On doit aussi rappeler qu’entre 2015 et 2020 (donc sous Macron et bien après l’annexion de la Crimée), la France a fourni aux Russes plus de 152 millions d’euros de matériel pour des chars, des avions de chasse et des hélicoptères de combat, comme l’avait révélé Disclose. L’appétit de profit a visiblement dispensé nos dirigeants d’anticiper l’avenir.
Ceux qui plaident le sursaut et les sacrifices qui vont avec sont aussi responsables de la situation dans laquelle ils se retrouvent, ce qu’ils ne mentionnent jamais.
Ben, comme d'habitude hein ?
Il n’en fallait pas plus pour que Macron embraye : il faut aujourd’hui une « économie de guerre ». Comprendre : l’austérité sur tout le reste. Pendant que les industries de l’armement se frottent les mains et que Dassault prépare ses carnets de commandes, on nous intime de serrer la ceinture « pour la patrie ». Alors à quoi va-t-on devoir renoncer cette fois ? L’actualité nous donne un indice : pendant que tout le monde regarde Macron jouer aux faucons, une énième réforme des retraites se prépare en coulisses.
Si les deux hommes ont donné l’impression de vieux amis heureux de se retrouver et ont multiplié les flatteries, cette camaraderie de façade ne peut masquer la rupture de plus en plus nette entre alliés. En effet, au même moment, au siège des Nations unies à New York, les Américains rompaient avec les Européens pour rejoindre les rangs de la Russie et de la Chine.
Vous vous rappelez ce que j'écrivais il y a 4 jours ? Trump est pro-Poutine. Nous sommes en train d'assister à un retournement d'alliance, d'un basculement Est/Ouest à une entente USA-Russie-Chine, qui désormais votent de concert à l'ONU.
Ça implique pas mal de choses, notamment, à moyen-terme, l'explosion de l'OTAN, et la fin du "parapluie nucléaire" américain en Europe.
Des bons de la défense nationale.
Comme avant chacune des précédentes guerres mondiales.
« Je vais lui dire : 'Au fond, tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n'est pas toi, pas ta marque de fabrique, ce n'est pas ton intérêt' », a expliqué le président français. « Comment ensuite être crédible face à la Chine si tu es faible face à Poutine ? », a-t-il encore fait valoir. « La deuxième chose à dire : 'Si tu laisses l'Ukraine prise par Poutine, la Russie sera inarrêtable pour les Européens', car elle 'va récupérer l'Ukraine et son armée, qui est l'une des plus grandes d'Europe, avec tous nos équipements, y compris les équipements américains. C'est une faute stratégique énorme' », a encore plaidé le chef de l'État, qui veut convaincre Donald Trump que « c'est son intérêt de travailler avec les Européens en ce moment ».
Ah, merde. Je n'avais pas vu les choses comme ça. Cela étant, je ne pense pas que l'argumentaire de Macron, ou des autres dirigeants européens, soit de nature à faire changer Trump d'avis. Déjà parce qu'on ne peut pas raisonner un rhinocéros. Ensuite parce que je suis profondément convaincu, pour dire les choses rapidement, que Trump est pro-Poutine, qu'il ait été élu avec son soutien (Cf. le procès avorté des malversations russes lors de l'élection de 2016) ou pas.
Fin novembre de la même année, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, tente d’enrayer la machine diplomatique et s’accorde une sortie tonitruante dans La Tribune. « Je le dis pour tous ceux qui font du lobbying en France : d’où parlez-vous et pour les intérêts de qui ? », accuse l’ancien ministre de Jacques Chirac, reprochant nommément à MistralAI de « ne pas défendre l’intérêt général ». « Je ne suis dupe de rien, je vois tout », lance alors le commissaire français.
Quatorze mois plus tard, le débat a été définitivement tranché. L’AI Act est entré en vigueur dans une version très largement amoindrie, à la plus grande joie de Cédric O et de Mistral. Thierry Breton n’est plus commissaire européen, débarqué avec l’aval d’Emmanuel Macron au profit de Stéphane Séjourné, un fidèle parmi les fidèles.
« C’était le témoin gênant, note l’eurodéputé écologiste David Cormand, membre de la commission spéciale planchant sur l’IA au niveau européen, et qui a organisé un « contre-sommet » le 7 février à Paris, où Thierry Breton était l’invité vedette. Il incarnait une autre ligne, moins encline à sacrifier les droits fondamentaux au profit d’une minorité. »
Publier des deepfakes pour montrer l'utilité de l'IA ? C'est moi ou c'est complètement con ?
Oh. Il y a tellement, mais tellement à dire sur cette histoire. Et j'en ai tellement ras le bol. Je suis tellement too old for this shit.
Bon, alors rapidement :
Déjà, le tableau en question : https://pbs.twimg.com/media/GjGzYGpWQAALR-w.jpg (désolé, je ne l'ai pas trouvé ailleurs, visiblement tout le monde s'autocensure).
Vous pouvez aussi le voir en arrière-plan dans cette vidéo : https://www.lavoixdunord.fr/1552339/article/2025-02-06/non-lieu-derriere-la-peinture-d-emmanuel-macron-decapite-le-scandale-du
"Je suis Charlie", comme l'explique Arrêt sur image (la flemme de chercher un lien, bossez un peu) est devenu une idéologie d’État. On ne défend plus une liberté d'expression sacralisée, on interdit, en creux, de dire ou faire certaines choses. Cette affaire (passablement ridicule au demeurant) en est l'illustration parfaite.
On ressort encore une fois de la naphtaline le crime d'atteinte au chef de l’État / de lèse-majesté, parce que c'est exactement la même chose. Et après, on s'offusque du président chinois qui fait interdire Winnie l'ourson car il a été une fois caricaturé de cette façon. Dans une démocratie saine, on ne devrait pas craindre, je cite le (pas) regretté Nicolas Sarkozy lors d'un procès intenté à Charlie, bien avant 2015, "l'excès de caricature". On doit pouvoir dénoncer l'action de l’État, y compris en abîmant un peu l'image de la personne qui le représente.
D'une manière générale, quand le pouvoir exécutif se met à décider ce qui est de l'art et ce qui n'en est pas, ça pue. J'espère de tout cœur que la plainte sera classée sans suite : il n'y a aucun élément permettant de qualifier ce tableau d'incitation à la haine ou au meurtre. C'est juste un tableau. Vous pouvez le juger choquant ou moche, ça n'en demeure pas moins qu'un tableau. Et un artiste devrait avoir le droit de représenter ce qu'il veut sans risquer la Bastille.
Présentée dans le cadre de l’exposition "Exposé.e.s au chlordécone", au Centre des arts, au mois de janvier en Guadeloupe, l’œuvre d’art montrerait un homme brandissant la tête coupée d’Emmanuel Macron en l'air, rapporte le média en ligne bigidi.tv.
Intitulé "Non-Lieu", le tableau réalisé par l’artiste Blow du "Kolèktif Awtis Rézistans", serait une réaction au non-lieu requis dans l’affaire du scandale du chlordécone, un insecticide utilisé entre 1972 et 1993 et qui a touché des populations et les sols en Guadeloupe et Martinique.
Près de 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais ont été contaminés par le pesticide et environ 18 000 hectares de cultures ont été touchés, expliquait le National Geographic.
Source : https://www.midilibre.fr/2025/02/06/emmanuel-macron-decapite-le-president-de-la-republique-porte-plainte-apres-la-decouverte-dune-oeuvre-le-montrant-tete-coupee-12494908.php
Pourquoi s'en prendre de cette façon à Macron ?
Un indice chez vous : Qui a dit " Il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que ce produit n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs." ? (https://sammyfisherjr.net/Shaarli/?tld9Zg)
Tout ça me fatigue purée..
Mais quel désastre ce type.
J'ai même plus la force de m'indigner. Ce type est au-delà de l'imaginable.
À l’été 2022, Bernard Arnault panique à l’idée qu’un député LFI arrive à la tête de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Des représentants du patron de LVMH demandent alors à faire classifier son dossier fiscal personnel. L’administration a résisté à cette demande extraordinaire.
[...]
Malgré ces échanges, la procédure a ensuite été bloquée au niveau de la Direction générale des finances publiques (DGFIP), alors pilotée par Jérôme Fournel, l’actuel directeur de cabinet du premier ministre, Michel Barnier. Sollicitée par la voie hiérarchique, la DGFIP a en effet rappelé que les demandes de classification ne peuvent pas concerner des personnes physiques. Même pour Bernard Arnault.
Informé par Mediapart, le président de la commission des finances de l’Assemblée, Éric Coquerel, réagit : « Cela montre que M. Arnault a peut-être quelque chose à cacher et cela renseigne sur la façon dont quelqu’un comme lui se pense au-dessus des lois. Les années changent mais pas les ultra-riches. En 1981, ils craignaient les chars sur les Champs-Élysées. Et là, il ne s’agissait que d’un président de la commission des finances. Cela renvoie sur la pression supposée que M. Arnault aurait mis sur Macron pour ne pas nommer le NFP [Nouveau Front populaire – ndlr] au gouvernement. »
Je pose ça là.
Mais quelle fumisterie.
Je vais vous dire mon avis : ça n'aura pas lieu.
Vous vous rappelez de l'impôt de 75% sur la tranche de revenus supérieurs à un million d'euros voulu par Hollande en 2012, (avant qu'il ne se mette à faire une politique de droite), et censurée par le Conseil Constitutionnel au nom de l'égalité devant l'impôt ?
Barnier est un peu plus malin (ou mieux conseillé) car son impôt porte sur les ménages, alors que celui de Hollande visait les personnes, d'où la censure du Conseil Constit. Notez au passage que Barnier, avec son seuil à 500 000€ annuel fait quasiment figure de bolchevique à côté du capitaine de pédalo et son million.
Mais, je le répète, c'est pour épater la galerie. La galerie, en l'espèce, étant cette majorité de français qui a voté à gauche dans l'espoir d'un peu plus de justice sociale, et à qu'il faut bien contenter un peu avec de la bonne grosse démagogie. Je trouve profondément regrettable qu'il ne se soit trouvé aucun journaliste pour au moins suggérer que cette mesure aurait du mal à être adoptée. Pourquoi ? Reprenons la chronologie du futur texte de loi budgétaire : vote à l'Assemblée Nationale, puis au sénat, et retour à l'AN. Autant d'occasion de faire sauter la disposition. Barnier prétend qu'il utilisera le 49-3 ? Ah ah, je me gausse. Avec quelle majorité ? Ses potes de droite et macronistes ne veulent pas de cette mesure, la gauche parle déjà de motion de censure, c'est pas pour aller soutenir le gouvernement.
En admettant que le projet de loi soit voté avec cette disposition, il se trouvera bien un groupe de 60 députés ou sénateur, ou la présidente de l'AN, ou Macron, pour le soumettre à l'examen du Conseil Constitutionnel. Qui trouvera bien un angle d'attaque pour dézinguer le truc.
ET MÊME SI CA PASSE, C'EST ET CA RESTE DU BULLSHIT : tout ce battage médiatique pour récolter "seulement" 2 milliards d'euros (je cite l'article de Libé : "Pour réduire le déficit public à 5 % du PIB en 2025, après un creusement attendu à 6,1 % cette année, le gouvernement prévoit un effort de «60 milliards d’euros», dont plus de 40 milliards de réductions de dépenses et un peu moins de 20 milliards de hausses d’impôts."). Les économies seront faites sur les services publics, sur les retraités, sur les plus faibles, les plus pauvres, les plus démunis. Mais certainement pas sur les ménages les plus riches (malgré l'effet d'annonce), ni sur les entreprises, qui continueront de bénéficier de leurs cadeaux et de nous mener à la quasi-faillite.
Des sources ? Des sources :
https://www.alternatives-economiques.fr/cadeaux-fiscaux-plus-riches-plus-gates/00112449
https://www.revolutionpermanente.fr/Impots-des-riches-et-des-entreprises-Les-cadeaux-qui-ont-cree-le-deficit
https://www.marianne.net/economie/economie-francaise/cadeaux-fiscaux-le-ruissellement-selon-macron-ca-ne-marche-vraiment-pas
Le Rassemblement national a-t-il pesé dans le choix de nommer Michel Barnier à Matignon ? C'est ce qu'affirme Le Journal du dimanche dans un article publié samedi 7 septembre. L'hebdomadaire assure qu'Emmanuel Macron a passé un "deal secret" avec Marine Le Pen, la cheffe de file des députés RN, jeudi, avant de nommer l'ancien ministre et commissaire européen, membre des Républicains, au poste de Premier ministre.
OHLALA CE QUE JE SUIS ÉTONNÉ.
C'est bon cette fois les clowns ? Vous savez, on s'est très bien passé de vous pendant 2 mois.
Michel Barnier alors ? On parle bien de cet ancien commissaire européen, chante de l'ultra-libéralisme qui, par un beau jour de septembre 2021 a expliqué qu'il fallait que [la France] "retrouve sa souveraineté juridique" sur la question des migrations, et ne soit pas "menacée en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire."
Michel Barnier donc.
Très bon choix, je crois que Marine va être d'accord.
Avec ses 126 députés, auxquels s’ajoutent les seize élus emmenés par Eric Ciotti, le parti d’extrême droite pèse plus que les autres aux yeux du chef de l’Etat, désireux d’assurer la stabilité du futur gouvernement.
Le chapô de l'indignité. Si on additionne les gris Marine et les gris Ciotti, ça fait 142.
Le Nouveau Front Populaire a 180 députés.
Pour le chef de l'Etat, 142 FN et assimilés, ça pèse plus que 180 gauche et assimilés.
Voilà.
Avec sa prétention d’agir au nom de «la stabilité institutionnelle de notre pays», Emmanuel Macron frise le ridicule : c’est lui qui a déstabilisé le pays avec une dissolution surprise de l’Assemblée nationale sans aucune concertation. Avec sa proclamation d’ouvrir dès aujourd’hui un «nouveau cycle de consultations», et ce avec des personnalités «se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République», il vire au mépris. Cela fait des années que le chef de l’Etat n’a pas écouté de personnalités distinguées, ce n’est pas ce mardi qu’il va commencer.
Inquiets – et à juste titre – d’avoir à la tête du pays un président prêt à mettre la France à feu et à sang pour faire passer une «réforme» des retraites sans aucune logique économique ou sociale, les électeurs ont décidé d’équilibrer le pouvoir exécutif par le choix d’un mouvement politique rallié à un programme de gauche. Pour faire bonne mesure, l’immense majorité des électeurs ont voté pour des partis rejetant le macronisme. Aucune consultation, distinguée ou pas, ne pourra changer cela.
Bon, ça commence à bien faire. Que la politique soit mise entre parenthèses pendant des Jeux olympiques scrutés par le monde entier, on peut comprendre. Que le chef de l’Etat tente de surfer sur ce formidable moment de liesse populaire, c’est humain, n’importe qui d’autre ferait de même. Mais qu’il s’obstine à faire le sourd, et même l’impoli, en se refusant à prononcer le nom de Lucie Castets que les partis de gauche, arrivés collectivement en tête aux législatives, proposent comme Première ministre, est insupportable. Quasi enfantin. Comme s’il tapait du pied sur le sol en s’écriant, rouge d’obstination, non et non, je ne veux pas de ce jouet, je veux garder le mien ! La politique mérite mieux que ça.