Les jeux vidéo sont des lieux de partage, où les créateurs sont des passeurs et les joueurs des conteurs. Lieux de sociabilité et de rencontre, avec des jeux aux origines du métavers, à l’instar de Fortnite ou de Roblox. Ils sont un endroit où l’on peut non seulement jouer, mais aussi assister à des concerts, voir des films en avant-première et même créer. Jusqu’à plusieurs dizaines de millions de personnes connectées ensemble, c’est dire la puissance mondiale de ces plateformes et de ces univers !
Je ne sais pas vous, mais j'avais loupé cette perle. Et encore, ce n'est qu'un extrait d'un truc beaucoup trop long, pétri de bons sentiments en toc et d'opportunisme politique : Emmanuel Macron tente maladroitement de faire oublier cette phrase prononcée durant les émeutes qui ont suivies le meurtre de Nahel par un policier :
on a le sentiment parfois que certains vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués
Ce n'est certainement pas avec ce charabia de chargé de comm' qui n'a jamais mis les mains sur un pad qu'il va réussir à la faire oublier.
Le ministre de l’Education a livré une lourde charge contre la chaîne d’info bollorisée, s’attirant logiquement un tombereau de critiques venues de l’extrême droite institutionnelle et radicale, mais aussi de la frange la plus droitière de LR.
Je vous rassure tout de suite, le gouvernement n'est pas devenu un ramassis d'islamo-gauchiasse. Non, si Pap Ndiaye (fortement critiquable en tant que Ministre de l’Éducation Nationale, hein), se permet de dire ce que tout le monde sait, c'est que... il est déjà viré et il le sait :
Le ministre de l’Education nationale, donné partant en cas de remaniement, n’a reçu aucun soutien public de l’Elysée, de Matignon ou du gouvernement après sa charge contre l’industriel et sa chaîne info «d’extrême droite».
La méthode habituelle : mettre en place une mesure (prétendument) écolo, puis "l'assouplir" en douce pour la vider de sa substance. Pffff.
Les gendarmes seraient arrivés à la fin du concert mais ne seraient pas parvenus à mettre la main sur l’artiste.
Cette phrase. Absolument terrifiante.
On nous prédit des contrôles renforcés sur les bénéficiaires du RSA, on veut activer nos appareils à distance pour nous écouter (coucou 1984) sans autorisation d’un juge. On défonce des militants écolos pacifiques à grand coups de LBD et de grenades de désencerclement (armes de guerre qui comme le souligne un rapport de l’ONU, la France est la seule nation en Europe à utiliser massivement dans des opérations de maintien de l’ordre), on arrête préventivement de gens en route pour des manifestations (ou même qui simplement passaient par là pour renter chez eux). La garde à vue de masse est utilisée comme un outil pour intimider, empêcher les gens de protester. La possession de lunettes de piscine est un délit, le fait de se protéger numériquement pour ne pas voir ses communications espionnées (principalement par les GAFAM, mais de plus en plus par les chiens de garde du gouvernement) devient un outil à charge pour qualifier des militants de terroristes, des gamins se font tuer par des flics en quasi impunité. Les syndicalistes du FNSEA, aux méthodes musclées, sont les chouchous du gouvernement tandis qu’on tente de dissoudre les associations écolos qui luttent contre leurs déprédations. Je pourrais continuer cette énumération en épluchant la presse quotidienne des ces quatre dernières années, mais franchement j’ai un peu la nausée déjà.
Pendant ce temps là, on reçoit avec tous les honneurs Mohamed Ben Salman qui a commandité l’assassinat de Jamal Khashoggi, un journaliste au Washington Post, et Narendra Modi, premier ministre (à déja quatre mandats) de l’Inde, qui est responsable de pogroms anti-musulman dans son pays et est un autoritariste notoire qui ferait pâlir d’envie des Eric Zemmour.
Certes, on n’est pas encore sous Bachar El-Assad, ou Pinochet, la police politique ne viens pas enlever les opposants dans leur sommeil pour les faire disparaître, mais à ce rythme on peut légitimement se demander combien de temps il reste avant qu’on en vienne là.
"Qui aurait pu prévoir ?" SAISON 2. 🍿
Un bien beau trombinoscope.
via Bronco
Bilan de cette journée :
- menace de couper les aides aux familles
- menace de coupure des réseaux sociaux
- peines d’un an de prison ferme pour un camembert (Le Monde parle de justice qui s’adapte)
- un mort par flashball
Macron sous mandat de le pen, c’est quelque chose.
Voilà.
Macron désigne deux responsables à la participation de jeunes aux violences qui suivent la mort de Nahel: les réseaux sociaux et... les jeux vidéos qui les ont "intoxiqués (sic)", selon lui. Lunaire...
Mais ce type a 80 ans dans sa tête. Même ma grand-mère (paix à son âme) était plus ouverte que lui.
Mais au-delà de la réaction viscérale (touche pas au JV !) il faut entendre le fond du discours : ça parle de traçage, de flicage et d'arrestations pour des propos tenus sur les réseaux sociaux. Comment ça s'appelle un pays qui censure les réseaux sociaux pour assurer une paix sociale de façade ?
Ça commence. Le canari n'est pas mort mais il serre drôlement les miches.
EDIT : je fais comme SebSauvage chez qui j'ai vu le truc ; lien Nitter : https://nitter.net/paul_denton/status/1674759016537366530
La BRI à Nanterre, le RAID à Lille. Encore 8 jours comme ça et c'est état d'urgence et couvre-feu, comme avec Chirac en 2005.
Ces unités ne sont pas formées au maintien de l’ordre, elles sont formées et équipées pour tuer. Macron est en guerre, la dictature est là. En déployant l’antiterrorisme contre des manifestations et après avoir utilisé des mesures antiterroristes contre des écologistes la semaine dernière, le pouvoir nous le fait savoir. Derrière ses milices, le roi est nu.
Je suis malheureusement d'accord. C'est gravissime.Si vous n'avez pas fait le rapprochement, la BRI, ce sont eux qui ont buté les terroristes du Bataclan. Ce ne sont pas des rigolos, et pas vraiment formés pour faire dans le social.
Ça va mal finir cette histoire.
Comment qualifier un régime politique qui enferme la population locale pour que le dirigeant puisse parader devant les caméras ?
En liquide ? Des gens en uniforme vont dire "tu paies cash maintenant, ou sinon c'est plus cher demain et tu risques plus gros" dans la rue, pour des infractions potentiellement inexistantes, à des gens sans avocat.
What could go wrong ?
A propos de l'idée de faire payer en liquide ou par CB les détenteurs de cannabis. Ou comment ouvrir grand la porte à la prévarication et aux violences.
A bientôt pour l'épisode 2 : "Qui aurait pu prédire ... ?"
Lors du Conseil des ministres de ce mercredi, Emmanuel Macron aurait, selon les informations des Echos insisté pour accélérer la dissolution des Soulèvements de la terre. Ce regroupement de centaines d’associations, collectifs, syndicats, est dans le viseur de la bourgeoisie pour avoir ciblé directement les responsables du changement climatique et de la pollution : l’agro-business ou les capitalistes du BTP, comme Lafarge.
Ce dessin me fait me remémorer un truc presque aussi vieux que le macronisme : la "polémique" de 2018 sur le président-ni-de-droite-ni-de-gauche qui ne voyait pas où était le problème à rendre hommage à Pétain.
Le même qui dit aujourd'hui qu'il ne faut pas dire que le FN a été fondé par des pétainiste et des nazis.
Au moins on savait dès le début où on allait.
Mardi, en Conseil des ministres, le chef de l’Etat a tancé sa Première ministre Elisabeth Borne, coupable d’avoir qualifié Marine Le Pen d’«héritière du pétainisme». Soit Macron estime que ce n’est pas le cas, soit il considère qu’il ne faut plus le dire, mais dans les deux cas, c’est inquiétant.
Ce titre...
Six ans plus tard, l’autoritarisme dont fait preuve le garant de nos institutions pourrait le placer au rang de ceux auxquels il voulait précisément s’opposer : Viktor Orban en Hongrie, Andrzej Duda en Pologne. Les dérives illibérales de ces deux pays ont toujours été vues du coin de l’œil depuis l’Hexagone, comme si la France en était par nature préservée. Et pourtant. Manifestations interdites, surveillance des voix protestataires, déploiement d’outils technologiques, violences policières, contournement des corps intermédiaires, évitement des débats parlementaires, promulgation d’une réforme des retraites qu’une grande majorité de la population rejette.
Les exemples étaient déjà nombreux, mais les voyants s’allument partout depuis cinq mois. Les institutions qui veillent au respect des libertés ne cessent de sonner l’alarme : commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, rapporteur spécial de l’ONU sur les libertés associatives, Ligue des droits de l’homme ou encore contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Les médias internationaux, eux aussi, décrivent la réalité brutale derrière le mythe du « pays des droits de l’homme ». Banales réactions par rapport à une crise passagère ? Pas si sûr, tant la violence autoritaire semble s’être installée au cœur de la pratique du pouvoir.
En lisant ce paragraphe, je me suis dit, "ça a quand même commencé sous Hollande", et bim :
« Il y a une intensification de la restriction des libertés comme élément systématique de la politique gouvernementale », alerte Stéphanie Hennette-Vauchez, professeure de droit public à l’université Paris-Nanterre. Une dynamique liberticide favorisée par les états d’urgence successifs que la France a connus depuis les attentats terroristes de 2015.
[..]
Emmanuel Macron s’inscrit dans un courant politique hérité du XIXe siècle : le « national-libéralisme ». « Ce concept renvoie à la tension entre l’État-nation et le système capitaliste international. Il désigne la triangulation entre l’emprise du capitalisme sur les populations, l’universalisation de l’État-nation comme forme de domination légitime et la généralisation d’une conscience politique nationaliste. Emmanuel Macron est exemplaire de cette triangulation », explique le chercheur. Entre la fascination pour le Puy du Fou et le « sommet de l’attractivité » Choose France, la tension est, pour Jean-François Bayart, « surmontée par le recours massif et systématique à la répression. »
J'aime (non) quand je lis un texte qui vient confirmer point par point ce que je pense depuis des années. D'aucuns diront que c'est du biais de confirmation. Moi je me contenterais de dire que ça fait vachement peur.
EDIT : wooo pinaise, la fin est brutale :
Une forme « d’autoritarisme participatif » [l'article fait référence aux "conventions citoyennes" dont les "propositions ne sont reprises que lorsqu’elles conviennent au pouvoir"], comme le formule le maître de conférences en science politique Guillaume Gourgues dans « Les faux-semblants de la participation », un article paru dans La Vie des idées. Cette technique gouvernementale, rappelle-t-il, est beaucoup utilisée en Russie et en Chine. De belles références en matière de démocratie.
Élisabeth Borne a confirmé samedi, lors de son déplacement à La Réunion, que le projet de loi France Travail prévoira des "sanctions" pour les bénéficiaires du RSA qui ne se conformeraient pas au parcours "d'accompagnement" au retour vers l'emploi.
Quelle infamie. Déjà que toutes les personnes qui pourraient en bénéficier n'en font pas la demande, on va en plus sanctionner celles qui ne se plieront aux exigences du RSA "conditionnel".
Et citer la "problématique de la garde d'enfant" comme un "frein périphérique", c'est vraiment de la novlangue technocratique comme je la hais. Surtout quand on sait que le manque de places de crèches et de personnel encadrant sont chroniques.