Vu chez Alda, chez qui j'ai décidé de retrainer un peu : http://tools.aldarone.fr/share/?FZLNrA
J'ai peut-être lu l'article trop vite, mais je pense que l'on peut comprendre la phrase de Mélenchon à l'inverse de ce que tu lui fais dire (et loin de moi l'idée de défendre ce type que je ne porte pas dans mon cœur) : si justement il ne restait aux français que "la religion et la couleur" comme identité commune, cela ne veut pas dire que Mélenchon fonde l'identité nationale là dessus, mais c'est parce qu'il considère que certains (dont Ubisoft, WTF ?) "cassent" ce qui forge le lien entre les français, à savoir la fraternité, les combats menés ensemble contre l'oppression, dont la Révolution française serait pour lui l'archétype.
Je note au passage que s'il dénonce une récupération et une déformation de l'Histoire en général et de la Révolution en particulier... il en fait de même, en soutenant implicitement la thèse du bon peuple oppressé qui se soulève contre l'arbitraire royal. Ça aussi, c'est une image d’Épinal, aussi fausse que la populace sanguinaire qu'il dénonce à juste titre. Le déroulement de la Révolution française est une mécanique bien plus complexe.
Après... faut-il crier au complot de la part d'un éditeur de jeux vidéo dont le seul et unique objectif est, faut-il le rappeler à ce bon JLM, de se mettre le brouzouf des joueurs dans les poches ? La série des Assassin's creed n'a jamais prétendu au réalisme historique (en tout cas pas à ma connaissance, corrigez-moi si je me trompe), mais je reconnais que la vision de la prise de la Bastille véhiculée par le trailer de Unity me fait penser à la façon dont Lorant Deutsch raconte l'Histoire, c'est à dire calamiteuse et engagée au service d'une cause douteuse...
Que dire de plus ? Qu'une fois de plus, un homme politique a dit des conneries en parlant de jeux vidéo ? Que l'Histoire est drôlement mal enseignée dans ce pays ? Un peu les deux ?
EDIT : Hop, voir ici : http://www.lemonde.fr/jeux-video/article/2014/11/13/assassin-s-creed-unity-est-un-jeu-video-grand-public-pas-une-lecon-d-histoire_4523111_1616924.html, interview d'un des producteurs. Via https://links.nekoblog.org/?hXHtTA
"Le travail de reconstitution historique de Paris est très impressionnant dans le jeu, en revanche, la Révolution française semble édulcorée de toute sa portée politique et sociale, pour être résumée à une suite de complots. Pourquoi ?
C’est assumé : on ne voulait pas mettre l’Histoire autant en avant que dans d’autres épisodes. Nous avons utilisé certains événements clés pour qu’Arno, le héros du jeu, en soit le témoin ou l’acteur, mais ce n’est pas sa révolution, ce n’est pas lui qui la fait, c’est plus subtil. L’histoire du jeu est avant tout une histoire d’amour et un dilemme cornélien. La Révolution n’est qu’une toile de fond."