Merci Mydjey d'avoir lié cet excellent article, qui me confirme qu'Asimov est toujours aussi digne d'admiration.
Quoique juif, et pauvre de surcroît, j’ai pu bénéficier du système éducatif américain dans ce qu’il a de meilleur et fréquenter une de ses meilleures universités ; je me demandais, à l’époque, combien d’Afro-Américains se verraient offrir la même chance. Dénoncer l’antisémitisme sans dénoncer la cruauté humaine en général, voilà qui me tourmentait en permanence. L’aveuglement général est tel que j’ai entendu des Juifs se désoler sans retenue devant le phénomène de l’antisémitisme pour aborder sans se démonter la question afro-américaine et en parler en petits Hitler. Si je le leur faisais remarquer en protestant énergiquement, ils se retournaient contre moi. Ils ne se rendaient pas du tout compte de ce qu’ils faisaient.
Cependant, je ne comprends pas ta digression sur "certains Shaarlistes quand ils abordent des sujets telles que la défense des LGBT ou le féminisme de manière virulente et haineuse". (je me demande pourquoi j'écris ceci, étant donné que tu as déjà averti que tu étais fermé à la discussion).
Juste pour reprendre les termes de ton argumentation : à quel moment les défenseur.e.s (oulalala, sutout ne pas citer de noms) des causes LGBT et/ou féministes se sont-illes conduits en bourreaux ? J'aimerais beaucoup avoir des noms et des faits, juste pour ma gouverne.
Et pour la défense des "minorités", je te renvoie à ça : http://www.mypersonnaldata.eu/shaarli/?yKsbPw
C'est un problème de domination et de rapport de force : quand, comme le dit Asimov, on est en haut de la pyramide, c'est forcément au détriment de ceux qui sont en-dessous. A rapprocher de ce que j'ai déjà lié par ailleurs : de même que "ce n’est pas parce qu’un groupe humain a subi d’atroces persécutions qu’il est par essence bon et innocent", le meilleur des homme doté d'un pouvoir immense ne fera pas forcément des choses immensément généreuses
Je ne connais pas ces nouvelles, ni ce recueil.
Je ne suis pas étonné de ton ressenti, car je trouve moi-même que toutes les nouvelles d'Asimov ne se valent pas (Cf. http://sammyfisherjr.net/blog/spip.php?article97). Je t'encourage à lire le recueil Nous les robots précédemment évoqué, il est vraiment très bon. Ainsi, tu sauras si c'est toi qui n'aimes pas Asimov ou si ces histoires que tu cites qui sont moins bonnes.
Cela dit, il faut bien avoir à l'esprit qu'Asimov a un style qui lui est propre (pardon pour la tautologie) et qui peut rebuter : très peu de descriptions, des histoires fondées sur la logique et la science. Une écriture assez "neutre" au final.
Je me permets une auto-citation : "L’écriture d’Asimov est légère, neutre. Pas d’emphase, pas de longues descriptions d’une cité futuriste ou d’une technologie pas encore inventée : c’est sous-entendu. Au début de Fondation, la description de Trantor, la planète-capitale de l’empire, entièrement urbanisée, est expédiée en quelque lignes, qui sont néanmoins suffisantes pour marquer l’imagination du lecteur. Il va sans dire que les livres d’Asimov sont vites lus, d’autant plus que les enjeux de chaque intrigue sont suffisamment cruciaux pour tenir en haleine jusqu’à la fin." (Cf. http://sammyfisherjr.net/blog/spip.php?article24)
Il va sans dire qu'on accroche ou pas dès le début.
Après, les histoires que tu évoques semblant se raccrocher au style policier, c'est encore une facette différente des récits d'Asimov ; il a également écrit les histoires des "veufs noirs" (qui ne sont ni veufs, ni noirs), qui n'ont rien de récits SF, et se rattachent davantage au genre du récit à énigme (Cf. http://sammyfisherjr.net/blog/spip.php?article56), et que j'ai beaucoup appréciés.
Mes 2 centimes : le "vrai" titre de ce recueil de nouvelles est "Les robots" (ou "Nous les robots" dans sa version en recueil Omnibus). Son renommage en 'I, robot" n'est qu'un grossier artifice marketing pour profiter de la sortie du film éponyme. Cf. http://sammyfisherjr.net/blog/spip.php?article24)
J'avais aussi commis un petit article pour montrer comment Asimov avait, sur le tard, tenté d'unifier son "cycle des robots" et son "cycle de Fondation" : http://sammyfisherjr.net/blog/spip.php?article20
Par-contre, je ne vois pas vraiment le rapport entre Star Wars et Fondation... ?
Si vous voulez écouter un livre-audio de Fondation, en VO, c'est sur Internet Archive.
Merci pour cette réflexion ; j'ai adoré (et à peu près tous lu, je crois) les livres d'Asimov sur les robots.
Les robots d'Asimov sont sensés avoir une IA hyper-développés (et un "cerveau positronique"), partons du principe que cela se produira dans un futur à moyen terme : les "3 lois" sont, d'après Asimov, implémentées au plus profond des circuits constitutifs du robot (il doit expliquer quelque part qu'elles sont sensées être l'équivalent de la conscience pour un humain, sauf qu'un humain peut faire quelque chose qui va contre la morale, le bon sens ou la protection des autres, et qu'un robot ne peut pas désobéir -directement en tout cas- aux 3 lois), et obéissent à une hiérarchie très stricte : la loi 1 est plus forte que la 2, qui est elle-même plus forte que la 3.
Je pense que tu fournis un début de réponse en parlant des robots militaires : un robot fera toujours ce qu'il a été programmé pour faire, ni plus, ni moins. Les lois d'Asimov ne seront donc jamais générales et absolues, ou alors appliquées seulement à des robots "d'aide aux personnes".
Très bon la série "Real humans", j'avais tenté de la regarder, mais... pas pû. Faudrait que je la trouve en DVD ou "autre" un jour...
J'ai encore commis un petit article sur Asimov !
Je viens de découvrir qu'Asimov était mort du SIDA ! Il a été "infecté lors d’une transfusion sanguine pour un pontage aorto-coronarien" ; la véritable raison de sa mort n'a été dévoilé qu'en 2002... après le décès de ses médecins !
J'ai fini par lire cet article pas mal partagé ces temps derniers. J'ai un peu de mal à comprendre l'engouement dont il a fait l'objet. Ok Asimov était un grand auteur de SF, ok certaines choses qu'il envisage dans cet article se sont effectivement réalisées... ou pas. Il faut quand même un peu d'imagination et d'extrapolation pour se dire tiens, telle chose qu'il imagine, ça pourrait bien être ça ou ça, telle chose existe, etc.
Deux constats amers à la lecture de ce texte :
Je suis en train de lire "Les veufs noir" d'Asimov.
Quelques notes en cours de lecture.
Asimov est un maître du scepticisme : il détourne la fameuse phase de Sherlock Holmes pour en faire une maxime rationaliste : "si une fois que tout ce qui est impossible a été éliminé, ce qui reste est surnaturel, alors quelqu'un ment". C'est Asimov lui-même qui dit ça, dans une note à la fin de la nouvelle "L'évidence même" ; Henry, le personnage qui exprime cette vérité, le dit dans des termes plus appropriés à ce qui dit dans le récit, mais qui seraient beaucoup plus longs à copier.
Asimov se cite lui-même dans une autre nouvelle (Ce qu'il montrait du doigt) : "Un écrivain de science-fiction qui est d'un vanité pathologique. [...] la Columbia Encyclopedia a un excellent article là-dessus [le mot "concret"] seulement 249 pages après l'article qu'ils ont fait sur moi"
Je suis content, pour celle-ci, j'ai trouvé la solution avant de la lire :)
Je crois avoir trouvé une référence à Thoreau : "Si on tient compte de ce qui engloutit la plus grosse part du budget fédéral, on peut à bon droit soutenir que la vrai patriote, c'est celui qui va en prison plutôt que de payer ses impôts"
Henry, le personnage principal, est-il une résurgence de la passion d'Asimov pour les robots ? En tout cas, il se comporte comme un robot d'Asimov : il n'intervient que quand il y est expressément autorisé, n’agit que dans le cadre strict de ses prérogatives, toujours pour aller dans le sens du respect de la loi / de l'honnêteté.
Si Daneel est un robot qui pense comme un humain, Henry est un humain qui se comporte comme un robot...
EDIT du 30/09/13 :
C'est fascinant de voir comment, à 30 ans d'intervalle, des thématiques se télescopent : il est question de guerre contre le terrorisme, déjà, d'otages, des méthodes pas toujours licites employées par le gouvernement pour protéger les citoyens, et du point jusqu'où il peut ou doit aller. "Nous vivons dans un monde où la vie privée n'existe pas" ( Puzzles au club des veufs noirs, 1990)
Je viens de tomber là-dessus dans Shaarlo http://shaarli.fr/index.php?q=Dans+quel+ordre+lire+Asimov (pour le shaare initial pour Sebsauvage, j'avais déjà vu, effet Sebsauvage, tout ça, et puis de toute façon je suis son Shaarli, comme tout le monde)
Je voulais juste préciser que L'homme bicentenaire, qui est sans doute l'une des plus jolies et peut-être bien des plus émouvantes nouvelles d'Asimov figure parmi les nouvelles du "Grand livre des robots".
La fin de l'éternité et Les dieux eux-mêmes, je ne sais pas, pas lu ! Mais il me semblait que c'était un peu annexe par-rapport aux deux cycles que j'évoquais.