Netanyahou n’en est pas à son coup d’essai. En 2015, il déclarait déjà que «Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs», affirmant que les palestiniens seraient les vrais responsables de la Shoah. C’est évidemment complètement faux. Hitler, obsédé par la hiérarchie raciale, puisait son programme dans l’antisémitisme européen et avait annoncé ses projets exterminateurs bien avant la guerre. Mais en mentant ainsi, l’extrême droite israélienne déresponsabilise l’extrême droite européenne, elle l’absout de ses crimes.
Nazi sans prépuce. Merci Guillaume.
En partant du constat que la Shoah n'est pas montrable, ce film (a priori assez choquant... et pourtant ne montre rien) se focalise sur le quotidien du directeur du camp d'Auschwitz, dans sa belle maison adossée au camp d'extermination... La "zone d'intérêt", pour les nazis, désignant les 40 km² autour du camp.
On ne voit rien, mais le camp est toujours présent à l'image, en arrière-plan, ou dans les pensées, ou dans les bruitages, et ça à l'air assez terrible :
j'ai fini par oublier le bruit de fond ; quand j'ai fini par m'en rendre compte, je me suis détesté
Choisir de filmer la banale vie de famille d'un homme et de sa famille, finalement, c'est revenir à la banalité du mal conceptualisée par Hannah Arendt :
le véritable effroi, c'est de voir un homme ordinaire [Eichmann],médiocre
J'ai à la fois envie et très peur de voir ce film...
Dans le même genre, j'ai un souvenir très net de Amen de Costa Gavras, qui s'attache à montrer que tout le monde était au courant et personne n'a rien fait, tout le monde avait une bonne excuse et personne n'était responsable, du petit fonctionnaire tatillon dont le boulot était juste de coordonner des trains... juste des trains... aux alliés pour lesquels les camps n'étaient pas un objectifs stratégiques, en passant par l’Église, et c'est le cœur du film de Costa Gavras, qui s'est consciencieusement appliquée à regarder ailleurs, quand bien même des ecclésiastiques avaient envoyés des rapports circonstanciés sur ce qui était en train de se passer. Et le passage d'interminables convois de wagons rythme le film.
(Un résumé ici : https://billetterie.memorialdelashoah.org/fr/evenement/amen-de-costa-gavras)
Jusque dans les années 1970, la Shoah est taboue. L’histoire de ces juifs est inaudible. “Quand je racontais mon histoire, tout le monde éclatait de rire en me disant que je mentais. D’autres, me disaient que les juifs se plaignaient tout le temps”, explique Boris Cyrulnik. “Certains m’ont même dit “tu sais, pour nous aussi, c'était dur, on n’avait plus de beurre”.
Boris Cyrulnik
Pourquoi ce succès soudain ? Eh bien parce qu’un petit comté américain, dans le Tennessee, le comté de Mac Minn a décidé de retirer ce livre des bibliothèques, parce que cette bande dessinée contenait des mots grossiers – « God Damn », par exemple – mais aussi des scènes de nus, l’une d’entre elles montre deux souris partageant le même lit, puisque Maus figure les humains à l’aide de souris. Tout cela pourrait faire sourire si l’interdiction n’était pas bien réelle, décidée ici par des bigots que le ridicule n’effraie pas…
Au-delà de l'inexactitude factuelle de la thèse de E.Z., ce qui me rend dingue, c'est que ça ne choque absolument pas ses partisans de dire une énormité telle que "Pétain a protégé les juifs français et envoyé les juifs étrangers à la mort", comme si c'était quelque chose de glorieux.
Venez pas me dire que je suis naïf, s'il vous plait. Je dis juste que ça m’écœure.
Ça [la Shoah] me paraissait un orage emporté par les vents de l'Histoire.
Je n'en suis plus si sûr.
Aux jeunes générations d'y veiller.
Vu sur le cri du lapin #19, la plus fabuleuse newsletter de tout le ouèbe :
Le 12 octobre dernier, Facebook a annoncé la modification de ses règles de modération, qui n'autoriseront plus les contenus niant l'existence de la Shoah. Attendez non, on va le dire autrement. Jusqu'au 12 octobre dernier, on pouvait impunément nier l'existence de la Shoah sur Facebook. Voilà, c'est mieux comme ça.
C'est accorder bien du crédit à ce petit monsieur que de lui dédier un aussi long article.
Hélas, ses livres sont lus.
On a donc demandé de retirer les panneaux car les électeurs pouvaient se poser des questions avant d’aller aux bureaux de vote situés dans le même bâtiment.
Et des électeurs qui se posent des questions, c'est pas bon.
Ravi de voir que la commémoration de la Shoah continue de gêner le FN aux entournures.
J'étais déjà tombé sur le caca puant exhalant de chacun des propos de ce monsieur, et je l'avais heureusement oublié. Voilà que je retrouve l'énergumène, en grande forme semble t-il, puisqu'il verse dans le négationnisme le plus "décomplexé", comme on dit maintenant.
Je transcris pour ceux qui, à juste titre, ne voudraient pas salir leur écran en y affichant la tête de cette personne :
Je suis émerveillé de la longévité des "rescapés de la Shoah" morts à plus de 90 ans. Ont-ils vécu les horreurs qu'ils ont racontées ?
(pardon à ceux qui sont en train de manger)
Il va falloir s'attendre, dans les années qui viennent, à une floraison de propos de ce type : les derniers survivants seront bientôt tous morts, et la parole révisionniste va s'exprimer avec d'autant plus de facilité qu'elle n'aura plus de contradicteurs ayant vécu les événements.
Oh, et j'ai déjà donné mon opinion sur ce genre de personnes et leurs propos : je suis contre la censure. Ça ne fait qu'apporter de l'eau à leurs délires victimaires et conspirationnistes. En revanche, il ne faut jamais les laisser sans contradiction.
Sinon ça recommencera.
J'ai fait une copie d'écran, bien sûr.
via https://twitter.com/julienbayou/status/725630163376050177
via http://liens.vader.fr/?nNTzzg
Du coup, je tombe là dessus : http://www.arretsurimages.net/chroniques/2013-09-07/Une-tempete-de-ciel-bleu-id6093 Pourquoi nous présente t-on toujours Auschwitz sur fond de neige ? Parce que la barbarie s'accorde mal au ciel bleu ? Et pourtant. Un camp d'extermination, c'est tellement plus pimpant au soleil.
http://www.huffingtonpost.fr/2015/01/25/camp-auschwitz-2015-70-ans-liberation-histoire-photos_n_6531430.html
La préférence nationale adaptée à la réécriture de l'Histoire.
"A chacun ce qu'il mérite"
Je crois que le cynisme de cette devise est encore plus épouvantable que les photos qui suivent.
Dans le droit fil du shaare précédent ; j'écoutais ce matin le responsable de la maison iranienne de la BD, sur France culture, qui expliquait pourquoi il avait été décidé de mettre en place un concours de caricature sur le thème de l'holocauste. (a priori on devrait pouvoir le réentendre ici : http://www.franceculture.fr/emission-journal-de-8h-journal-de-8h-2015-02-12 mais je n'ai pas vérifié)
En soi, la démarche est intéressante en ce qu'elle questionne notre capacité d'occidentaux, soi-disant défenseurs de la liberté d'expression, des limites que nous nous imposons dans ce domaine. Par-ailleurs, l'organisation d'un concours de caricatures sur la Shoah (je préfère ce terme à celui d'Holocauste, mais passons pour l'instant) par le régime de Téhéran est une forme de reconnaissance implicite de celle-ci par celui-ci, ce qui est plutôt une bonne chose.
Cependant, la suite de son discours m'a beaucoup plus gêné, car il révélait d'autres choses beaucoup moins positives. En gros, il mettait sur le même plan la Shoah et l'occupation de la Palestine par l’État d'Israël, qualifiant d'holocauste cette occupation, et qualifiant également d'holocauste toute une série de massacres divers et variés. Je n'ai pas su si c'était un défaut d'éducation sur le sujet (le génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale a tout de même des particularités spécifiques, un génocide et un massacre ne recouvrent pas les mêmes réalités, etc.) ou si nous entendions, en direct sur France Culture, un extrait de la propagande officielle iranienne.
Je penche malheureusement pour la deuxième solution. Dans cet article http://www.lepoint.fr/monde/iran-contre-charlie-hebdo-les-caricatures-de-l-holocauste-02-02-2015-1901685_24.php le sujet est également évoqué, et les propos sont beaucoup plus explicites : "Et l'organisateur d'affirmer que "l'Holocauste est aussi le grand mensonge des sionistes pour occuper la Palestine".
Il est vraiment regrettable que la rédaction de France Culture n'ait pas pris la peine de contextualiser et de contredire a minima ces propos. Surtout quand on voit qu'ils sont passibles de prison en France...
Un martyr de plus pour la cause négationniste. Il n'en demandait pas tant, merci pour lui.
Et n'oubliez pas votre sac en papier.
Texte intégral disponible ici : http://nationalisme.hautetfort.com/media/00/00/2996216231.pdf
Parmi les liens cités par Birenbaum, il y en a notamment vers ça : http://lacontrerevolution.wordpress.com/2013/07/19/lettre-a-jean-paul-ii-par-leon-degrelle/ Vous constaterez qu'il a "disparu" (attention, si vous remonter à la racine, vous allez salir votre écran et mal digérer votre petit déj) Heureusement, le cache de Google a de la mémoire : https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:http://lacontrerevolution.wordpress.com/2013/07/19/lettre-a-jean-paul-ii-par-leon-degrelle/
Juste une phrase pour donner le ton : "Certes, on a souffert à Auschwitz. Ailleurs aussi. Toutes les guerres sont cruelles. Les centaines de milliers de femmes et de gosses atrocement carbonisés, sur ordre direct des Chefs d ‘Etats alliés, à Dresde comme à Hambourg, à Hiroshima comme à Nagasaki, ont « trinqué » au moins autant que ceux qui, déportés politiques ou résistants (env. 25%), objecteurs de conscience, anormaux sexuels ou criminel de droit commun (env. 75%) peinant, parfois mouraient dans les camps de concentration du IIIème Reich." En résumé : on n'a pas déporté un seul juif. Juste des résistants, des criminels, ou des anormaux. Mon sac, mon sac, viiite...
Dans un Code Pénal de 1944 : l'aspect concret et immédiat de la mise en œuvre de la Shoah. via https://twitter.com/guybirenbaum/status/420255682193915904?refsrc=email