Un entretien intéressant avec Elie Barnavi, historien et diplomate, ancien ambassadeur d'Israël en France. Lisez le, vous verrez que tout diplomate qu'il est, il ne fait pas de la langue de bois :
Des rescapés des prisons syriennes à la limite de la mort, rendus fous -littéralement- par la torture. Ne lisez pas si vous n'êtes pas un parangon de la joie de vivre, c'est insoutenable.
Ils sont trois dans la chambre de cet hôpital. Trois prisonniers dans un état terrifiant. Allongé sur un lit, les phalanges coupées, la jambe gauche surinfectée, un homme d'une cinquantaine d'années. Quand on lui demande comment il s'appelle, c'est presque un râle qui sort de sa bouche. Il est beaucoup trop faible pour parler.
À deux mètres, dans un fauteuil roulant, il y a le deuxième prisonnier. Crâne rasé, joues creusées mais peau lisse. On comprend en fait que c'est une femme quand elle se met à parler. "Donne-moi mon sac, donne-le moi, je le prends, je veux mon rouge à lèvres." Elle répète en boucle les mêmes mots en hochant la tête.
Au fond de la pièce se trouve le troisième prisonnier libéré, c'est un jeune homme assis sur un lit. Ses habits sont en lambeaux. Lui aussi a perdu la raison. Les yeux écarquillés, le regard perdu, il est mutique.
Le collectif Syrie Factuel dénombre 32 élus français qui se sont rendus en Syrie entre 2014 et 2021. Lors de dix voyages, ces parlementaires, majoritairement issus du parti Les Républicains, ont pu rencontrer le dictateur syrien.
Je pose ça là, hmm ?
Attention, c'est atroce.
Sur les réseaux sociaux, parmi les nombreuses vidéos, plusieurs montrent des détenus la peau sur les os, ayant perdu la mémoire sous l’effet des atrocités subies durant des années, ne sachant plus qui ils sont, d’où ils viennent, quelle est leur famille. Sur l’une, un homme ne parvient à proférer qu’un seul mot : « Alep, Alep », alors qu’on lui demande son nom. Des messages de détresse sont diffusés, avec des photos de prisonniers libérés et les numéros de téléphone de personnes qui leur viennent en aide, afin d’aider à les identifier et à remonter jusqu’à leurs familles.
Au moins 15 enfants, dont 13 étaient âgés de moins de 1 an, ont péri en Syrie ces dernières semaines en raison du froid hivernal et du manque de soins, a annoncé mardi 15 janvier l’Organisation des Nations unies (ONU).
Je voudrais trouver quelque chose de percutant à dire, mais je n'ai plus de mots.
Je pose ça là ; c'est long mais ça mérite d'être lu - ça doit être lu : cet article monte les prises de positions nauséabondes de "Le Média" sur la Syrie, ou comment, en renvoyant dos à dos les forces du régime d'Assad et les combattants insurgés (souvent assimilés aux djihadistes), la chronique dénoncée fait montre d'un relativisme puant, premier pas vers un futur négationnisme des massacres commis par Assad, dans l'indiférence polie de la communauté internationale.
Au-delà, cela pose la question de la neutralité de "Le média", qui montre par là son attachement aux positions idéologiques de la France Insoumise, et du coup révèle, pour ma part en tout cas, le relativisme en oeuvre chez Mélenchon et consorts. Pour moi, c'est désormais clair : j'ai tout jeté avec l'eau du bain : Le Média, la FI, Mélenchon.
Ce type est la plus pourrie des ordures imaginables. C'est un meurtrier, un tortionnaire, et, c'est presque anecdotique au regard de l'ampleur de ses crimes, un type qui a détourné des centaines de millions de dollars pour son seul bon plaisir.
Et ce type a bénéfécié pendant des décennies de la protection de la France et de ses "services", créant, comme le rapporte l'article, des quasi zones de non-droit autour de lui partout où il se déplaçait. C'est de la protection de criminels de guerre érigée en système diplomatique, c'est un putain de scandale. Tout ça parce qu'on avait de temps en temps besion de ses services et que le pouvoir de l'époque, avec une constance dans la bêtise qui force l'admiration, voyait en ce type -exilé pour avoir tenté d'assassiner son frère le président- le futur homme fort syrien.
La revue XXI lui consacrait un article dans son numéro 39. Je ne peux que vous engager à le lire.
Disponible dans toutes les bonnes librairies et sur abonnement.
Insoutenable.
La Une de Libé : https://twitter.com/gblardone/status/849739917781610496
Pour former ses services secrets, Hafez el-Assad va jusqu’à recruter Aloïs Brunner, le nazi et ancien responsable du camps de Drancy, jugé responsable de l’assassinat de 130 000 Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
C'est d'ailleurs un reportage exclusif de XXI, qui vient tout juste de sortir ; je suis en train de le lire. Ballast l'intègre déjà à son article, je pense que l'on peut donc dire qu'ils sont en pointe sur le sujet.
EDIT : Je suis en train de lire en diagonale cet article - c'est un tort, je vais l'imprimer pour pouvoir le lire en entier. Lisez-le, parlez-en, faites le bouffer à toutes celles et ceux qui vous diront que Assad est le meilleur rempart contre Daesh.
via Riff
La bataille d’Alep est systématiquement présentée sous l’angle des victimes civiles que provoquent les bombardements russes et syriens. La bataille de Mossoul, lorsqu’elle est mentionnée, est systématiquement présentée comme une libération des habitants de la ville par les armées américaine et irakienne. « Massacre » dans un cas, « libération » dans un autre.
Afin d'éviter toutes ambiguïtés :
Critiquer l’impérialisme des pays de l’OTAN n’implique pas de donner un blanc-seing à l’action de la Russie en Syrie. Les bombes russes n’épargnent pas davantage les civils que les bombes américaines, et la manipulation médiatique qui a cours au sujet d’Alep n’est pas une excuse pour minimiser la souffrance des civils bombardés par l’aviation russe. La propagande de Moscou est souvent reprise comme alternative à la propagande de l’OTAN sans esprit critique, notamment sur internet. C’est un jeu mortifère pour le peuple syrien.
De la même manière, le discours propagandiste de la presse occidentale n’implique pas que les médias pro-russes aient une vision moins biaisée du conflit.
Merci d'avoir restauré un petit peu de ma foi en l'humanité.
J'ignorais ces éléments sur les aides etc.
Mais au final, je ressens quand même une sorte de malaise avec cette histoire de tour Eiffel éteinte... comme un aveu d'échec collectif. C'est sans doute ça, qui me gêne : mon propre sentiment de culpabilité.
On n'a rien fait pour vous éviter de mourir, mais on éteint une grosse ampoule pour montrer notre compassion...
C'est infâme. On est au-delà du cynisme. Quelle honte.
Et ce n'est pas un fake : http://rue89.nouvelobs.com/2016/12/12/mere-bana-fillette-dalep-sommes-vraies-personnes-265878
L’hypothèse d’une manipulation est assez aisée à démonter… Car les photos ont été prises le même jour, au même endroit. A Alep.
[...]
Contacté par Désintox, l’auteur des clichés de l’AFP mis en cause confirme qu’il ne s’agit pas d’une mise en scène. Extraite de l’immeuble effondré par un «casque blanc», la fillette est tout simplement passée de bras en bras. Une méthode très commune lors des opérations de secours à Alep, explique le photographe, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants.
Nan, mais c'est tellement plus simple d'imaginer une manipulation.
Un homme qui se rend à Alep (vous savez, cette ville, au fond du couloir à droite, après l'enfer), pour distribuer des jouets aux enfants.
Devenant telle, elle instille le relativisme au sein même du droit, rend secondaire le crime contre l’humanité et banalise la violence extrême. C’est ainsi que nous préparons l’avenir.
J’habite à Douma, une banlieue de Damas tenue par la rébellion. Au cours des trois dernières années, j’ai photographié des milliers de blessés et un nombre sidérant d’entre eux étaient des enfants. Prendre des photos de gens qui portent des enfants blessés ou morts dans les décombres après un raid aérien, c’est la routine. Ça vous choque ? Mais c’est pourtant ce que c’est devenu : une routine.
Y a-t-il des images d’enfants blessés qui m’ont marqué l’esprit plus que d’autres ? Si vous m’aviez posé la question il y a deux ans, j’aurais probablement pu vous répondre. Mais aujourd’hui, après avoir assisté à un nombre aussi gigantesque de massacres, c’est très difficile de penser à l’un ou l’autre d’entre eux en particulier. Le massacre est devenu un fait quotidien.
Si vous avez des enfants, les images qui suivent sont insoutenables.
Si vous n'avez pas d'enfants, les images qui suivent sont insoutenables.