Bientôt, l'inaction contre le changement climatique va coûter cher. Très cher. Ça commence déjà à coûter trop cher pour les assureurs.
Pour le monde des assurances, ces désastres risquent de n’être que les prémices de catastrophes plus grandes encore. À la différence des banques et des financiers qui, privilégiant leurs résultats trimestriels, bonus et valeurs actionnariales, tournent le dos à toute action climatique, les assureurs sont d’accord avec les scientifiques. Et alertent sur l’irréversibilité de la destruction naturelle, humaine et sociale en cours. Tous commencent à s’inquiéter de la montée des risques naturels et financiers, qui mettent en péril l’ensemble du système.
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Depuis trente ans que le capitalisme financier alimente la spéculation sur les actifs et notamment des bulles immobilières presque partout dans le monde, les prix atteignent des niveaux himalayens qui se retrouvent au moment de l’indemnisation des sinistres. Les assurés entendent être dédommagés à hauteur de la valeur de leurs biens au moment de sa destruction, et les assureurs semblent seulement en prendre la mesure.
Avec les incendies de Los Angeles, une nouvelle alerte est lancée au monde des assurances : c’est tout leur modèle financier, leur solvabilité comme leur stabilité, qui se trouve à nouveau mis sous tension.
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Mais que deviendrait un monde sans assurances ?
Particulièrement vigilante sur les questions climatiques, porteuses de destruction en capital notoirement sous-estimées, la Banque des règlements internationaux a produit une nouvelle étude sur le sujet à l’automne 2023. Elle y rappelle notamment le rôle essentiel des assurances, comme pilier et stabilisateur du système financier. « Il pourrait y avoir des retombées sur d’autres secteurs financiers – y compris le secteur bancaire – si les assurances ne sont plus accessibles. Par exemple, des propriétés jugées “inassurables” pourraient ne plus avoir accès au crédit, les banques refusant de leur prêter de l’argent. »
Alors que le monde bancaire et les fonds d’investissement tournent le dos à toute politique de lutte contre les dérèglements climatiques et prêtent à tour de bras aux projets les plus polluants, car immédiatement rentables, ils feraient bien de prendre en compte l’avertissement.
Contrairement à ce qu’ils pensent, ils ne sont pas immunisés contre le chaos climatique. Ils sont juste en deuxième ligne.
La première chose c’est que si on dépense de telles sommes, c’est que des gens sont (en théorie) en capacité de régler la note. Autrement dit, ce n’est pas Neymar qui est indécent, mais la manifestation du pouvoir économique des gens pour qui une telle opération est possible. Neymar est un salarié « extrêmement » bien payé, c’est aussi un produit de placement via ses droits d’image. Ses prestations et ce qu’il représente ne lui rapporte rien directement. Il est aussi une marchandise, un produit de placement. Sa valeur d’usage (ce que Neymar est en tant qu’être humain) est complètement disproportionnée à la valeur d’échange que l’ensemble de ses employeurs et bénéficiaires de ses prestations attribuent à ses qualités de footballeur.
Cela nous amène à la seconde chose qui sous le coup de l’émotion échappe souvent au premier regard : si Neymar se retrouve au PSG pour 222 millions, ce n’est pas parce que le PSG et ses dirigeants possèdent une telle somme. C’est parce que des banques prêtent cette somme. Le 8 aôut 2017, on estime que le marché des transferts estival est d’une hauteur de 3 milliards d’euros. Est-ce que les clubs du monde entier possèdent cet argent dans leurs tiroirs caisses ? La réponse est non.
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Pendant que les économistes nous bassinent avec les retombées économiques des maillots de Neymar pour le PSG qui ne profiteront ni aux gamins qui les ont cousus dans des conditions infâmes ni aux gamins de nos quartiers qui rêvent de devenir un jour footballeurs, on ne trouve aucune critique sur ce gonflage exponentiel des sommes sur lesquelles banques se ruent.
L’argent du football, à l’exception de clubs comme le MFC 1871, n’est pas celui des abonnements et de la buvette. Il est celui des droits TV, de la pub, des investisseurs qui voient dans le football professionnel un nouveau moyen de faire de la spéculation. Le football bizness et plus largement le sport professionnel est simplement devenu un nouveau marché dans lequel, banques, investisseurs boursiers, fonds de pension, multinationales s’affrontent en faisant des culbutes spéculatives avec des taux de profits monstrueux. Et comment souvent quand ils ont des pertes, ils appliquent la maxime du capitalisme : Socialiser les Pertes & Privatiser les Bénéfices.
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La réalité c’est que l’économie de marché est loin d’être stable et les multinationales du divertissement et du sport peuvent être le premier domino qui entraîne les banques et le reste dans une grande chute. C’est à dire nous dans un nouvel épisode de l’instabilité économique du capitalisme. Pourquoi le marché du sport professionnel, en l’occurrence le football, serait épargné-il par les crises récurrentes du capitalisme ?
Bonne nouvelle pour les pauvres chargés d’éponger la future dette privée : on tient déjà le bouc émissaire de ce crash financier. Il s’agit de l’argent des princes musulmans et l’impudeur et l’immoralité de ces pauvres devenus riches grâce à leurs pieds.Neymar n’est pas une honte, ni une bonne affaire. C’est juste la mesure visible de la financiarisation de l’économie d’un ballon rond que les spéculateurs Qataris, Français, Chinois et du monde entier vont chercher à gonfler jusqu’à ce qu’elle nous explose à la gueule.
Petite mise au point sur Jérôme Kerviel.
"Depuis le début de l'affaire qui porte son nom, il sait que, plus on s'approche du fond du dossier, plus on prend la peine de comprendre, plus sa défense est périlleuse. Il lui faut donc se défendre là où il ne peut pas être contredit. Dans ce domaine, il se révèle tout aussi habile que lorsqu'il masquait ses opérations comptables.
La photo d'une poignée de main lors d'une audience générale qui accueillait quarante mille personnes un mercredi au Vatican et où Jérôme Kerviel est parvenu à se glisser au premier rang et à faire immortaliser la scène devient, via son comité de soutien très actif sur le Web, une « rencontre » avec le pape François."
"Barclays a annoncé simultanément, mardi 11 février, un plan de suppression de 10 000 à 12 000 emplois et une hausse de 10 %, à 2,4 milliards de livres (2,9 milliards d’euros), de l’enveloppe des bonus de ses traders et autres cadres."
A voir, à l'occasion.
via https://tiger-222.fr/shaarli/?8i_8Qg
Lien torrent : http://www.t411.me/torrents/goldman-sachs-la-banque-qui-dirige-le-monde-documentaire-arte-diffus-le-04-sept-2012-tvrip-fr-1080p via JeromeJ
Dans le numéro 12 de XXI, Jean-Robert Viallet commente dix plans de son documentaire, Carglass répare. Diffusé sur France 3 en octobre 2009 et produit par Yami 2, Carglass répare est l'une des trois parties de La mise à mort du travail, couronnées par le prix Albert Londres 2010.
Voici les résumés et des extraits de ce superbe travail documentaire