Ces élèves provenant du lycée juif sous contrat Yabné, situé à Paris, ont passé leurs épreuves du baccalauréat dans un lycée public du XVIII arrondissement de la capitale. L’ancienne ministre PS Laurence Rossignol, sénatrice, a enjoint sur X à la ministre de l’Education de réagir. «Des élèves d’un lycée juif disent avoir obtenu des notes anormalement basses à l’oral du bac. Je saisis @NBelloubet pour qu’une enquête soit diligentée immédiatement. Si les faits et l’antisémitisme sont avérés, c’est extrêmement grave. Si c’est une rumeur, il faut y mettre fin», a-t-elle écrit.
Je n'arrive même pas à imaginer qu'une chose pareille soit possible.
De l'instrumentalisation de l'accusation d'antisémitisme. Un livre de... 2011.
Pour les auteurs, qui ne contestent pas a priori l’existence d’actes hostiles visant des juifs en France à ce moment-là, la dénonciation d’une « vague d’antisémitisme » est un « contre-feu » à l’indignation suscitée par les sanglantes opérations conduites contre les Palestiniens. Et les gardiens de l’ordre social de saisir l’aubaine constituée par cette « stigmatisation passe-partout » afin de discréditer toutes sortes d’adversaires et de s’assurer que « certains choix d’apparence très éloignés, et où “juif” n’apparaît pas, [passent pour] antisémites » : « Comme les vieux staliniens étaient capables de juger qu’une musique anodine était “objectivement impérialiste”, la grande victoire […] de tout ce courant est d’avoir créé l’antisémitisme “objectif”, ce qui entraîne l’intéressante possibilité de déclarer “antisémite” à peu près n’importe quoi, et donc n’importe qui. »
Lire aujourd’hui, treize ans après sa parution et alors que plus de vingt ans nous séparent de l’année qui a vu naître cette campagne idéologique (2002), le livre de Badiou et Hazan donne l’occasion de vérifier l’adage selon lequel l’histoire tend à se répéter, en pire parfois – les guerres violentes et les conflits larvés se multiplient, l’ONU parle d’« extermination » à propos des crimes israéliens à Gaza, la France a connu des attaques terroristes meurtrières et la répression de plusieurs mouvements sociaux, les plus hautes fonctions sont désormais à la portée des héritiers de Jean-Marie Le Pen, les actes antisémites et racistes connaissent une recrudescence exponentielle – et de constater l’actualisation de sa dimension prophétique : « Il faut s’attendre à ce que les “jeunes de banlieue” et les “intellectuels progressistes” soient prochainement traités d’antisémites par le Front national […]. »
A trois jours du premier tour des élections législatives, pour lesquelles le Rassemblement national est donné favori dans les sondages, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) relève dans son rapport annuel publié jeudi 27 juin un fléchissement de l'indice de tolérance à l'égard des minorités et une forte augmentation des actes racistes en France.
LFI est-elle un parti antisémite ?
Une qualification en effet "fausse" pour l'historien Robert Hirsch, auteur de La Gauche et les juifs (2022). Le parti n'a rien à voir avec des mouvements comme l'Action française au XIXe siècle, qui prônait un antisémitisme d’État.
En revanche, il y a eu "des dérapages importants" depuis le 7 octobre, observe l'historien, lui-même juif et membre du Réseau d'actions contre l'antisémitisme et tous les racismes. Il cite le refus d'élus insoumis de qualifier le Hamas d'organisation "terroriste", au lendemain des massacres commis par le mouvement islamiste palestinien en Israël. En réponse, LFI a répété qu'elle ne minimisait pas la gravité de ces attaques, préférant le terme de "crimes de guerre", en référence au droit international.
AMHA, pour résumer :
Parce que ce n'est -évidement- pas pareil. Dire, comme Mélenchon, que l'antisémitisme est "résiduel" en France, il y a de quoi s'étouffer dans son vomi. Qualifier d’antisémite une critique envers un gouvernement génocidaire, c'est de la basse manipulation, et dans le meilleur des cas de la bêtise crasse. Mais en retour, qualifier de sioniste la politique de colonisation d'Israël, c'est jouer avec le feu. Il faut appeler un chat un chat : le sionisme, à l'origine, c'était la construction et la défense d'un État juif en Palestine. Mais c'est à double tranchant : on critique quoi ? Le colonialisme de l’État hébreu, qui ne respecte pas les décisions de l'ONU, ou bien le droit des juifs à avoir un État ? Le terrain est glissant.
Le défenseur historique de la cause des déportés juifs de France estime que le RN a "fait sa mue" et voit en LFI un parti "résolument antijuif". Un discours diversement apprécié par la classe politique.
Je savais que la vieillesse était un naufrage mais là, c'est véritablement à pleurer. J'en ai le cœur serré de tristesse.
Mais il est vrai aussi que le couvert du «prestige» permet apparemment beaucoup de choses, et semble favoriser d’étranges ambitions – comme celle, par exemple, de republier, dans une époque rongée par une droitisation générale des esprits, d’infects pamphlets antisémites.
Quelques mots sur les dégueulis de Gallimard.
Résumé de l'article : la fantasy, du Seigneur des Anneaux jusqu'à Harry Potter, et en passant par D&D, est fondée sur des tropes racistes (dont on a souvent même pas conscience).
Je n'aurais jamais cru lire quelque chose d'aussi argumenté sur JV.com.
Comme quoi tout arrive.
En ce sens, non Hogwarts Legacy n'est pas antisémite, du moins pas plus que toutes les autres œuvres représentant des gobelins. Le débat est plus grand et ne se limite même pas à la fantasy d'ailleurs, mais bien à tous les biais antisémites ou autres, pour la plupart invisibles, qui animent le monde culturel et notre société. Et ça va du Shylock de Shakespeare, au Scrooge de Dickens, en passant par Watto dans Star Wars, pour finir avec les poncifs habituels sur la main-mise supposée des Juifs sur les banques et le monde.
[...]
Suite à la mort de George Floyd, les éditeurs du jeu de rôle sur table ont affirmé vouloir changer un peu les choses et rendre D&D plus inclusif, en se débarrassant notamment des problématiques liées à la représentation des orcs. Eugene Marshall, écrivain et game designer, est même allé plus loin en mettant sur pied le zine Ancestry and Culture, qui remplace les “races” stéréotypées par un système plus complexe d’ascendance et de culture. L’année passée, Wizards of the Coast ont décidé de suivre cette voie en remplaçant le mot “race” par “espèce”. Dans la même optique, ils ont décidé de retirer certaines cartes de Magic : The Gathering, comme Invoke Prejudice qui rappelait visuellement un certain KKK…
[...]
Et c'est une bonne chose, n'en déplaise aux plus ronchons. Car si ces tropes racistes ou antisémites peuvent paraître inoffensifs, ils ne le sont pas tant. Dans ce genre de cas, il est toujours bon de se pencher du côté des principaux concernés. Et à ce sujet, ils sont nombreux à tirer la sonnette d'alarme. Parce que si ces représentations ne sont pas forcément créées avec une volonté de nuire, elles sont tout de même reprises par des personnes antisémites pour illustrer leurs théories et les propager sans risquer d’être incriminées.
Je chipote, mais j'ai relevé deux petits contresens :
Les Sorciers opposés aux Humains dans le Cycle de Terremer. Les Humains opposés aux Mages et autres créatures dans Le Sorceleur.
Cette série de podcast, qui voit Meta de Choc, podcast autoproclamé pensée critique luttant contre les dérives sectaires inviter un vieux compagnon de route de la haine antisémite de la psychanalyse, suscite une interrogation plus large: et si la lutte contre les dérives sectaires était elle même en pleine dérive? Au delà du cas du podcast Meta de Choc qui n’est finalement qu’un petit podcast individuel à audience limité, il y a d’autres cas bien plus conséquent et inquiétants. La question en tout cas mérite d’être posée et il apparait important, en ces temps d’antisémitisme, d’islamophobie, et de laïcité détournée en racisme, d’essayer d’y répondre. C’est ce qu’on tentera de faire dans le prochain article.
«Tonton Panzer» risque de se retourner dans sa tombe en apprenant la nouvelle. Le Rassemblement national (RN) a demandé la présidence du groupe d’étude sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale. Bon. Que feu André Dufraisse, membre du premier bureau politique du Front national (FN), qui a hérité du germanique sobriquet en allant combattre sur le front de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale ou feu Pierre Gérard, membre du Commissariat général aux questions juives sous l’Occupation et secrétaire général du FN au début des années 1980, se rassurent. Le vœu des parlementaires d’extrême droite a très peu de chance d’être réalisé.
Gérard Darmon fait référence à des propos de Godard rapportés par Alain Fleischer dans Courts-circuits. Le réalisateur franco-suisse décédé mardi aurait déclaré en 2006 sur le tournage du documentaire Morceaux de conversations : « Les attentats-suicides des Palestiniens pour parvenir à faire exister un Etat palestinien ressemblent en fin de compte à ce que firent les juifs en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir à faire exister l’Etat d’Israël ».
Je vous parle de ce qui est important, vous me parlez de détails qui ne sont pas importants.
Ça me dit kekchose ce "détail", hmm, ça va me revenir, attendez...
Pas un cas isolé. Cf. un des généraux signataire de la tribune appelant au putsch dans VA qui, interviewé sur Cnews ? BFM ? a sorti le même couplet du "Qui", avant de préciser qu'il parlait des juifs, bien entendu.
Je n'imaginais pas qu'on en reviendrait là ; on en est jamais sorti en fait.
EDIT : le nom du sinistre clown ici ; même le Figaro s'en est ému, c'est dire.
Au carnaval d’Alost, ce dimanche, l’imagerie antisémite de 2019 a fait son retour.
"Ouiii, mais c'est pour riiiiire. Les juifs n'ont aucun humour"
Effrayant.
On a un peu envie de commencer cet article en demandant si des antisémites se sont glissés sur cette page. Ils peuvent rester ; n’empêche qu’on ne nous ôtera pas de l’idée qu’au cours des dernières décennies, certains antisémites ont eu une attitude carrément récupératoire à l’égard de Pierre Desproges.
[...]
Lui [Jérôme Bourbon, dont la profession est de diriger le journal d’extrême droite Rivarol], Soral et les autres «ont du bol que Desproges soit mort», relève Perrine Desproges, fille cadette de l’humoriste qui assume en première ligne la défense de sa mémoire.
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Aujourd’hui, relève Moreau, «les chaînes de télévision sont bien contentes de faire des émissions d’archive à bon compte en se demandant "est-ce qu’il pourrait dire ça aujourd’hui ?"» Mais permettaient-elles de le dire hier ? Guère plus, visiblement.
[...]
Pierre Desproges lui-même n’a jamais pris ce texte à la légère, bien au contraire. En décembre 1986, interviewé par les documentaristes Yves Riou et Philippe Pouchain (2), il déclare : «C’est le meilleur moment pour moi, arriver sur scène en disant "on me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle", j’adore dire ça.» Mais il sait aussi qu’il avance sur une ligne de crête : «Les antisémites n’osent pas rire, et les Juifs se croient obligés de rire.»
Interview recueilli dans "La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute." ; je vous conseille d'ailleurs la lecture de ce très court livre, si vous voulez vraiment prétendre connaître Desproges.
L'article se termine par cet inédit de Desproges, magnifique et poignant, avec une touche de Vialatte dans le style :
C’est d’ailleurs avec un texte qui parle d’Odile Grand que l’on aimerait conclure. C’est un manuscrit jusqu'ici inédit, publié dans le livre de sa fille et de Cécile Thomas Desproges par Desproges (éditions du Courroux), paru à l’automne dernier. Pierre Desproges y parle de la maison d’Odile Grand. Dans cette maison, «il n’y a pas de bouquet sur la commode Empire. Il n’y a pas de commode Empire sur le tapis persan. Et pas de tapis persan sur le parquet hongrois.» En fait, dans la maison d’Odile, «il n’y a rien que le charme d’Odile. Et le samovar». Pourquoi ce samovar ? «Un jour Odile m’a dit. Quand elle était petite fille, elle allait à l’école en métropolitain, avec une étoile jaune collée de force au cœur, et des messieurs bien mis la guidaient toujours vers le wagon de queue où n’allaient pas mon père et ma mère, ni mon oncle Robert qui vendait du jambon, ni tous ces gens chrétiens de ma famille que j’aime, qui lisaient Paris-Soir sans broncher dans les autres wagons. Et le temps vint bientôt des trains entiers qui partaient sans les miens qui s’appelaient tous – ô joie – Dupont. Alors aujourd’hui, si longtemps après pourtant, Odile est prête à partir, si jamais, parce qu’on ne sait jamais. Avec le chien, la chaîne, l’enfant, les Choco BN, elle ne pourrait pas courir assez vite les routes du Sud. "Je n’emporterais, dit-elle, que le samovar. C’est tout ce qu’il me reste de maman."»
Non seulement ce type est fou, mais il est dangereux.
Retranscription de l'échange sur Checknews
Le pire, c'est la facilité avec laquelle on passe du négationnisme dans sa version la plus stupide :
Personne n’a de haine des juifs. Vous en connaissez beaucoup sérieusement ?
à une phrase terriblement ambiguë :
Moi, je voudrais aimer librement ou critiquer librement les personnes qui se disent juives, comme des êtres humains…
via Alda et Tommy
Historiquement, l’antisionisme consiste en l’opposition à la création d’un État juif en Palestine. Aujourd’hui, il s’agit d’une part de considérer que cet État a été fondé au détriment des Palestiniens, et, d’autre part, d’être opposé aux discriminations qu’il perpétue au nom de la préservation de son identité juive. La « destruction d’Israël » est dans les faits un non-débat que l’on agite pour ne pas aborder la question de sa politique coloniale.
La seule partie prenante qui a suffisamment de moyens politiques et militaires pour menacer l’existence d’Israël aujourd’hui, c’est Israël. Déjà à l’époque d’Oslo, d’aucuns disaient que la solution à deux États était peut-être la moins pire de toutes, mais la plus limitée dans le temps. Aujourd’hui, la multiplication des colonies en Cisjordanie et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël visent à créer une réalité de facto sur le terrain qui justifiera demain l’impossibilité de créer un État palestinien. En fait, c’est déjà le cas. Que restera-t-il alors? Si tout va bien, un État abritant des populations aux droits inégaux, donc très moyennement démocratique. Quant à l’égalité, elle signifierait le renoncement au caractère juif de l’État…
Intéressant paradoxe.
Des salopards, il y en a toujours eu. Mais au moins associaient-ils l’ignominie à un minimum de cohérence politique. Pierre Drieu La Rochelle, écrivain collaborationniste français, écrit par exemple dans son journal de guerre (1939-1945) : « Je meurs antisémite (respectueux des juifs sionistes) » ou encore « J’aime les races d’ailleurs chez elles ; j’aurais aimé sincèrement les juifs chez eux. » Dans la même veine, on peut aussi citer des responsables du régime de Vichy, comme Vallat, ou Tixier-Vignancour, dont l’antisémitisme n’était pas incompatible avec leur soutien au sionisme.
Cela ne signifie évidemment pas que tous les sionistes sont antisémites. Juste que les mots ont un sens. Ainsi, quand certains associent « sionisme », « crise bancaire », « crise sociale », « crise morale », « Bruxelles » et « Macron », ils sont généralement antisémites. Pas antisionistes. Et certainement pas propalestiniens.
Cette mesure d’étanchéité, parfaitement compréhensible compte tenu de l’histoire qui est la vôtre, n’eût posé aucun problème si elle ne s’était transformée en croisade intellectuelle. Cette façon que vous avez de vous mettre dans tous vos états pour peu que survienne un désaccord n’a cessé de m’inspirer, chaque fois que je vous écoute, l’empathie et l’exaspération. L’empathie, car je vous sais sincère, l’exaspération, car votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre.
Le plus clair de vos raisonnements est de manière récurrente rattrapé en chemin par votre allergie à ce qui est de nature à le ralentir, à lui faire de l’ombre. Ainsi, l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité. Il n’y avait plus d’avenir et de chemin possible que dans l’antériorité. Dans le retour à une civilisation telle qu’un Européen pouvait la rêver avant la catastrophe. Cela, j’ai d’autant moins de mal à le comprendre que j’ai la même nostalgie que vous des chantiers intellectuels du début du siècle dernier. Mais vous vous êtes autorisé cette fusion de la nostalgie et de la pensée qui, au prix de la lucidité, met la seconde au service de la première. Plus inquiétant, vous avez renoncé dans ce « monde d’hier » à ce qu’il avait de plus réjouissant : son cosmopolitisme, son mélange. Les couleurs, les langues, les visages, les mémoires qui, venues d’ailleurs, polluent le monde que vous regrettez, sont assignées par vous à disparaître ou à se faire oublier. Vous dites que deux menaces pèsent sur la France : la judéophobie et la francophobie. Pourquoi refusez-vous obstinément d’inscrire l’islamophobie dans la liste de vos inquiétudes ? Ce n’est pas faire de la place à l’islamisme que d’en faire aux musulmans. C’est même le contraire. À ne vouloir, à ne pouvoir partager votre malaise avec celui d’un nombre considérable de musulmans français, vous faites ce que le sionisme a fait à ses débuts, lorsqu’il a prétendu que la terre d’Israël était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Vous niez une partie de la réalité pour en faire exister une autre. Sans prendre la peine de vous représenter, au passage, la frustration, la rage muette de ceux qui, dans vos propos, passent à la trappe.
La lettre a été brutalement refusée par le journal Le Monde, qui l'avait pourtant préalablement acceptée le 23 février.
Raté. Au bout de quelques minutes, les commentaires ignobles et illégaux ont largement dépassé notre capacité à les modérer. Deux journalistes, ce n’est plus suffisant pour un tel exercice, sans doute que dix ou vingt non plus d’ailleurs. Que l’exercice n’est tout simplement plus possible en 2019. Une retransmission, d’accord, mais sans commentaire. Tant pis pour la libre parole.
Nous ne parlons pas des commentaires bêtement stupides ou hors-sujets, ni même des commentaires anti-Macron. Vous avez le droit de critiquer le chef de l’Etat sur nos pages Facebook. Vous ne vous en privez pas. A dire vrai, nous nous réjouissons que vous puissiez le faire. C’est le signe d’une démocratie forte que de critiquer ses élus.
Non, nous parlons d’appels au meurtre explicites, de commentaires ouvertement antisémites et racistes, des "Heil Hitler", des "sale juif " ou "sales juifs", qu’ils s’adressent à Emmanuel Macron ou aux représentants de la communauté juive.
Quoi ? Jean-Pierre Pernaut (Ricard) est réac, complotiste et raciste ? Ah ben dis donc, quelle surprise.
Où l'on découvre que Jean-Claude Bourré comme un coing ne vaut guère mieux, et que la relève arrive, en la personne de Christophe Combarieu, chroniqueur sur BFn, racisme et rouge qui tache.
Je pense pour ma part qu'il faut effectivement rééditer ces textes, pour trois raisons au moins :
https://www.lexpress.fr/culture/livre/celine-etait-un-agent-d-influence-nazi_1875236.html
La légende d'un Céline qui n'aurait collaboré que par des "mots", et non par des "actes", a perdu toute crédibilité: le pro-hitlérien déclaré a donné dans la délation. Et il faudra bien qu'un jour les biographes de Céline se soumettent aux faits. J'avais relevé, en 1999, les dénonciations par voie de presse de Robert Desnos et du Dr Mackiewicz, secrétaire des médecins de Seine-et-Oise, la dénonciation publique du Dr Howyan - sa collègue médecin au dispensaire de Clichy - devant une assemblée doriotiste, ou celle de Serge Lifar.
Voir aussi : https://www.cairn.info/revue-revue-d-histoire-de-la-shoah-2013-1-page-285.htm#pa23
Céline aura pratiqué, à lui tout seul, quatre modes différents de dénonciation : orale et écrite, publique et privée. Le tragi-comique de ces dénonciations de Juifs est que, dans celles que nous connaissons tout au moins, il n’y ait en fait pas un seul Juif. Ce qui ne veut pas dire qu’elles n’aient pas eu de suite.