Je vous fais une synthèse de la synthèse :
Cette étude [Pisa] mesure le niveau des élèves de 15 ans dans plusieurs dizaines de pays dans trois domaines : lecture, mathématiques et sciences. Le niveau des élèves dans ces matières a chuté dans la majorité des 38 pays membres de l’OCDE, dont la France.
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Une note de l’OCDE souligne que la France est l’un des pays membres comptant les plus grands écarts de résultats entre les élèves issus de milieux socio-économiques favorisés et ceux venant de milieux défavorisés.
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Gabriel Attal a aussi annoncé l’instauration de « groupes de niveaux » en français et en mathématiques au collège
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Dans une étude publiée en 2019, deux chercheuses de l’institut national de statistiques Insee jugeaient cependant qu’une plus grande mixité scolaire avait « un effet bénéfique pour la majorité des élèves ».
Bon. 2-3 jours que je ne vois que ça sur les sites d'info. PISA par ici, PISA par là, la France perd deux points au classement PISA... Au début, j'ai cru qu'il s'agissait encore d'un truc genre triple A de la dette ou je ne sais quoi.
Aujourd'hui, j'ai décidé de me renseigner.
Alors PISA est un acronyme anglais pour Programme for International Student Assessment ("Programme international pour le suivi des acquis des élèves"), ensemble d'études de l'OCDE visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres. Le programme vise à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres et non membres. La publication est triennale. https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_PISA
Il s'agit donc d'une sorte de benchmark, avec toutes les limites inhérentes à ce genre d'exercice. On ne compare pas forcément les mêmes choses, mais ce classement peut donner une première idée de l'état global de l'acquis des élèves dans un pays donné.
Au lieu de perdre du temps à comparer la ligne éditoriale du Figaro, de l'Express ou du Monde à ce sujet (https://twitter.com/hugoclement/status/407810683762266112/photo/1), on peut aussi aller consulter l'info à la source : http://www.oecd.org/pisa/keyfindings/pisa-2012-results.htm
Alors ? Que faut-il penser de tout ça ? Honnêtement, je n'en sais rien, si ce n'est que les gros titres des journaux et les rodomontades des politiques ne constituent pas un débat digne de ce nom, ni même un début de commencement d'idée de solution. Il n'y a vraisemblablement pas de solution miracle. Juste du temps et de l'argent. Il faut investir dans l'éducation : des profs, du matériel, des locaux ; mais aussi favoriser l'accès à la maternelle le plus tôt possible. C'est là que tout se joue. J'avais lu dans un Alternatives économiques (il y a plus ou moins un an, sources bienvenues) que l'âge moyen de début de scolarisation en France recule de décennie en décennie. Grosso modo, on passe de 3 ans à 5 ans. Le corollaire étant que plus l'enfant entre tard à l'école, plus il y a de risques de décrochage sur le long terme. Bien sûr, il faut tenir compte des situations individuelles etc. Ce n'est pas une loi générale et absolue, c'est une statistique. Mais une statistique vérifiée, et dans les deux sens en plus : les pays ayant mis des moyens sur les jeunes enfants ont vu leur taux d'échec scolaire diminuer... Mais il faut du temps. Et des moyens.