Et si la maladie d’Alzheimer n’existait pas ? La maladie d’Alzheimer touche aujourd’hui en France 900 000 personnes. Mais pour le Professeur Olivier Saint-Jean, bien plus qu’une réalité médicale, la maladie d’Alzheimer serait une “construction sociale pour décrire la vieillesse”.
Mouarf. Comment se fâcher avec la gauche et "en même temps" la droite (du moins, ceux qui se prétendent de ces affiliations là à l'Assemblée) en 1 leçon.
Florilège :
Intéressant. Potentiellement dangereux, mais intéressant.
Pour simplifier, "autrefois" (c'est à dire l'année dernière) au cinéma, lors des "scènes d'amour", nous avions bien souvent la tête d'une actrice (oui, oui, what else ? si les acteurs étaient réduits à leur rôle d'objet sexuel, ça se saurait) et le corps d'une doublure. Maintenant, on inverse -en amateur- la tendance : le corps détaillé à l'excès d'une "performeuse" comme ils disent dans l'article, et la tête d'une actrice collée dessus.
J'aime bien la pseudo-caution morale de la fin "ce n'est pas que pour le Pr0n". Oui, mais ça sert quand même principalement à ça. Quoi qu'il en soit, cette pratique ne pose pas que des questions éthiques -on savait déjà que la photo et la vidéo, facilement manipulées, n'étaient pas des éléments de preuve fiables- mais aussi des questions sociologiques (pourquoi est-ce que ça ferait davantage fantasmer de voir un corps nu lambda accolé à une tête connue ?), technologiques (quelles limites doit-on se poser ? est-il encore seulement temps d'en poser ?), artistiques (a t-on encore besoin de comédiens si le numérique rend tout possible ?) etc.
via LLD je crois.
"Le journalisme a un problème de classe [...]. Cette histoire me fait réfléchir au cruel manque de diversité sociale dans le métier."
Faire campagne contre les écrans pour les jeunes enfants permet de toucher les parents qui laissent leur enfant deux heures par jour devant. Le problème, pour ceux qui les laissent six heures, c’est la misère et le délitement du lien social.
Bref, le problème de fond, c'est la misère. Sociale et économique.
Etrange comme on en revient toujours aux mêmes choses, hein.
Intéressant comment un projet a priori aussi anodin peut mobiliser autant de détracteurs.
Un livre de plus à lire au passage : Christophe Colera, "La nudité, pratiques et significations" (éditions du Cygne).
A l’état sauvage, explique-t-il, le «couple alpha» est en réalité un couple parental, dont le reste du groupe est la progéniture: «la meute de loups typique est une famille». Exit le modèle classique de la dominance animale. Qui, à vrai dire, avait déjà été ébranlé trente ans plus tôt.
Ce que je trouve intéressant, c'est la façon dont nous projetons nos propres travers sur la société animale, pour ensuite s'en servir comme justificatifs de nos schémas de domination...
via Alda
Les autres articles de la série (liens en bas de la page) ont l'air sympas aussi.
EDIT : Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre les liens :
Le Temps se penche, pendant une semaine, sur la zoologie hasardeuse que les humains utilisent pour parler d'eux-mêmes
«Nous avons posé des questions intelligentes aux singes (peuvent-ils mentir, ont-ils conscience d’eux-mêmes, ont-ils accès au langage?) et leurs réponses nous ont encouragés à des questions plus intelligentes encore. Mais qu’avons-nous demandé aux autres?» s’interroge Vinciane Despret, philosophe des sciences belge et propagatrice infatigable des thèses de Thelma Rowell en francophonie. Constat affligeant: les questions que l’éthologie classique pose aux moutons portent essentiellement sur leur relation aux ressources: en gros, sur leur broutement, c’est-à-dire «la manière dont ils transforment l’herbe en gigots».
L’oiseau, mésestimé depuis l’Antiquité, est devenu ainsi l’emblème du penchant humain pour le déni, assimilé à une forme de stupidité. Cette assimilation prête à discussion, sociologiquement comme anthropologiquement. Sur le plan sociologique, on remarquera qu’un déni excessif de la réalité semble moins lié à un déficit cognitif qu’au statut social. On citera, par exemple, l’étude conduite au Brésil et en Suède par Taciano L. Milfont et al. (à paraître en août 2016 dans la revue Personality and Individual Differences), portant sur le refus de croire aux causes humaines du changement climatique: chez les sujets étudiés, la variable qui détermine la propension pour ce déni paraît être leur situation de «dominance sociale». La tête dans le sable et le privilège semblent ici aller de pair.
"D’autres facteurs qui ont contribué à la construction psychique de l’enfant ont aussi été pris en considération : antécédents familiaux concernant la santé mentale, éducation et statut socio-économique des parents, religiosité, structure familiale, sexe de l’enfant, harcèlement scolaire, quotient intellectuel, etc. Car en effet, un enfant battu ou harcelé a sans aucun doute un autre rapport à la violence."
Non, non, non, ce sont juste les jeux vidéo qui rendent violent...
via Seb
Je comprends l'aspect sociologique de la chose, mais il n'en demeure pas moins que ces gens - et finalement, tous, autant que nous sommes- sont des victimes du marketing, d'une société ou tu dois consommer pour "être dans le coup"...
EDIT : voir http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2006-3-page-137.htm (via https://links.nekoblog.org/?S7Z0kg)
"Laure Belot scrute les phénomènes émergents dans la société. Un jour, elle décide de mener une enquête sur Leboncoin et découvre que 17 millions de personnes l’utilisent mais que les économistes et les philosophes qu’elle interroge dans le cadre de l’enquête ne connaissent pas la plateforme ou s’en désintéressent. De cette expérience, Laure Belot fait le constat suivant : “La société avance vite, bien plus vite que certaines élites littéralement débordées”. Elle décide alors d'enquêter sur le sujet."
Pas tout jeune, mais je viens de retomber dessus.
TL;DR :
1/ Nous passons notre temps à nous justifier, ce qui revient à prouver notre bon droit, voire notre innoncent
2/ Avec une personnalité toxique, ce comportement revient à lui donner encore plus d'informations grâce auxquelles il ne pourra que mieux vous harceler
3/ Comment s'en sortir ? Rester dans la stricte réponse à la question, et c'est beaucoup plus difficile que ça n'en à l'air. Comment faire ? Ne pas extrapoler. Répondre OUI ou NON.
4/ Techniques annexes : pas de digressions affectives, renvoyer le toxique à ses responsabilités, répéter en boucle au besoin
via Kevin
Suite de ce que j'abordais ici : http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?3N-cJA#3N-cJA
Mercredi matin. Les faits me donnent raison, et la position que je défends depuis lundi s'avère être la bonne :
Cependant, ce matin, je me sens quand même très malheureux (je pose tout en vrac, vous faites le tri) :
Bon, sûrement d'autres choses vont-elles me revenir. Mais je me sens très déprimé là.
*Çà y est, je viens de lire UN article qui remet en cause (du bout des lèvres) le suivi médical du "fou de Dijon" : http://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne/2014/12/23/pietons-fauches-dijon-le-chauffard-ete-presente-au-parquet-618626.html
Ce qui me gêne dans la tribune de papy d'Ormesson, c'est qu'il cautionne la thèse de tous ceux qui sont persuadés que les actes de fous furieux sont forcément téléguidés par Daech. Je suis d'accord avec cette phrase : "Daech est une organisation terroriste et criminelle qui se réclame de l'islam." bien évidemment, mais voir dans les actes de n'importe quel taré la main de ces terroristes, c'est perdre tout sens de la mesure, et leur accorder un pouvoir qu'ils n'ont pas.
Oui, j'entends bien qu'un camion qui fonce dans la foule en Écosse, une voiture qui renverse 13 personnes à Dijon, et un connard du même acabit 2 jours plus tard à Nantes, ça peut paraitre troublant. Sans compter l'attaque du commissariat. Mais je maintiens que nous voyons une chronologie dans ces faits disparates uniquement parce que nous le voulons bien, parce que notre regard est biaisé. Nous plaçons cote à cote des éléments qui nous paraissent semblables, en nous appuyant sur des concordances assez faibles (l'utilisation d'un véhicule et/ou le fait de tenir des propos impliquant l'Islam et/ou le fait d'être musulman) et nous nous efforçons d'en tirer des conclusions. C'est une fois encore confondre corrélation et causalité. Attention, je ne dis pas que certains des individus responsables de ces actes ne soient pas des "intégristes-djihadistes-autoradicalisés-loups-solitaires" pour user du jargon officiel. C'est juste que le fait de placer l'actes d'un fanatique à côté de celui d'un malade mental et de celui d'un chauffard ordinaire, quelque part, ça rend service au fanatique.
Bref, nous voyons des attentats partout. Par ailleurs, nous vivons depuis 2001 dans un carcan sécuritaire de plus en plus serré (et ce n'est pas fini).
"Ils" ont gagné. Le terrorisme a gagné. Son but n'est-il pas de nous gâcher la vie ? C'est réussi. Et nous l'aidons, de toute notre ardeur, en voyant sa marque partout.
Quoi qu'on fasse désormais. "Ils" ont semé le trouble, et bientôt la peur, qui arrive sur ses talons. Et juste derrière, il y aura les réactions violentes, inévitables, car dictées par cette peur. Je m'attends maintenant à des meurtres de musulmans ; oh, peut-être pas tout de suite, mais ça va venir. Il y a déjà la parole raciste, de plus en plus assumée, de plus en plus banalisée, au point que même des gens que je qualifierais par raccourci de "non-extrêmistes" finissent par ne plus distinguer le racisme de l'opinion ordinaire, et raisonnent -ou plutôt croient raisonner- en s'appuyant sur des clichés et des lieux communs stéréotypés.
Tout dépend du rythme des événements qui vont suivre, tout dépend de la résonance que les médias voudront bien donner aux prochains faits divers. Ça prendra quelques semaines ou quelques années, mais je crains que ça n'arrive assez rapidement. Quand on voit que des journalistes, des écrivains, des politiques font publiquement et sans précaution l'association d'idée entre Islam et terroriste, même en l'encadrant des précautions oratoires habituelles (du style "j'ai plein d'amis arabes" ou "l'Islam est une très belle religion" ou bien "mon épicier algérien est très gentil, faut pas généraliser"), il est sans doute déjà trop tard.
Une fois que la ligne jaune sera franchie, qui sait où cela nous mènera ? Non, papy Jeannot, nous ne sommes pas en guerre. Pas encore.
Amis codeurs, vous êtes des morlocks (et vous avez donc le droit de manger un client de temps en temps)
Article très pertinent par ailleurs : "L’ordinateur est partout. Pourtant, tout est fait pour nous éviter d’en comprendre les mécanismes. Ce qui fait de nous un peuple d’analphabètes, trop occupé à jouer avec d’anciens médias (texte, vidéo, radio) pour réellement s’interroger sur l’architecture qui sous-tend le système."
"Ce que les gens achètent lorsqu’ils achètent un système d’exploitation, c’est un ensemble de métaphores." Waouh.
Un article interactif qui permet de modéliser la ségrégation pour comprendre ses mécanismes et ses effets, et qui donne un début de solution, le tout de façon ludique.
"Ça marche là aussi ! Si ce sont de légers biais communautaristes qui ont créé une situation de ségrégation, de légers anti-biais aussi pourraient donc y remédier. Plus simplement, il suffit qu'une minorité de personnes désire une diversité de voisinage pour endiguer la ségrégation. Si les gens refusent de vivre, d'étudier, ou de travailler dans des environnements racialement homogènes, celle-ci se décompose rapidement. Il faut être proactif, et raisonner par rapport à la situation existante. Le sol de chez vous ne devient pas propre uniquement parce que vous arrêtez de le salir. Créer de l'égalité et de la diversité, c'est comme rester propre, cela demande un peu de boulot. Et c’est un effort constant. "
"En résumé :
Un très long article, très documenté comme toujours, sur la violence et les jeux vidéos, et surtout sur les réactions des médias par-rapport à cette violence, réelle ou supposée, et à ses effets. Il semblerait que l'année 2011 ait été un tournant : plus de polémiques d'ampleur, plus de projet d'interdiction. Les joueurs auraient-ils gagnés ?
EDIT : oui, pour le meilleur et pour le pire, les joueurs ont gagné... les éditeurs aussi : "On peut donc affirmer haut et fort que les concepteurs de jeux vidéo [il est question ici des "casual games" et des "socail games", où il faut dégainer la carte bleue de maman pour avancer, NdA] sont des prédateurs d’enfants assoiffés de profits, au point de leur vendre des drogues de plus en plus dures, fabriquées au moyens des techniques les plus sophistiquées... tout le monde s’en fout."
EDIT 2 : j'aime la fin de l'article : "C’est bon, cette fois on peut baisser les armes, sortir de la forteresse qui n’est plus assiégée depuis longtemps, cesser de s’acharner sur ce qui n’est plus qu’un cadavre. Sur le sujet de la violence des jeux vidéo, il n’y a plus de polémique, seulement des "non-polémiques" ou des "polémiquettes" que, le plus souvent, nous nous fabriquons pour nous-mêmes, tout seuls comme des glands. Ce que le rôliste Gary Pellino expliquait il y a quelques années au sujet de ses coreligionnaires : "La source du mythe du préjugé [...] est, au bout du compte, nous-mêmes : nous nous disons opprimés, parce que nous aimons ce sentiment de haine envers l’oppresseur.""
[...]
"Et même si la question de la violence vidéoludique semble has-been, il existe d’autres sujets de controverse, comme le sexisme, ou plus généralement, la place des femmes dans le jeu vidéo. Et l’année 2012 nous a montrés à plusieurs reprises que non seulement c’était la nouvelle pierre d’achoppement, mais qu’on n’avait pas fini d’en parler"
Je viens de (re)tomber sur cette note de Kevin. Je l'approuve à 100%
"Les termes "politiquement corrects", bien que moqués, ne sont pas anodins. Ils participent à ancrer, de manière profonde, une vision de la réalité. Pas juste "de simples mots" mais des mots qui, de par leur sens, donnent un sens à la réalité. Et de fait, lorsqu'on retire un mot de la circulation (comme "exploité"), on ne change rien à la situation réelle, mais on change la perception qu'on a de la même situation."