La Direction Générale des Finances Publiques s’efforce de se positionner comme un des fers de lance de cette course effrénée à l’innovation. Les projets d’IA s’y multiplient : algorithmes de contrôle fiscal, Foncier Innovant détectant les piscines non déclarées, etc. Les personnels y ont-ils été pleinement associés ? Non. Solidaires Finances Publiques, première organisation syndicale de la DGFiP, a-t-elle été écoutée, entendue ? Certainement pas.
Au-delà des arguments techniques systématiquement mis en avant, se posent de réels choix de société. Quel service public souhaitons-nous ? Quels moyens techniques et humains veut-on valoriser pour lutter contre la fraude fiscale ?Solidaires Finances Publiques défend à la fois les compétences des personnels et une vision progressiste du service public. Si nous ne sommes pas opposés aux nouvelles technologies, nous refusons qu’elles soient déployées uniquement par souci d’économie et dans le but de supprimer des emplois.
Ni technophobes, ni technophiles, Solidaires Finances Publiques propose une vision technocritique des outils d’intelligence artificielle dans la fonction publique.
Donc, après le dessin, la création de vidéo ou d'enregistrements, l'écriture de poèmes et de romans, l'IA s'attaque au «surf sur le ouèbe»... Pour nous faire gagner du temps, sans doute... du temps qu'on pourra passer à se crever au travail jusqu'au cimetière pendant que les IA se gratteront leurs couilles virtuelles en glandant sur le net...
C'est à la fois drôle, triste et effrayant.
Merci pour cette description très juste à base d'IA qui se gratte les couilles, ça va me faire la journée.
Le Prix Nobel de physique va aux inventeurs de l'apprentissage automatique (les réseaux de neurones), dont Geoffrey Hinton, qui disait pas plus tard que l'an dernier (et il a coulé de l'eau sous les serveurs en surchauffe depuis) qu'il fallait tout arrêter parce que
l’information, l’éducation, la société et l’humanité tout entière sont en danger.
L'IA ne tient pas ses promesses (et ne pourra structurellement jamais les tenir, puisque ce sont globalement des mensonges) et une bulle financière énorme est en train de se constituer autour de ce secteur sur-côté.
Elle ne peut qu'exploser, et ça va faire des dégâts. Mais personne ne peut prévoir quand.
via Seb
Que ce soit via des images fixes ou des vidéos, les contenus ainsi générés ont tous servi à la promotion d’idées anti-Union européenne et anti-immigration.
Surtout, aucune des images répertoriées par AI Forensics n’était ouvertement signalée comme générée par IA par les partis en question (Le Monde relève de son côté la diffusion d’une vidéo pour laquelle Eric Zemmour précisait « c’est la première vidéo politique française entièrement réalisée avec l’IA »).
De même, contrairement à leurs conditions d’utilisation, aucune des plateformes sur lesquelles ces contenus ont été publiés n’ont su ajouter les étiquetages « généré par IA » théoriquement prévus.
via Seb
Tiens, à propos d'Auschwitz : bientôt, on n'aura même plus besoin des négationnistes pour dire que ça n'a jamais existé, parce que les vraies images des camps de concentration seront noyées au milieu de la merde produite par les IA génératives. Glaçant.
Je cite Seb qui cite l'article :
L'IA n'est pas une course aux armements, c'est un concours de prestidigitateurs, face auquel le scepticisme par défaut devient la seule attitude saine.
[...]
Les hallucinations sont inévitables. Elles sont une propriété structurelle de ces systèmes. Ça-ne-se-répare-pas. L'industrie le sait très bien.
L'IA c'est surtout... des humains. Mais des humains traités comme de la merde, attention. C'est ce qui fait tout l'intérêt de la chose.
derrière les grands discours de révolution technique se cache une masse de travailleurs invisibles dont les rangs se comptent en centaines de millions, selon des estimations. "On n'est pas du tout en train de créer des programmes qui se passent de l'humain, résume Antonio Casilli, professeur à l'Institut polytechnique de Paris. L'IA demande une quantité de travail humain énorme et absolument indispensable, dans toute la chaîne de production".
[...]
Le prix de cette modernité ? Aux Philippines, entre 1,50 et 3 dollars par "tâche". C'est ce que la plateforme de travailleurs indépendants Remotasks verse en moyenne à Eduardo* pour placer, clic par clic, pixel par pixel, les contours qui délimitent sur une image un panneau de signalisation. Puis un véhicule. Puis un buisson. Une "tâche" qui lui prend en général une heure ou moins et qu'il répète inlassablement, huit heures par jour, six jours par semaine. Ces images serviront ensuite à entraîner des algorithmes d'analyse vidéo
Bref : l'IA, c'est surtout artificiel et pas vraiment intelligent, ce sont des tâcherons sous-payés qui doivent tout lui "expliquer" au pixel près (lisez l'article). Et encore une fois, les ingénieurs et les concepteurs sont blancs et/ou américains ; les exploités sont racisés/pauvres/vivant dans un pays du tiers-monde.
Bienvenue dans l'ère du colonialisme numérique.
La partie sur l'IA est quand même plus précise que les élucubrations de Ploum, mais je ne voudrais pas donner l'impression que je m'acharne.
Je ne partage qu'à moitié l'enthousiasme de SebSauvage vis à vis de cet article, que je qualifiai in petto de "pas trop con" (rien de personnel, mais je considère ce monsieur comme un cuistre, je me suis déjà exprimé là dessus plein de fois, on va pas y revenir) : c'est une synthèse (incomplète) de ce qu'est la technologie "IA" à un moment donné.
Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas d'accord avec certains points. Cette phrase, par exemple :
Exactement ce que la bulle AI est en train de faire avec le web en le merdifiant au-delà de tout espoir de sauver quoi que ce soit. Et en pourrissant toutes les données avec lesquelles s’entraineront les prochaines générations AI.
Encore que je ne sois qu'à moitié d'accord, le "au-delà de sauver quoi que ce soit", en vrai, il n'en sait rien. En revanche, les LLM en train de manger leur propre dégueulis, oui, on est en plein dedans.
En revanche, ce genre de phrase :
Nous avons trop souvent tendance à confondre l’aube avec le crépuscule.
Pfff... Vous trouvez peut-être ça trop stylé, je trouve ça ringard.
Tiens, tiens, ce n'est plus les affreux méchants pirates le problème ?
La législation prévoit une approche à deux niveaux. Les modèles d'IA à "usage général" devront respecter des obligations de transparence, ainsi que les règles européennes en matière de droit d'auteur. Quant aux systèmes considérés comme à "haut risque" – utilisés par exemple dans les infrastructures critiques, l'éducation, les ressources humaines ou le maintien de l'ordre –, ils seront soumis à des exigences plus strictes. Ils devront par exemple prévoir la mise en place d'une analyse d'impact obligatoire sur les droits fondamentaux.
Les images, textes ou vidéos générés artificiellement ("deep fakes") devront être clairement identifiés comme tels. Le texte interdit aussi les systèmes de notation citoyenne ou de surveillance de masse utilisés en Chine, ou encore l'identification biométrique à distance des personnes dans les lieux publics. Sur ce dernier point, les Etats ont toutefois obtenu des exemptions pour certaines missions des forces de l'ordre comme la prévention d'une menace terroriste ou la recherche ciblée de victimes.
Les jeunes sont donc particulièrement vulnérables. En France, l'Office de lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin) nous confirme d'ailleurs que le processus est déjà utilisé par des pédocriminels pour du chantage sexuel.
D'une manière générale, ne mettez pas de photos de vos enfants sur internet. Ne mettez pas de photos de vous. Ne mettez pas d'informations personnelles. Oh, et quittez Facebook, Instagram et Twitter-X. Je suis sérieux.
“L’IA est utilisée comme une forme de “Stratégie du choc“, dans laquelle le sentiment d’urgence généré par une technologie censée transformer le monde est utilisé comme une opportunité pour transformer les systèmes sociaux sans débat démocratique.” Quand l’IA est convoquée pour transformer l’hôpital et l’école, c’est une diversion qui vise à nous masquer leur effondrement sous les coups d’un désinvestissement massif. Or, l’IA ne comprend ni la médecine ni l’éducation. La seule chose que les grands modèles d’IA font très bien, c’est de transférer le contrôle aux grandes entreprises, et ce alors qu’aucun autre acteur n’a les moyens ou la puissance de traiter les données qu’elles savent traiter. “La promotion de l’IA est une privatisation par une porte dérobée”, une privatisation sous stéroïde qui vient renforcer celle déjà à l’œuvre.
Je ne trouve pas ça particulièrement choquant, surtout qu'en l'espèce la forme rejoint le fond. C'est toujours mieux que d'autres qui recopie Wikipédia en espérant que ça se verra pas...
Une époque formidable, suite : d'un côté le DMCA qui pourrit la vie de tout le monde, artiste inclus ; de l'autre, des modèles d'IA ("parasites sans âme" dixit Boulet) qui pillent sans vergogne artistes et marques déposées.
J'ai ça qui traine dans mes onglets depuis avant les vacances, je profite que j'ai un peu de temps pour faire du tri.
Pas assez de profs ? Pas assez de moyens ? C'est pas grave, on va mettre une IA pour remplacer tout ça.
Cet assistant informatique pour l'aide aux devoirs et la remise à niveau est mis en place alors que l'Éducation nationale a de plus en plus de mal à attirer des candidats pour des postes d'enseignants devant les élèves.
La plateforme devrait proposer des exercices à l'élève avec une progression de niveau au cours de son utilisation. C'est cette progression « qui va être articulée par l'intelligence artificielle, grâce à un "algorithme de renforcement" »
Et pourquoi pas aussi de la blockchain et du métaverse, tant qu'on y est ?
C'est une excellente idée, je n'y avais pas pensé. Merci du conseil.
Bisous,
Gaby
Eh oui... nous sommes dans un monde où tout doit être en permanence remis en question. Intellectuellement stimulant, mais crevant à la longue.
Ceci étant, cette Une est intéressante : fake news, vraie conséquences. L'image est peut-être fausse, mais la réalité qu'elle recouvre est vraie.
A ce titre, je trouve l'explication de Libé assez juste :
Directeur de la publication de Libération, Dov Alfon fait cette réponse : «Beaucoup des pancartes brandies dans les manifestations du 17 octobre étaient en effet générées par IA, qui devient ces derniers mois le socle artistique de protestations, comme auparavant l’étaient des pantins, poupées ou squelettes. Cette photo de l’agence Associated Press représente justement «le spectre de l’embrasement», notre titre sur cette une (spectre : «apparition fantastique, généralement effrayante, d’un mort ou d’un esprit ; image effrayante, sinistre, aux contours irréels»). Le centre de la photo est le manifestant en colère, pour qui la vérité importe peu.»
Pantin, dessin ou fausse photo : ce ne sont que les symboles pour afficher une colère bien réelle. Je vais aller voir si André Gunthert en parle, tiens.