En France, en 2019, 37 % des salariés ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite.
D'après une étude récente de la direction statistique du ministère du Travail. Si, si.
Schneidermann impeccable, comme toujours.
Quels sont donc les intérêts que défend si âprement l'Etat, si âprement qu'il donne l'impression qu'il est justement là pour ça, uniquement pour ça, pour faire "cette" réforme des retraites, et pour défendre "ces" bassines-là ?
[...]
En défendant "cette" réforme des retraites, le gouvernement choisit de privilégier les retraités actuels (en maintenant le niveau de leurs pensions), contre les retraités futurs, invités à trimer deux ans supplémentaires. Et en choisissant de relever la barrière d'âge plutôt que la durée de cotisation, il choisit aussi de faire porter "l'effort" sur les pauvres, au corps cassé, plutôt que sur les diplômés, entrés plus tard sur le marché du travail.
Le premier point commun, évident, c'est le court-termisme. Sur l'agriculture comme sur les retraites, Macron choisit la perpétuation des systèmes, et des équilibres (ou déséquilibres) existants, plutôt que la recherche de nouveaux équilibres, de nouveaux modèles, rendus inévitables par l'évolution de la perception du travail, ou le dérèglement climatique. Et derrière ce court-termisme, il choisit aussi, désolé d'être encore schématique, les riches contre les pauvres, les installés contre les "nouveaux entrants" (et pourtant, Dieu sait que ces "nouveaux entrants" furent au cœur de l'utopie macroniste, pour autant qu'on y comprenait quelque chose), les gros contre les petits. Cela s'appelle classiquement une politique conservatrice. Ce n'est pas un scoop. Encore faut-il le dire simplement.
EDIT : intéressant de suivre les liens données par DS, notamment en ce qui concerne les 2 visions des Soulèvements de la Terre :
pour la presse reprenant les éléments de langage de la police :
Ce mouvement, créé en 2021 avec un noyau dur issu de l’ultragauche, multiplie les opérations coup de poing au nom de la défense de la planète.
Une constellation de personnes en lutte pour un monde habitable et désirable propose un programme d’actions pour les saisons à venir.
Édifiant, non ?
Rien à ajouter, c'est clair, net et précis : on nous enfume.
via Riff
A 62 ans, un quart des 5% les plus pauvres en France sont déjà morts. Il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.
Effectivement, il est urgent de reculer l'âge de départ à la retraite...
Pendant plus de 40 ans, l’organisme chargé de collecter les cotisations retraite des auteurs ne s’en est pas préoccupé.
YOU HAD ONE JOB !
C'est carrément incroyable. Je ne m'explique comment des gens, dont c'était la raison d'être professionnelle, ne l'ont pas fait pendant 40 ans... Et une fois encore, la raison est liée au manque de moyens de l'organisme (même si ça n'excuse pas tout) :
Ça peut paraitre un peu étonnant en tant que directeur mais c’est la réalité. En fait, au fil des dizaines d’années, les conseils d’administration successifs de l’AGESSA ont demandé instamment à leurs ministères de tutelles de leur donner les moyens de recouvrer cette cotisation, sans réponse.
Au total, on sait bien ce qui se profile. Ils l'ont déjà fait sur l'assurance maladie :
- D'abord on "dérembourse" (médicaments, optique...)
- Du coup tout le monde achète une mutuelle
- Alors on rend obligatoire les mutuelles d'entreprise (un "progrès", rappelez-vous en 2013...)
- Et enfin on négocie pour que ces mutuelles remboursent mieux les gens (optique, dentaire). Comme Macron le fait aujourd'hui avec le "reste à charge zéro".
Retour case départ ?
A un un "détail" près : on a transféré un pan entier de notre Sécu publique 👩🏽⚕️..
...vers le privé 👨🏻💼
Bien sûr, Macron n'assume pas du tout ce projet. Donc en façade, il propose deux lois séparées 😅
Mais toutes les conditions sont réunies pour une explosion de la capitalisation :- les retraites vont devenir insuffisantes
- l'épargne retraite, défiscalisée, est facilité
Là où c'est choquant, c'est qu'on sait pertinemment que la capitalisation est :- très inégalitaire : plus on est riches, plus on a une "propension à épargner" importante.
- très risquée. Aux Etats-Unis les pensions capitalisées ont perdu +de 20 % de leur valeur pendant la crise.
via Tommy
Thread complet ici : https://nitter.net/nosretraites/status/1203725398212784129
Un collègue a vu cette synthèse d'Emma sur les retraites et m'a dit : "je vais peut-être faire grève finalement".
Voilà.
Lisez.
Lien vers l'article : https://emmaclit.com/2019/09/23/cest-quand-quon-arrete/
Les chiffres cités par Seux sont fondés sur "l'espérance de vie à la naissance" en France (environ 80 ans pour les hommes, 85 ans pour les femmes). Mais s'il ne ""sait pas"", c'est que Dominique Seux n'a visiblement jamais entendu parler de "l'espérance de vie en bonne santé". Pour établir cette statistique, on combine trois facteurs : l’état de santé perçu, l’existence ou non d’une maladie chronique, et la présence ou non d’une limitation des activités habituelles depuis six mois en raison d’un problème de santé. Et donc, Dominique Seux, sans doute trop accaparé par les rapports de l'OCDE, n'a manifestement jamais lu riche littérature consacrée au sujet, qui établit...à 64,1 ans, pour la France, l'espérance de vie en bonne santé (contre 73 ans chez le "leader", la Suède). 64 ans ? Tiens tiens, c'est justement "l'âge pivot", auquel avait un temps songé le gouvernement, pour masquer le report de l'âge légal de la retraite (projet oublié, si j'ai bien compris les derniers épisodes du feuilleton). Pour information, ces données sont synthétisées dans un journal aussi peu suspect de bolchevisme que "Le Monde""". C'est moins long à lire qu'un rapport de l'OCDE.
Quand les nervis du pouvoir font de l'intox...
Résultat : dans les trois cas, tout le monde sort perdant. « Alors que la retraite de Marie – appelons-la ainsi – permettra de maintenir son niveau de vie, celle de sa fille Maryam sera synonyme de déclassement. Ou alors elle devra travailler jusqu'à 67 ans et demi pour avoir le niveau de pension de sa mère Marie à 64 ans », affirme le collectif tirant à vue sur la future réforme qui va, selon eux, « entraîner une baisse considérable des taux de remplacement par rapport à aujourd'hui ». Ce serait du jamais-vu. Même les réformes Balladur, Fillon, Touraine, disent-ils, n'ont pas eu un tel effet.
Voilà, voilà. Quand on clonclut une analyse en t'expliquant que Macron c'est pire que Fillon, c'est vraiment qu'il y a des quoi flipper.
En réalité, même si le critère «âge pivot» ou le critère «annuités» avancent ou retardent l’âge effectif du départ selon les carrières, ce choix ne change rien au point fondamental de la réforme prévue : l’arrivée de la retraite à points. Le dilemme annuités / âge pivot fera des (petits) gagnants, et des (petits) perdants. La retraite à points ne fera que des perdants (aux pertes potentiellement sans limites).
[...]
«Le système des points, ça permet une chose, qu’aucun homme politique n’avoue. Ça permet de baisser chaque année la valeur des points, et donc le niveau des pensions», traduisait François Fillon, lors de la primaire de la droite de 2016, devant un aréopage de patrons
Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye révèle la philosophie du projet de loi qui verra le jour en 2019. Il s’agira d’un véritable big-bang qui mettra en cause le vieux système français par répartition, au profit d’un système par points et même par capitalisation pour les plus riches.
La casse continue.
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