Le Rassemblement national a-t-il pesé dans le choix de nommer Michel Barnier à Matignon ? C'est ce qu'affirme Le Journal du dimanche dans un article publié samedi 7 septembre. L'hebdomadaire assure qu'Emmanuel Macron a passé un "deal secret" avec Marine Le Pen, la cheffe de file des députés RN, jeudi, avant de nommer l'ancien ministre et commissaire européen, membre des Républicains, au poste de Premier ministre.
OHLALA CE QUE JE SUIS ÉTONNÉ.
C'est bon cette fois les clowns ? Vous savez, on s'est très bien passé de vous pendant 2 mois.
Michel Barnier alors ? On parle bien de cet ancien commissaire européen, chante de l'ultra-libéralisme qui, par un beau jour de septembre 2021 a expliqué qu'il fallait que [la France] "retrouve sa souveraineté juridique" sur la question des migrations, et ne soit pas "menacée en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire."
Michel Barnier donc.
Très bon choix, je crois que Marine va être d'accord.
Avec ses 126 députés, auxquels s’ajoutent les seize élus emmenés par Eric Ciotti, le parti d’extrême droite pèse plus que les autres aux yeux du chef de l’Etat, désireux d’assurer la stabilité du futur gouvernement.
Le chapô de l'indignité. Si on additionne les gris Marine et les gris Ciotti, ça fait 142.
Le Nouveau Front Populaire a 180 députés.
Pour le chef de l'Etat, 142 FN et assimilés, ça pèse plus que 180 gauche et assimilés.
Voilà.
Avec sa prétention d’agir au nom de «la stabilité institutionnelle de notre pays», Emmanuel Macron frise le ridicule : c’est lui qui a déstabilisé le pays avec une dissolution surprise de l’Assemblée nationale sans aucune concertation. Avec sa proclamation d’ouvrir dès aujourd’hui un «nouveau cycle de consultations», et ce avec des personnalités «se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République», il vire au mépris. Cela fait des années que le chef de l’Etat n’a pas écouté de personnalités distinguées, ce n’est pas ce mardi qu’il va commencer.
Inquiets – et à juste titre – d’avoir à la tête du pays un président prêt à mettre la France à feu et à sang pour faire passer une «réforme» des retraites sans aucune logique économique ou sociale, les électeurs ont décidé d’équilibrer le pouvoir exécutif par le choix d’un mouvement politique rallié à un programme de gauche. Pour faire bonne mesure, l’immense majorité des électeurs ont voté pour des partis rejetant le macronisme. Aucune consultation, distinguée ou pas, ne pourra changer cela.
Bon, ça commence à bien faire. Que la politique soit mise entre parenthèses pendant des Jeux olympiques scrutés par le monde entier, on peut comprendre. Que le chef de l’Etat tente de surfer sur ce formidable moment de liesse populaire, c’est humain, n’importe qui d’autre ferait de même. Mais qu’il s’obstine à faire le sourd, et même l’impoli, en se refusant à prononcer le nom de Lucie Castets que les partis de gauche, arrivés collectivement en tête aux législatives, proposent comme Première ministre, est insupportable. Quasi enfantin. Comme s’il tapait du pied sur le sol en s’écriant, rouge d’obstination, non et non, je ne veux pas de ce jouet, je veux garder le mien ! La politique mérite mieux que ça.
Breaking news : le président de la République :
1/ a été conseillé par quelqu'un qui a validé le premier trimestre de la première année de droit public. Ouf.
2/ veut que son poulain Attal brigue la présidence du groupe macroniste à l'Assemblée (et par contre-coup, veut emmerder Darmanin).
Au cas il vous manquerait un élément d'analyse : les groupes parlementaires peuvent se constituer jusqu'au 17 juillet. D'où la démission le 16.
Que peut-on en déduire d'autre ?
Que s'il a refusé sa démission le 8 juillet, c'est juste pour envoyer un signal politique, quelque chose du genre "je suis ENCORE le maître des horloges, c'est TOUJOURS moi qui décide, et le gamin, euh le Premier ministre démissionnera quand JE l'aurais décidé".
La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de partage du pouvoir, les oblige à bâtir un large rassemblement.
J'ai foutu le zbeul, démerdez-vous.
Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN.
J'en suis au stade où plus rien ne m'étonne et ou au contraire tout vient renforcer ma vision désespérée et un rien paranoïaque de la situation.
Or, à l'Assemblée nationale, ça bruisse : beaucoup de députés se demandent où est passé le chef de l'Etat.
A Baden-Baden sur Touquet ?
Le bilan de 7 ans de macronisme.
Je pose ça là.
Une triste idée a commencé à germer selon laquelle un pays ingouvernable – où le parlement serait brisé en trois minorités, où l’antiterrorisme serait devenu le droit ordinaire, où l’état d’urgence serait signe d’une urgence de l’État, comme l’État métropolitain prétend encore être facteur de paix en Kanaky au moment où chacune de ses décisions font tout sauter des anciens destins – ce n’est pas à une démission présidentielle qu’il faudrait s’attendre, mais à la mise en œuvre – légitimée par la chaleur tendue des circonstances – de l’article 16 – octroyant les pleins pouvoir au Président. Alors, nouveau de Gaulle de la médiocrité historique, le monarque pourra se donner à cœur joie de « refonder », par le haut, les institutions dont le fonctionnement ordinaire aura été, pendant des années, par lui-même, démantelées.
Il [Emmanuel Macron] a aussi semblé nuancer sa mise sur un pied d'égalité des "deux extrêmes", comme il les a désignés, le RN et La France insoumise, "et ceux qui les suivent". "J'ai eu l'occasion de dire qu'à l'extrême gauche des gens avaient tenu des propos sur l'antisémitisme ou la violence, sur l'antiparlementarisme, que je désapprouvais, qui sortaient de l'arc républicain, a-t-il affirmé. Mais je ne fais pas une confusion générale avec l'ensemble d'autres formations politiques."
Encore un pompier pyromane qui constate un peu tard que jouer avec des allumettes dans une pinède lors d'une canicule n'était peut-être pas une très bonne idée.
J'en ai marre, mais marre.
Emmanuel Macron a déclaré, lundi 24 juin, que le résultat des législatives, au soir du 7 juillet, ne serait "la faute de personne" mais l'expression de la "responsabilité des Français"
Et pendant ce temps, l'homme qui a mis le feu aux poudres déclare tranquillement qu'il n'en a rien à carrer.
Marc Endeweld est journaliste d’investigation et auteur d’un livre sur Macron intitulé «Le Grand manipulateur». Il était invité ce samedi 22 juin dans l’excellente émission «Au Poste» de David Dufresne.
Le journaliste y livre des éléments méconnus sur le vrai visage de Macron. Notamment sur son racisme et ses accointances avec l’extrême droite. Par exemple une scène où le couple Macron reçoit Marine Le Pen «et que Brigitte l’embrasse comme une amie de la famille, à son grand étonnement», ou quand Macron choque ses propres conseillers en utilisant le concept néo-nazi de «grand remplacement», ou encore quand il étonne un éditorialiste d’extrême droite en utilisant des insultes racistes pour désigner les maghrébins.
via Bronco http://warriordudimanche.net/article2012/et-au-milieu-coulen-une-river-pour-le-moment-5
" En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences".
Oh, et sinon, rappel :
Que celles et ceux qui s’inquiètent des outrances d’une certaine extrême gauche veuillent bien considérer aujourd’hui la réalité du rapport de force : c’est bien le Rassemblement national qui est aux portes du pouvoir. Ne laissons pas les mâchoires du piège se resserrer.
Deuxième rappel ; Patrick Boucheron est historien ; à titre personnel je le connais en tant que coordinateur de (l'excellent) ouvrage collectif Histoire mondiale de la France qui vise à replacer l'Histoire de France dans son contexte mondial. L'histoire, c'est un peu comme les nuages radioactifs, ce n'est pas circonscrit aux frontières. Du coup, la droite extrême et l'extrême droite, de Finkielkraut à Zemmour en passant par les tenants de la fable du "roman national" a bien évidemment détesté.
Le FN n'est pas le parti des femmes (ni celui des ouvriers, des immigrés, des minorités...), rien de neuf sous le soleil. A vrai dire j'ai juste survolé l'article.
Ce qui m'a intrigué ce sont les images. Vous connaissez ma propension à m'accrocher à des détails.
La vidéo de Bardella d'abord. Vous avez-vous la Marianne derrière lui ? C'est celle d'Obey, affichée par Macron pour ses premiers vœux. (Une série d'articles à lire sur XXI). J'ai toujours pensé que le choix des images, des drapeaux, des mises en scène par le FN n'était jamais le fruit du hasard. Mais que veut-il nous signifier en mettant en avant la même Marianne que celle du futur ex-Président ? AMHA, qu'ils (lui et son parti) se positionnent, eux aussi, comme "disruptif", anti-conformiste, voire "anti-système" ; d'une manière plus subtile, qu'ils "volent" les codes d'un homme qui s'est un peu trop complu à se faire appeler Jupiter et qui maintenant n'est plus rien.
EDIT : je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué. Obey a réagi lui aussi => https://www.youtube.com/watch?v=jH0CY5O3cRw
L'autre image c'est celle qui ouvre l'article. Je n'ai rien à en dire mais elle m'intrigue. Plus précisément le tableau derrière MLP. On voit du noir, du rouge, et des chaînes. C'est sans doute idiot, mais ça ne me plait pas. Les couleurs. La disposition en croix des chaines qui évoquent le drapeau confédéré. Mais je suis peut-être dans la surinterprétation. J'ai tenté des recherches inversées (TinEye) mais ça ne ressort rien, il faudrait le tableau en entier. Sinon, ne dirait-on pas la maman fière de son grand garçon ? Allez, dernier détail : parmi le peu de titres de livres que l'on peut lire, on distingue des livres d'économie. A destination sans doute de ceux qui disent que le FN est nul en économie, que son programme sera ruineux... Bref, un gage pour les patrons.
Quand je vous dis que ces gens maitrisent parfaitement les images.
EDIT : il ne faut pas sous-estimer la complaisance dont la presse a fait preuve depuis 20 ans envers MLP. En 2 clics sur Google, la recherche "bureau Marine Le Pen" m'a appris tout ce que je voulais savoir :
Sources :
https://www.rtl.fr/actu/politique/presidentielle-2022-decouvrez-la-capitainerie-le-nouveau-qg-de-marine-le-pen-7900087960
https://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/presidentielle-dans-les-coulisses-de-la-capitainerie-nouveau-qg-de-marine-le-pen-et-du-rn-20-10-2021-OIVLUJHO45DRRPPZ67TJBQ2D74.php
Le niveau d'hypocrisie du mec... Cette saloperie (le GUD) existe depuis les années 70, sa police arbore des insignes SS, et il choisit le moment où son parti est plus proche que jamais que jamais des idées du FN pour donner des gages de "républicanité". Mais qui va se laisser duper ?
Le président de la République a attaqué les propositions du Nouveau Front populaire, dénonçant également un "programme totalement immigrationniste".
[...]
une proposition "ubuesque" du Nouveau Front populaire, permettant d'"aller changer de sexe en mairie".
Cette fois il ne se cache même plus d'être Bardella-compatible, c'est une vraie déclaration d'amour.
Liste non exhaustive de 33 votes "main dans la main" de la majorité d’Elisabeth Borne avec l’extrême-droite
Contre la taxe sur les super profits
Contre l’augmentation du SMIC
Contre l’augmentation du nombre d’hébergements d’urgence pour les sans-abri
Contre le rétablissement de l’ISF
Contre l’augmentation des moyens pour lutter contre la fraude fiscale
Contre allouer 1 milliard d’euros pour lutter contre les violences faites aux femmes
Contre la revalorisation des retraites au niveau du SMIC
Contre l’encadrement des salaires dans les entreprises
Contre l’assurance chômage après un abandon de poste
Contre le gel des prix des loyers
Contre l’augmentation de la taxe des hébergements vacants
Contre le blocage des prix des produits de première nécessité
Contre la gratuité des cantines scolaires
Contre le renforcement de l’aide juridictionnelle
Contre la revalorisation des minima sociaux au niveau du seuil de pauvreté
Contre l’augmentation des moyens alloués aux hôpitaux
Contre la revalorisation des salaires des fonctionnaires de 10 %
Contre la revalorisation des salaires des sapeurs-pompiers
Contre le maintien de la redevance audiovisuelle
Contre la baisse de la TVA sur les transports en commun
Contre l’augmentation de la TVA sur les produits de luxe
Contre l’augmentation de la fiscalité sur les résidences secondaires
Contre la taxe sur les revenus excédant 3 millions d’euros
Contre l’augmentation du nombre de greffiers et magistrats
Contre, la revalorisation des bourses étudiant au niveau de l’inflation
Contre une garantie d’autonomie de 1063€ pour les étudiants et étudiantes
Contre une revalorisation des appels de 10 %
Contre la gratuité des fournitures scolaires pour la rentrée
Contre l’augmentation du budget des universités
Contre le conditionnement des aides publique aux grandes entreprises, au respect de contraintes écologiques
Contre la suppression de la niche fiscale sur le Kérosène aérien
Contre l’instauration d’un impôt sur la fortune climatique
Contre la taxation des yachts et Jets privés