Pour la troisième année consécutive, voici ce qui est désormais mon traditionnel article sur la braderie du Secours pop. Comme j'ai bien l'intention de lire tous mes livres avant de mourir, je viens d'allonger mon espérance de vie de 4 ou 5 ans.
Un article pour parler d'Emily St. John Mandel, parce que j'aime beaucoup Emily St. John Mandel. Plus précisément : ses trois premiers romans, Dernière nuit à Montréal, On ne joue pas avec la mort et Les variations Sebastian, que je n'avais pas encore lus.
Un site qui, comme son nom l'indique, recense les suites, plagiats, pastiches, hommages et bandes dessinées inspirées de l’œuvre d'Alexandre Dumas (père).
C'est moche, mais hyper-complet.
Connaissez-vous Rose Valland ? Probablement pas.
Je vous propose de découvrir cette grande dame qui a sauvé des dizaines de milliers d’œuvres d'art pillées par les nazis.
Ainsi que je l'indiquais hier, je commence une série estivale causée par la conjonction du manque du temps et d'inspiration, en profitant pour repêcher du réseau social d'entreprise où je les avais postés quelques articles dont je suis raisonnablement satisfait. Et puis y'a pas de raisons de laisser perdre.
Un article tous les vendredi jusqu'au 15 août (on verra si j'en mets d'autres en ligne d'ici ce week-end, ou si je compte avoir plus de temps à la rentrée). Vous êtes gâtés.
Aujourd'hui, un de mes livres fétiches dont j'ai du parler une demi-douzaine de fois entre ce Shaarli et Mastodon : le Manuscrit trouvé à Saragosse, de Jean Potocki.
Ohlala, trop de trucs à écouter. Ça a l'air trop bien cette série "Un été avec" : Gary, Dumas...
Vous savez que j'ai mes petites marottes, notamment professer une profonde admiration pour Martin Winckler et une profonde détestation du docteur Destouches, aka Céline.
Cet article du premier vient renforcer et mon admiration à son égard, et ma détestation à l'encontre du second :
Au sein du "panthéon littéraire français", il est une figure qui m'a, personnellement, toujours profondément scandalisé, c'est celle de Louis-Ferdinand Destouches, dit LF Céline.
[...]
De plus, je n'ai jamais voulu débattre du "style" de Céline. Le "style" de Céline n'est pas mon souci. (Ni, Dieu merci, mon modèle). D'un point de vue général, le "style" d'un auteur me semble secondaire à ce qu'il raconte. C'est le contenu qui véhicule des valeurs. Quel que soit le "style" qui l'enveloppe.
Et, précisément, si la légende célinienne m'insupporte considérablement, c'est parce qu'il résume à lui seul le trait le plus caractéristique du "goût" à la française : la qualité d'un·e auteur·e se mesure à son "style". Le problème, c'est que, comme la maîtrise de l'orthographe, l'appréciation du style est un critère de classe.
[...]
Mais ce n'est pas la vie de ce sale type qui me met le plus en colère. Il est mort, il ne peut (en principe) plus nuire.
Ce qui me révolte, c'est l'idolâtrie béate et obstinée ("C'est tout de même un grand écrivain") dont il fait l'objet, soixante-cinq ans plus tard, et qui me semble bien caractéristique d'une certaine mentalité élitiste à la française. Le même élitisme hautain qui permet de publier des écrivains pédophiles ou islamophobes, de primer des réalisateurs violeurs et de laisser en liberté des "rockstars" responsables de féminicides.
Je me reshaare : j'avais évoqué il y a presque 2 ans la préparation d'une série à partir du livre Cent ans de solitude ; je vois ces jours ci que la série est désormais disponible sur Netflix (depuis le 11 décembre : je suis à la ramasse).
Est-ce que quelqu'un l'a vu ? Le souvenir du livre est encore assez frais dans mon esprit pour que je puisse avoir envie de me laisser tenter.
Un petit compte-rendu rapide de lecture, ou comment une conférence donnée par un prisonnier polonais dans un camp soviétique pourrit bien vous donner envie de lire La Recherche du temps perdu.
Au fait, je ne l'ai pas précisé dans l'article, mais c'est très court.
Encore une couche de Sureau, qui s'essaie au polar avec ce nouveau livre. Mais le polar à l'ancienne, façon "Holmes, Lupin, Poirot, Maigret".
Un article fleuve sur François Sureau, homme à multiples facettes. Pour ne pas dire contradictions.
Juriste (avocat, conseiller d’État), écrivain (désormais membre de la Gagadémie), de droite mais venant en aide aux réfugiés, proche de Macron mais un de ses plus virulents critiques, notamment sur sa dérive autoritaire et liberticide. Il s'habille comme un vieux et fume la pipe ? Normal il a 66 ans direz-vous. Que nenni, il était déjà comme ça à 30 ans.
Bref, un bonhomme drôlement intéressant.
Bien envie de lire ses livres et, qualité que j'affectionne beaucoup chez les écrivains, il donne aussi envie de lire les livres des autres :
Objet surréaliste, S’en aller n’a rien de l’exercice littéraire consistant à ordonner le chaos de ses fragments personnels. «Je ne souffre pas de ne pas trouver d’unité à ma vie. J’ai très tôt laissé l’idée d’en trouver une», y confesse-t-il dès le premier chapitre. Le livre est une digression érudite en compagnie de ceux qui, écrivains ou personnages fictifs, ont été animés, comme lui, par le désir ardent de prendre le large : Hugo donc, Vladimir Nabokov, Patrick Leigh Fermor, cet écrivain voyageur et membre des services secrets britanniques, improbable croisement d’Indiana Jones et de James Bond, ou encore Arsène Lupin.
Et Kafka a demandé à Max Brod de détruire après sa mort la troisième partie restante.
Évidemment, on sait que Max Brod n’a non seulement pas respecté la demande testamentaire de Kafka, mais qu’il a trié, édité, mis en volume et diffusé ces textes.
Georges Perec, en parlant de ses parents qu’il n’a pas connus, dit « leur mort fut l’affirmation de ma vie ». C’est un peu la même chose avec Kafka : c’est d’une certaine façon au moment de sa mort que son œuvre naît et que naît le Kafka que nous connaissons. Son entourage se sent alors autorisé à aller piocher dans son monde — pour mettre en valeur et pour diffuser. Le patronyme Kafka peut alors s’installer dans la littérature européenne, puis mondiale.
C’est pour cela que je disais qu’il fallait certes commémorer en 2024 le centenaire d’une mort de Kafka, mais qu’il fallait surtout célébrer le centenaire du début de l’aventure éditoriale de Kafka — notamment avec le centenaire de la publication du Procès.
Grâce à cette trahison testamentaire et à cette aventure éditoriale entreprise par Max Brod, les textes de Kafka circulent, traversent les frontières — l’océan même, et arrivent jusque dans les mains des premiers traducteurs dont je parle dans le livre. Ce fut donc l’affirmation de la vie de Kafka.
Un article très long mais passionnant sur Kafka et ses traducteurs.
et, quand je dis que nous sommes nombreux à être les descendants de Gatsby, il conviendrait en réalité peut-être de préciser de quelle page ou même de quelle phrase, en particulier, nous sommes issus.
De Tom et Daisy, couple riche et brutal, F. Scott Fitzgerald écrit : «C’étaient des gens négligents […], ils détruisaient les choses et les êtres, puis ils se repliaient à l’abri de leur fortune, ou de leur infinie négligence, ou de ce qui les unissait, quoi que ce fût, et laissaient à d’autres le soin de nettoyer les dégâts qu’ils avaient causés.» Cette phrase (1) a eu pour moi le même effet qu’une lentille de contact posée pour la première fois sur un œil myope. J’ai vu. J’ai vu le monde par cette phrase, et après elle, il n’a plus été le même pour moi. Je le voyais désormais tel qu’il était ; et cette révélation-là, hélas, rien ne l’a jamais démentie.
Et voilà, encore un livre (un classique) qu'il faut que je lise : Gatsby le magnifique.
J'aime vraiment beaucoup les trouvailles littéraro-humoristiques d'Ambroise Garel.
Pertes des repères traditionnels ? Conséquence des crises économiques successives qui compliquent l'entrée dans la vie active ? Effet tardif des confinements Covid sur la santé mentale des adolescents ? Nouvelle étape d'un retour à la tradition déjà entamé avec le phénomène des tradwives ? Authentique renouveau spirituel ? Toujours est-il qu'il est de plus en plus fréquent de voir, dans les zones d'activité en périphérie des villes moyennes, entre un Monsieur Meuble et un grill Courtepaille, de jeunes gens à peine sortis de l'enfance perchés sur des poteaux hauts parfois de plusieurs mètres. Dressés ou accroupis, ils contemplent silencieusement le monde qui les entoure en jetant tout de même parfois un coup d'œil à leur smartphone car certaines habitudes sont coriaces.
La Forme et la couleur des sons possède une sorte de mode d’emploi. Celui-ci est donné en ouverture : il suit le principe du «Hook-and-Chain», une «forme de chanson ou poème popularisée dans la Nouvelle-Angleterre du XVIIIe siècle ; le premier et le dernier vers riment, encadrant des couplets rimés. Schématiquement : A BB CC DD EE FF A.» La nouvelle-titre étant la première (A), on comprend qu’on retrouvera d’une manière ou d’une autre nos deux amateurs de musique traditionnelle dans le dernier texte («Les débuts»), si bien que la boucle sera bouclée. Comme chez Alice Munro, il existe des passerelles d’une section à l’autre. Les nouvelles fonctionnent par paires et font dialoguer un passé plus ou moins passé avec un présent plus ou moins présent. Lorsqu’un homme, à la fin du XVIIIe siècle, offre à une femme un tableau représentant un oiseau («Edwin Chase de Nantucket»), ce même tableau se retrouve en 2008 accroché au mur d’une maison en bord de mer («La barrette en argent»). Lorsque de nos jours un écrivain en résidence déterre la mort mystérieuse d’une dizaine de bûcherons sur un site d’abattage en 1908 («August dans la forêt»), ce même mystère est en partie élucidé à la lecture du journal d’un des hommes («Le journal de Thomas Thurber»). En chemin, les registres varient, jusqu’à flirter avec l’épouvante. L’un des plaisirs d’un recueil de nouvelles – et celui-ci nous le rappelle – consiste à voir les cartes rebattues à chaque nouvelle entrée.
J'adore ! Rien que pour ça, j'ai envie de le lire !
Pierre Michon. Plus grand écrivain français vivant.
K2-18b, exoplanète située à 124 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Lion, fait l’objet de débats animés au sein de la communauté scientifique, qui se demande si elle pourrait être un monde océanique susceptible d’abriter une vie microbienne. Ce jeudi 17 avril, une équipe de chercheurs américano-britanniques a annoncé avoir détecté, en utilisant le télescope spatial James Webb, dans son atmosphère des signes de composés chimiques longtemps considérés comme des «biosignatures» d’une possible vie extraterrestre – le sulfure de diméthyle et le disulfure de diméthyle, qui sur Terre sont uniquement produits par des organismes vivants, principalement du phytoplancton.
Depuis que j'ai lu la trilogie du problème à 3 corps de Liu Cixin, j'ai très peur de l'existence d'une potentielle vie extra-terrestre (lisez-le, vous comprendrez - attentions, pavés).
Suite du shaare précédent : du coup, j'en ai fait un article.
Il y a des livres qu’on lit à 12-13 ans et où on entretient la nostalgie à chaque relecture. Ce n’est pas du tout le cas du Seigneur des Anneaux, où chaque relecture apporte son lot de nouvelles découvertes.
Pour cette relecture, j'ai été frappée de voir à quel point il était facile de faire résonner ce livre avec l'actualité, sans doute parce qu'il parle de choses assez universelles telles que l'inquiétude de voir l'ombre grandir et la peur de perdre son univers (ou pire, de le voir se transformer).