Les télétravailleurs émettent moins de CO2 que ceux qui se rendent au boulot... à condition d'avoir un logement et un équipement pas trop pourri... et de ne pas multiplier les déplacements en dehors du travail.
Le mémo pour le télétravail (libre) de Framasoft.
La société n'est pas capable de te fournir les moyens de travailler comme tes collègues valides ? Travaille chez toi !
J'ai toujours un a priori négatif vis à vis du télétravail, notamment en ce qu'il transforme le lieu d'habitation en lieu de travail : il n'y a plus de frontières et, partant, plus de "sas de décompression", de coupure entre le monde du travail et la vie privée et/ou familiale. J'ai bien noté l'argument sur le temps perdu passé dans les bouchons, mais tout le monde ne travaille pas dans Paris et sa banlieue, et une majorité de français n'habitant pas à Paris, rentre tout de même chez elle le soir. De fait, "partir au travail" et "rentrer chez soi" marque une coupure entre les deux univers.
Ça n'a l'air de rien, mais travailler chez soi ça veut aussi dire... habiter sur son lieu de travail. J'entrevois bien les côtés positifs, genre travailler en slip sans partager la cafetière, mais, c'est plus fort que moi, je vois aussi les côtés négatifs : plus de transition donc, mais aussi une pression accrue, ironiquement appelée "confiance" dans l'article :
Aujourd'hui les mentalités évoluent doucement, mais la confiance met du temps à s'installer. Certaines entreprises autorisent 1 ou 2 jours de télétravail seulement, peu le font à temps plein et de manière généralisée. Chez Anybox la confiance est une valeur par défaut, donc le télétravail s'impose de lui-même : c'est un fonctionnement juste logique. Ce n'est pas un privilège attribué à certains employés qui ont montré patte blanche. Bien évidemment, une grande confiance va de pair avec une grande responsabilité.
J'aime aussi beaucoup cette phrase, d'un cynisme assez effrayant :
Si vous passez 100% de votre temps au bureau, alors pourquoi ne pas rester chez vous ?
Bien sûr, nous passons tous 100% de notre vie au bureau. Le travail est notre seule raison de vivre.
Bref, t'es chez toi peinard, donc t'as intérêt à être deux fois plus productif que si tu étais euh... comment dire, au boulot ? Faut pas perdre de vue que c'est doublement gagnant pour la boite qui met ça en place :
Nous avons résilié la location de notre bureau dans la pépinière d'entreprises Soleillet à Paris 20eme [...] prestataires plus productifs que la moyenne [...] l'entreprise qui [...] réduit ses frais généraux".
Bref, pas d’infrastructure, que des gens qui bossent. Et qui bossent plus. Le rêve de tout patron. Un peu à l'image (je vais sans doute être excessif) de ces paysans-ouvriers, à cheval entre deux monde, qui fabriquaient des objets chez eux plutôt qu'à l'usine ou à la filature et étaient payés à la pièce. Tandis que de plus en plus d'entreprises mettent en place des chartes, des règlement, des guides de bonnes pratiques sur la "déconnexion" (auxquelles je ne crois pas plus d'ailleurs), d'autres mettent en place, permettent et quelque part suggèrent à leurs emplyés de travailler 24/24. Chez eux. On appelle ça le progrès social.
Faudrait quand même pas perdre de vue que ce n'est pas parce que c'est en apparence cool que c'est pour votre bien ; et que les start-up ne sont pas des entreprises passées en mode bisounours
via Seb