On a un peu envie de commencer cet article en demandant si des antisémites se sont glissés sur cette page. Ils peuvent rester ; n’empêche qu’on ne nous ôtera pas de l’idée qu’au cours des dernières décennies, certains antisémites ont eu une attitude carrément récupératoire à l’égard de Pierre Desproges.
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Lui [Jérôme Bourbon, dont la profession est de diriger le journal d’extrême droite Rivarol], Soral et les autres «ont du bol que Desproges soit mort», relève Perrine Desproges, fille cadette de l’humoriste qui assume en première ligne la défense de sa mémoire.
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Aujourd’hui, relève Moreau, «les chaînes de télévision sont bien contentes de faire des émissions d’archive à bon compte en se demandant "est-ce qu’il pourrait dire ça aujourd’hui ?"» Mais permettaient-elles de le dire hier ? Guère plus, visiblement.
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Pierre Desproges lui-même n’a jamais pris ce texte à la légère, bien au contraire. En décembre 1986, interviewé par les documentaristes Yves Riou et Philippe Pouchain (2), il déclare : «C’est le meilleur moment pour moi, arriver sur scène en disant "on me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle", j’adore dire ça.» Mais il sait aussi qu’il avance sur une ligne de crête : «Les antisémites n’osent pas rire, et les Juifs se croient obligés de rire.»
Interview recueilli dans "La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute." ; je vous conseille d'ailleurs la lecture de ce très court livre, si vous voulez vraiment prétendre connaître Desproges.
L'article se termine par cet inédit de Desproges, magnifique et poignant, avec une touche de Vialatte dans le style :
C’est d’ailleurs avec un texte qui parle d’Odile Grand que l’on aimerait conclure. C’est un manuscrit jusqu'ici inédit, publié dans le livre de sa fille et de Cécile Thomas Desproges par Desproges (éditions du Courroux), paru à l’automne dernier. Pierre Desproges y parle de la maison d’Odile Grand. Dans cette maison, «il n’y a pas de bouquet sur la commode Empire. Il n’y a pas de commode Empire sur le tapis persan. Et pas de tapis persan sur le parquet hongrois.» En fait, dans la maison d’Odile, «il n’y a rien que le charme d’Odile. Et le samovar». Pourquoi ce samovar ? «Un jour Odile m’a dit. Quand elle était petite fille, elle allait à l’école en métropolitain, avec une étoile jaune collée de force au cœur, et des messieurs bien mis la guidaient toujours vers le wagon de queue où n’allaient pas mon père et ma mère, ni mon oncle Robert qui vendait du jambon, ni tous ces gens chrétiens de ma famille que j’aime, qui lisaient Paris-Soir sans broncher dans les autres wagons. Et le temps vint bientôt des trains entiers qui partaient sans les miens qui s’appelaient tous – ô joie – Dupont. Alors aujourd’hui, si longtemps après pourtant, Odile est prête à partir, si jamais, parce qu’on ne sait jamais. Avec le chien, la chaîne, l’enfant, les Choco BN, elle ne pourrait pas courir assez vite les routes du Sud. "Je n’emporterais, dit-elle, que le samovar. C’est tout ce qu’il me reste de maman."»
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