Un bon site comme je les aime, qui explique l'origine d'expressions ("trempé comme une soupe") ou certains mots parfois injustement méconnus (abasourdir, pandiculer, panouille...)
Je suis content de retomber là dessus. J'avais entendu parler de ce truc sur France Inter, et avais oublié de le rechercher par la suite, alors que ça m'avait agacé.
De quoi s'agit-il ? D'une infographie qui résume en une image un travail portant sur le lexique utilisé par les rappeurs (américains apparemment), pour "mesurer" le nombre de mots uniques qu'ils utilisent. Pour faire court, le but étant de tordre le cou à idée reçue selon laquelle les rappeurs auraient un langage très pauvre.
Pour faire bonne mesure, ont été ajoutés au milieu de la visualisation le lexique entier de Shakespeare et celui utilisé par Melville dans Moby Dick. Le résultat est éloquent n'est ce pas ? Sauf qu'il y a un ou deux détails qui me chiffonnent.
Déjà on ne connait pas le contenu de ce lexique. Comment sont définis les "mots uniques" ? Par exemple, est-ce que de multiples variations et déformations sur un même mot comptent pour autant de mots uniques ?
Ensuite, même si je suis assez satisfait que ce travail puisse tuer un a priori (c'est toujours ça de pris) , je trouve le procédé consistant à faire passer Shakespeare pour un aimable analphabète d'une parfaire mauvaise foi. Peut-on vraiment comparer l'américain d'un rappeur des XXème et XXIème, à l'anglais du XVIIème ? D'autant plus que, comme je viens de le suggérer, le rap use de néologismes (ce n'est pas un reproche, c'est juste un fait)
Melville semble mieux s'en sortir ? La belle affaire ! Avez-vous lu Moby Dick ? C'est un catalogue de termes de marine et on y trouve sans doute tous les termes spécifiques de l'époque consacrés à la pêche à la baleine. Loin de moi l'idée de rabaisser Melville, mais en utilisant le seul lexique de cette œuvre, on était sûr de faire "monter sa moyenne" ; je pense que si on faisait le même type de "sondage" sur l'oeuvre entière de Melville, il serait beaucoup moins bien classé.
Enfin, est-ce vraiment le nombre de mots différents qui font le talent de Shakespeare et la poésie de son œuvre... ?
Il ne faut pas confondre fresque et peinture murale : "toute fresque est une peinture murale – mais toute peinture murale n'est pas une fresque"
Il est vrai que je ne mettais jamais posé la question. Un des commentateurs de l'article donne le lien vers la réponse : "Il faut savoir que la distinction entre mine et carrière n’a aucun lien avec le fait que l’exploitation soit souterraine ou à ciel ouvert. Il existe des carrières souterraines et à ciel ouvert ; il existe des mines souterraines et à ciel ouvert. Les notions de MINE et de CARRIÈRE sont des notions juridiques définies par le CODE MINIER. Ce qui fait la différence (selon ce code) c’est la substance extraite" http://www.geowiki.fr/index.php?title=Mine_ou_carri%C3%A8re_%3F
On peut dire "des cieux" ou "des ciels". Tout dépend du contexte. Et "à ciel ouvert" ne veut pas forcément dire que l'on voir le soleil.
Puisqu'on en parle... les mots pour le dire.
Oh purée ! Un gros, un énorme, un mega +1 !
"Sans revenir sur les arguments qu’elle exposait en 1984 et auxquels elle reste attachée, l’Académie française déplore les dommages que l’ignorance de cette doctrine inflige à la langue française et l’illusion selon laquelle une grammaire « féminisée » renforcerait la place réelle des femmes dans la société."
[...]
"Comme l’Académie française le soulignait déjà en 1984, l’instauration progressive d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et économique rend indispensable la préservation de dénominations collectives et neutres, donc le maintien du genre non marqué chaque fois que l’usage le permet. Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché."
Mais pour bien faire, je devrais recopier tout le texte. J'ai l'impression, chaque fois que je râle contre cet usage inconsidéré, de pisser dans le désert (ou de prêcher dans un violon, au choix). Mais qu'est ce que ça me chier, bordel ! (Merci Timo de m'avoir autorisé à dire des gros mots, ça soulage) Dire que certains imaginent que torturer la langue à ce point revient à faire étalage de son ouverture, de son "non-sexisme", façon "vous avez vu ? je féminise à tort et à travers donc je ne suis pas sexiste, envoyez-moi des fleurs, youhouhou"
"Créé en 2005 par le CNRS, le CNRTL fédère au sein d’un portail unique, un ensemble de ressources linguistiques informatisées et d’outils de traitement de la langue.
Le CNRTL intègre le recensement, la documentation (métadonnées), la normalisation, l’archivage, l’enrichissement et la diffusion des ressources.
La pérennité du service et des données est garantie par l’adossement à l’UMR ATILF (CNRS – Nancy Université), le soutien du CNRS ainsi que l’intégration dans le projet d’infrastructure européenne CLARIN."
On dirait pas comme ça, mais c'est une super ressource : dictionnaires, lexiques, outils...
Comment l'argot des tranchées est parvenu jusqu'à nous...