans le but évident de causer le maximum de dégâts possibles, y compris physiques. Alors qu'il remonte dans son véhicule, le buste de la serveuse jaillit par la fenêtre, et elle assène un coup de marteau dans le pare-brise de son agresseur.
Lorsqu'elles sont en danger, les femmes sont autorisées à répondre d'une autre façon qu'en pleurant.
Pour moi, cette liste se divise en 3 catégories :
"Le débat du 'chanson de droite', je ne m'y attarde pas. Ce qui est sûr, c'est que j'ai rarement vu autant d'insultes, sexistes quand elles sont pour Armanet, pour une toute petite phrase sur une chanson que quelqu'un dit ne pas aimer", a poursuivi l'animateur de Tipik. "C'est terrifiant."
Lundi, Jacques Revaux, compositeur des Lacs du Connemara, a réagi à la polémique auprès de BFMTV. "Jamais je ne suis tombé sur une personne aussi immonde", a-t-il lâché, évoquant des propos "infectes" tenus par Juliette Armanet. "Je ne sais pas pour qui elle se prend (...) Elle a de bonnes chansons, elle chante très bien, mais elle ferait mieux de se taire", a-t-il rétorqué. Le compositeur a ajouté que la prise de parole de Juliette Armanet était "indigne d'un artiste", tout en concédant ne pas avoir regardé l'interview intégrale de la chanteuse.
Oh que c'est symptomatique : quand une femme émet une opinion impopulaire (aka "dire la vérité") on lui rétorque que "elle ferait mieux de se taire".
Je crois qu'on ne pourrait trouver meilleur exemple du patriarcat en action, de la condescendance des vieux messieurs blancs envers les femmes, et d'une certaine forme de panique morale de droite, aussi.
Cette petite librairie rue René Boulanger (75010) est à 50 mètres de chez moi.
Pendant plus de 15 ans, j’y ai acheté presque tous mes livres et j’en achète beaucoup.
Depuis qu’elle est devenue en novembre 2020 @Unlivreunetasse (de thé), “librairie féministe”, je me sens évidemment exclu.
J’achète mes livres ailleurs (L’Acacia, bd du Temple). Désolé, le militantisme clivant, c’est mauvais pour le commerce. D’ailleurs, la boutique est au bord de la faillite.
Ah, revoilà la fameuse fragilité des hommes (vieux - c'est lui qui dit qu'il est né sous Vincent Auriol, pas moi), blancs, cis et hétéro.
J'adore (non) le "évidemment exclu". Il faudrait dire à ce monsieur que "féministe" ça ne veut pas dire "interdit aux hommes", et que les deux gérantes ne refuseront ni de le servir, ni de passer commande pour un livre qu'elles n'auraient pas en rayon.
EDIT : https://twitter.com/preparezbagarre/status/1678779217436360704
"Ouin ouin, je les ai publiquement insultées, mes followers les harcèlent, et maintenant elles me bloquent : c'est bien la preuve que j'avais raison et qu'elles sont sectaires"
Fascinant.
Au cœur du centre-ville de Lyon se niche une adresse littéraire insolite qui ravira les amateur(ice)s de littérature engagée : la Librairie à soi.e, féministe et queer. Outre les ouvrages de référence sur les féminismes, vous trouverez sur les étagères des livres de tout genre exclusivement écrits par des femmes ou des minorités de genre, des rayons inédits comme « femmes exploratrices » ou « femmes artistes », destinés aux lecteurs et lectrices de tout âge.
Pour les lyonnais·e·s
Très chouette initiative ; je me demande en regardant l'ouvrage si les sources sont libres et disponibles, et si on peut se l'approprier pour le compléter, etc. dans la plus pure tradition du libre ?
Sinon, en lisant les commentaires sous le fil Mastodon où il est évoqué le fait que cela a été enseigné à l'école dans un passé pas si lointain, je ne peux que plussoyer et ajouter mon grain de sel : j'ai lu ça dans le très instructif livre de Titiou Lecoq, Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale, dans lequel l'autrice explique que les "arts ménagers" ont longtemps été enseignés à tout le monde, filles et garçons, jusqu'au jour où ont a décidé que ça devait être "un truc de filles" (désolé de simplifier à l'extrême le propos, mais c'est l'idée générale). D'ailleurs le titre de l'epub dont il est question ici est loin d'être anodin : "Ne demande PAS à ta mère"...
Depuis, à chaque fois que j'en ai l'occasion, je rappelle ce petit fait que tout le monde a oublié, notamment dans les discussions sur le ménage, les courses, la charge mentale, les hommes ne savent pas faire... c'est con hein, mais on en revient toujours à ça : le féminisme, le sexisme, allons plus loin, le viol... ce sont avant tout, et peut-être bien seulement, des questions d'éducation. Et d'éducation au sens large. On ne peut pas tout demander à l'école, mais on ne peut pas faire peser toute la responsabilité sur les familles. Chacun doit faire sa part, et l'Etat ne doit pas prendre des initiatives (fascisantes) comme le SNU quand ça l'arrange, et rejeter la responsabilité de tous les problèmes sur les familles le reste du temps, mais je m'égare un peu, même s'il est évident que tout est lié.
Vendredi, à Nice, les forces de l’ordre ont tendu une bâche noire sur la devanture d’une librairie pour cacher des collages féministes avant la visite de Gérald Darmanin dans la ville. Mais l’opération n’a fait que montrer ce qu’elle voulait cacher : l’impunité accordée aux puissants, explique la journaliste, qui accuse PPDA de l’avoir violée en 1993.
Encore une fois, quelques dessins pour synthétiser un discours, ou comment (re)dire que la charge mentale pèse (très) majoritairement sur les femmes. Et que nous, les hommes (dans les couples hétérosexuels), avons (parfois inconsciemment) tendance à nous réfugier derrière des stratégies de contournement (je sais pas faire / elle va m’engueuler parce que c'est pas fait à sa façon...) qui nous arrangent bien.
J'ai lu il y a quelques temps le livre de Titiou Lecoq (Libérées : Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale), et ça m'avais fait un électrochoc car, aussi parfait que je sois (ahem, ahem) j'avais pris conscience que j'avais encore du chemin à faire. Une phrase qui me revient à l'instant parce qu'elle m'avait semblé éminemment juste : si ce sont les hommes qui emmènent les enfants chez le pédiatre, ce sont les femmes qui pensent à prendre RDV. Ce qui est repris dans la BD d'Emma sur le thème de l'anticipation. Et c'est effectivement valable pour la bouffe, pour tout un tas d'autres choses... dont on s'aperçoit uniquement lorsqu'elles dysfonctionnent. Le côté "arrête de te prendre la tête" de la BD est de ce point de vue très bien vu.
Je viens de tomber là dessus ; pas jeune (2018), mais toujours pertinent : Frida Kohla n'était, ne doit pas être une idole pop. Mais alors, pas du tout.
TW : mort, maladie
Par la magie des liens qui mènent à d'autres trucs, je viens de tomber sur cet article de blog consacré à Caroline Aigle. Dijonnais, je ne pouvais que avoir entendu parler d'elle, mais je ne savais pas à quel point cette histoire était triste (farfouillez dans les archives des sources Wikipédia).
Signataires : Martine Bacherich (psychanalyste), Alain Badiou (philosophe), Richard Benatouil (universitaire), Isabelle Bernhard-Lemarchand (professeur agrégé), Peter Bernhard (universitaire), Solange Bied-Charreton (journaliste et écrivain), Daniel Borrillo (juriste et universitaire, professeur de droit privé), Éric Brion (expert media), Pascal Bruckner (écrivain), Michèle Bucci (médecin), Anne-Laure Buffet (thérapeute), Marie Burguburu (avocate), Bertrand Burman (avocat), Belinda Cannone (écrivain), Régis de Castelnau (avocat), Philippe Caubère (comédien), Franck Charles (universitaire), Fanny Colin (avocate), Guy Dana (psychiatre et psychanalyste), Jean-Michel Delacomptée (écrivain), Laure Devallois (productrice), Albert Doja (universitaire), Marie Estripeaut-Bourjac (universitaire), Isabel Floch (psychanalyste), Philippe Foussier (journaliste et ancien grand maître du Grand Orient de France), Renée Fregosi (philosophe), Marcel Gauchet (philosophe et historien), Jacques A. Gilbert (universitaire), Christine Goémé (femme de radio), Alexandre Grandazzi (universitaire), Myriam Harleaux (psychologue clinicienne), Hubert Heckmann (universitaire), Nathalie Heinich (sociologue), Marieme Hélie Lucas (sociologue), Jacques Henric (écrivain), Patrick Kessel (journaliste et essayiste), Catherine Kintzler (philosophe), Rhadija Lamrani-Tissot (psychanalyste et linguiste), Brigitte Lahaie (animatrice radio), Eva Landa (psychanalyste), Fabio Landa (psychanalyste), Rachel Laurent (artiste), Anne-Marie Le Pourhiet (universitaire et professeur de droit public), Élisabeth Lévy (journaliste), Antoine Manologlou (chargé de production), Céline Masson (universitaire et psychanalyste), Odile Mignot (avocate), Catherine Millet (écrivain), David di Nota (écrivain), Sophie Obadia (avocate), Laurent Olivier (conservateur et essayiste), Éric Poindron (éditeur et écrivain), Sabine Prokhoris (philosophe et psychanalyste), Florence Rault (avocate), François Rastier (linguiste), François Regnault (universitaire), Jean-François Révah (psychosociologue), Clélia Richard (avocate), Thierry Roisin (metteur en scène), Peggy Sastre (journaliste et essayiste), Thierry Savatier (historien d’art), Dominique Schnapper (membre honoraire du Conseil constitutionnel), Jean-Éric Schoettl (conseiller d’État et ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel), Antoine Spire (président du PEN club français), Jean Slazmowicz (linguiste et universitaire), Isabelle Vodoz (universitaire), Caroline Wasserman (avocate).
Égarés dans ce siècle qu'ils ne comprennent pas, ne les oubliez pas.
Ce choix de casting agace d’autant plus qu’il est devenu systématique et ce même après #MeToo et les plaintes des actrices de plus 40 ans sur leur manque d'opportunités. On continue de donner des rôles de compagnes d’hommes de 50 ou 60 ans à des comédiennes de 20 ou 30 ans, comme si passé la ménopause, les femmes n’intéressaient plus personne. Si on s’attarde sur les sorties cinématographiques récentes, James Bond (Daniel Craig, 53 ans) craque pour Léa Seydoux (36 ans) dans les dernières aventures de l’agent 007. La même Léa Seydoux sera à l’affiche, le 29 décembre prochain, d’une adaptation de Philip Roth par Arnaud Desplechin, Tromperie. Et, quelle chance, l’actrice y entretiendra une relation avec Denis Podalydès, fringant jeune homme de 58 ans.
Vous en voulez encore ? On pourra bientôt, en 2023, se délecter d’un nouveau film de Ridley Scott, Kitbag, dans lequel Jodie Comer (Killing Eve) incarnera Joséphine de Beauharnais, la compagne de Napoléon (interprété par Joaquin Phoenix). Historiquement, l'Impératrice avait 6 ans de plus que son illustre époux alors que Jodie Comer a presque 20 ans de moins que le héros du Joker (2019). Les producteurs, les casteurs et les cinéastes n’ont donc absolument aucune justification, autre que leur propres "daddy issues", pour continuer à nous abreuver de leurs remakes à peine déguisés et peu inspirés de Lolita qui n’excitent plus personne à part eux.
Je découvre ça. Celles et ceux qui réagissent au nom de la liberté ont raison, bien sûr, mais Mona Chollet ne s'offusque pas que Cassel et Duris soient en couple avec des partenaires de 30 et 20 ans de moins qu'eux. Elle pointe du doigt le double standard :
Le voilà le vrai problème. Et les défenseureuses de la liberté d'aimer feraient bien de s'en souvenir.
« Les œuvres de muses se vendent des millions de dollars et construisent des carrières d’artistes traditionnellement masculins, tandis que les sujets de ces œuvres ne reçoivent rien (…) En utilisant les NFT, j’espère créer symboliquement un précédent pour les femmes et la propriété intellectuelle en ligne, un précédent qui permet aux femmes d’avoir une autorité permanente sur leur image et de recevoir une compensation légitime pour son utilisation et sa distribution »
Bravo madame.
Dans cette balade au cœur du matrimoine parisien, Charlotte Soulary, autrice de “La guide de voyage” et fondatrice de l’association du même nom, est notre éclaireuse. D’une statue à l’autre, elle nous expose ses contradictions avec la réalité représentée. Dans la capitale, à moins d’être une sainte ou une reine de France, la place de la femme laisse à désirer.
Les rares statues féminines sont soit des nymphes, des déesses, des allégories (donc forcément à poil, au passage), soit complétement cachées; reléguées sur une façade inaccessible, etc.
Et quand ce sont de vraies femmes, et qu'elles sont visibles, la statues ne renvoie pas une image en accord avec la personne qu'elle est censée représenter : Georges Sand est un cliché, et une statue exceptionnellement réussie... utilise un descriptif au masculin !
Quittez. Les. Réseaux. Sociaux.
Twitter, Facebook, Instagram censurent à la hache les publications féministes parce qu'elles seraient "contraires aux règles du service", mais ne lèvent pas le petit doigt quand les mêmes sont victimes d'appels au meurtre.
Et dans le même temps, les hashtags feminazi, fuckfeminism, antifeminism ou le très délicat fuckwomenrights continuent de prospérer, parfois avec des centaines de milliers de publications.
Quittez les réseaux sociaux. Laissez les seuls avec leurs connards.
Pourtant, une fois ouvert le livre, nous avons été frappées par l’écart entre ce que nous lisions et l’idée que nous nous en étions initialement faite. Une question embêtante et entêtante s’est alors immiscée dans notre lecture : pourquoi diable personne, parmi tous ceux qui nous l’avaient conseillé, n’avait semblé relever le virilisme bêta de ce livre ?
[...]
Quand les barres de fer bien dures se muent en corps efféminés, la révolution a du plomb dans l’aile, c’est certain. L’amour, la bonté et la gentillesse, voilà les vrais adversaires.
[...]
La Zone du dehors n’est pas directement le problème. Des romans virilistes béats qui projettent leurs fantasmes masculins sur tout ce qui bouge, il y en a d’autres. C’est plutôt sa réception presque unanime par une frange de la gauche critique qui nous interroge. Comment, à sa parution et encore aujourd’hui, ne pas remarquer le sexisme outrancier de ce livre, ou encore, comment en en ayant conscience, choisir ce type de récit pour alimenter un imaginaire révolutionnaire ? Quel changement social attend-on sur de telles bases, sans aucune réflexion sur la domination de genre [6] ? Au fond, nous avons fini par nous demander si ce n’était pas justement parce que, sous couvert d’idéal libertaire, il flattait des valeurs viriles déjà bien présentes dans les rangs de la gauche que ce roman plaisait tant à nos amis.
Pas lu, et je ne sais plus trop si je n'ai plus envie de le lire, ou si je vais le lire pour vérifier par moi-même ; ou si je n'aurais rien vu en le lisant sans avertissement préalable, ou si ça m'aurait sauté aux yeux quand même... Bref, c'est malaisant.
L'essence de cet article (ce n'est pas tout de faire la révolution, encore faut-il ne pas se comporter comme des connards virilistes aussi dégueulasses que le système contre lequel on prétend lutter) m'a fait penser à cet excellent roman d'Ursula K. Le Guin, Quatre chemins de pardon. Rattaché au "cycle" de l'Ekumen, ce roman met en scène une société esclavagiste, réparties sur deux planètes, l'oligarchie de propriétaires (noirs) de Werel réduisant en esclavage l'immense population blanche (les romans permettent de s'offrir de ces petites vengeances sur l'Histoire) et dont le sort déjà peu enviable devient un enfer sur la planète-colonie Yeowe (oh oh Yeowe, personne ne revient jamais).
Mais je m'égare. Les "mobiliers" se révoltent, s'ensuit une longue guerre qui bouleversera de fond en comble les systèmes de valeurs de deux planètes. Mais ce sont les hommes qui font la guerre et la révolution. Pour les femmes, la domination werelienne a juste été remplacée par celle des hommes. Il faudra faire une deuxième révolution pur qu'elles accèdent, elles aussi, à la liberté.
Un roman indispensable (même si j'ai déjà dû dire ça pour tous les romans d'Ursula La Guin, mais celui-là l'est encore plus que les autres).
Toutefois s'attacher à vouloir faire cesser le racisme, le sexisme, l'homophobie, etc. c'est bien beau mais ce sont des minorités qui se battent chacune de leur coté pour leurs propres intérêts.
[...]
Le problème de la lutte pour les droits des noirs, des femmes, des homosexuels ou tout autre groupe est à chaque fois le même: fondamentalement ces combats divisent et opposent au lieu de rassembler et fédérer. Quand on parle des noirs, ça oppose les blancs; quand on parle des femmes, ça oppose les hommes, quand on parle des homos, ça oppose les hétéros, etc. comme l'expose la chanson "Camps" de Jehan Jonas.
Et tout ça à partir d'une citation probablement apocryphe, et dans tous les cas hors contexte, de Morgan Freeman, le permaculteur bien connu.
Alors... hmm, non. Ça ne va pas du tout.
On va jouer ensemble : je ne vois pas un noir, je vois un homme ; je ne vois pas un musulman, je vois un homme ; je ne vois pas une femme, je vois... ah oui, merde, ça coince là.
Tellement de bons sentiments en quelques lignes, et tellement d'erreurs. Je crains de n'être pas assez compétent pour répondre.
1/ "Des minorités qui se battent chacune de leur côté"
Rien que cette phrase révèle l'ampleur de l'aveuglement de son auteur.
2/ "pour leurs propres intérêts"
Parce que quand je suis blanc, cisgenre, hétéro, valide (je rajouterais même chrétien, pour l’Occident), et aussi homme, je ne me bats pas pour mes propres intérêts ?
Attention, il y a un piège.
Eh bien non. Quand je suis blanc, cisgenre, hétéro, valide, je n'ai pas à me "battre pour mes propres intérêts", tout simplement parce que -on reste dans une vision occidentale de la chose, n'oublions pas que l'auteur considère les non-blancs comme une minorité- la société a été faite pour les gens comme moi. La société dans laquelle je nais, j'étudie, cherche un travail, me marie... perçois comme "normal" le fait d'être blanc, le fait d'être valide, le fait d'être hétéro ET cisgenre. Et perçois tout le reste comme des "minorités", avec la meilleure bonne foi du monde, et souvent avec de bonnes intentions. Sauf que les bonnes intentions, ça ne suffit pas.
3/ "Diviser pour mieux régner"
J'aimerais bien que ce soit ça, que ce soit une stratégie des possédants/dominants pour diviser leurs adversaires. Seulement, t'as écouté Manu hier soir ? Dans son passage sur l'actualité hors-Covid, il a dit à peu près : le racisme c'est caca, mais celles et ceux qui se battent contre sont d'affreux communautaristes (avant d'ajouter : la police française fait un excellent travail, hashtag cœur, hashtag amour). Ce ne sont pas les opprimés qui "divisent pour mieux régner", mais les dominants. Mais l'emploi de cette expression est assez révélateur de tout l'informulé de la pensée de son auteur. Le refoulé même.
4/ Orienter la lutte vers les causes premières. (Il dit qu'il voit pas le rapport)
A la base, j'aurais dû être d'accord. Mais au vu de tout ce qui précède, j'ai du mal. Oui, il faut en finir avec le capitalisme. Mais je ne suis pas certain que le sexisme soit une maladie de capitalisme. Je n'ai pas vraiment l'impression que les communistes soient moins sujets au racisme que la classe propriétaire des moyens de production. J'ai un gros doute sur le lien de causalité entre la transphobie et un système économique prônant l'accumulation du capital.
Je le recopie ici tellement c'est fascinant de bêtise et d'égoïsme :
Si une pensée humaniste nous amène à considérer comme une amélioration que les noirs soient moins tués et harcelés dans nos sociétés, on peut se demander à quoi ça va servir quand dans quelques décénnies les conditions propices à la vie telle qu'on la connait auront disparu de la planète.
5/ Conclusion
Une fois encore, on se trouve devant de la pensée, prête à mâcher, prête à servir, en mode réponse à tout. De la vraie saloperie, où l'auteur, du haut de sa bien-pensance, balaie d'un revers de main les petites luttes mesquines des femmes, des personnes racisées, des dominé·e·s de toute espèce d'un "argument" massue : "ah ah, quand la planète sera détruite, vous serez bien avancé·e·s avec vos petits combats égoïstes, qui ont divisés au lieu de fédérer."
Comme si on ne pouvait pas se battre POUR l'écologie, POUR l'égalité des droits (femmes, personnes racisées, personnes en situation de handicap, religions minoritaires, LGBTQ etc.), et CONTRE le capitalisme, tout ça EN MÊME TEMPS. Nan, nan, faut choisir ton combat, choisir ton "camp", et "plus moyen d'en sortir".
(c'est le préfet Lallement qui a écrit les paroles ? Ça ne m'étonne pas qu'il soit poète, un homme d'une telle sensibilité)
Allez, encore une couche parce que bon. Et puis j'ai faim.
J'ai été lire la post d'origine du HV. Je passe sur les citations hautement philosophiques tirées de Harry Potter ou des Pokémons, j'ai faim j'te dis. Mais je pense que la philosophie a perdu un maître, jdçjdr. Non, ce qui me pousse à réagir, c'est cette phrase :
Heureusement, rien de tout ça n’interdit d’être simplement gentil avec les autres ou ne constitue ni une excuse ni une raison à se comporter comme un connard.
Je me suis déjà exprimé sur le fait d'être "gentil" ICI, je ne vais pas recommencer. Ou alors juste pour dire que ça va encore dans le sens de ce que je viens d'écrire : tout le monde doit être gentil, mais bizarrement, surtout ceux à qui la vie chie dans la bouche et auxquels la société refuse une brosse à dents. Merde, manquerait plus qu'ils mordent ces cons là.
Bon, j'ai perdu beaucoup trop de temps pour cette connerie moi. Mais fallait que ça sorte.