Chaque année, 10 000 morts prématurées en Europe sont associées au bruit.
Euh, sérieux là ?
Encore un super article, sur le même thème que le précédent, merci à Tommy de nous avoir permis de découvrir ce blog.
Deux notions sont à comprendre : comment fonctionne le maniement des données dans le cerveau et comment on perçoit le temps. Pour simplifier énormément, plus vous êtes jeune, plus vous vous servez de la puissance de calcul brute de votre cerveau pour manier les concepts. Vous êtes riches en neurones, vous avez moyennement de l'expérience, et vous maniez les concept en plaçant tout en mémoire de travail et en faisant tourner au maximum vos capacités d'analyses. Prenons un exemple. Vous donnez un jeu de Tetris à un enfant : vous allez voir que pendant la chute de la brique, il la fait (en général) tourner très vite dans les deux axes tout en la déplaçant. Le jeune cerveau est capable d'analyser en temps réel toutes les combinaisons qu'il voit, et comme il est vif, il les essaie virtuellement toutes jusqu'au dernier moment. Le vieux par contre (le vieux qui sait jouer à Tétris évidemment), laisse tomber la brique pas mal de temps au début sans la manipuler. En fait, ses capacités cognitives sont réduites mais il a pour lui l'expérience. Il va analyser la forme de la brique et chercher les souvenirs associés à cette forme.
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Avec ces deux exemples (utilisation de la puissance de calcul versus expérience et perception du temps selon la capacité cognitive) vous avez la cause des propos de votre tonton qui vous donne des leçons. Pour lui tout va réellement trop vite et il pense que les jeunes sont mal élevés quand il font plusieurs choses à la fois car il sait que si lui faisait pareil il ferait mal ces choses. Pour le dire autrement, contrairement à vous, tonton ne peut pas faire la conversation tout en participant à une discussion sur twitter. Du coup il pense que vous non plus.
Voila, tonton est vieux ! Laissez-le parler.
Et vos gosses sont plus jeunes que vous donc fichez leur la paix.
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Mais cette volonté de simplifier les choses avec des règles de "bon sens" et un retour aux "valeurs" se retrouve chez tous les vieux depuis l'antiquité. Déjà vers la fin de la République romaine on a des écrits sur la jeunesse feignasse et dépravée. Et il y'a des textes grecs encore plus anciens. Donc le problème n'est pas la situation réelle, mais se perception par les vieux.
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Concrètement cela signifie que les sujet âgés ne sont plus capables d'assimiler les règles nouvelles surtout si elles sont implicites. Et quoi de de plus implicite que le fond culturel des plus jeunes (culture geek, ou les règles vestimentaires, ou les règles d'usages des réseaux sociaux).
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Voila pourquoi tonton est conservateur : son cerveau n’appréhende pas la nouveauté comme vous. On verra ce que vous ferez à son âge.
L'oubli permet de s'adapter à de nouvelles situations en laissant de côté des informations datées et trompeuses qui ne sont pas forcément utiles dans un environnement qui a changé. « Si vous essayez de naviguer dans le monde et que votre cerveau émet constamment de multiples souvenirs conflictuels, cela rend plus difficile une prise de décision éclairée » explique Blake Richards.
Maintenant, je sais pourquoi j'oublie systématiquement une tâche une fois que je l'ai réalisée. Ce n'est pas une boutade hein : je l'oublie vraiment (au grand désespoir de mes collègues, parfois).
Syndrome d'aphantasie : incapacité à construire des images mentales. Ces personnes "sont dépourvues d’imagerie mentale, cette forme singulière de représentation permettant à l’esprit humain d’éprouver consciemment une expérience quasi-sensorielle."
Fascinant.
J'avais déjà lu que notre cerveau est séquentiel, c'est à dire qu'il ne peut réaliser qu'une tache à la fois (et qu'importe que vous soyez un homme ou une femme, n'en déplaise à une légende aussi sexiste que tenace). Dans les faits, c'est un peu plus compliqué, parce que l'on est capable de réaliser autre chose en même temps qu'une tache apprise : parler en marchant par exemple, ou bien téléphoner en conduisant, même s'il a été démontré que le fait de téléphoner sollicitait certaines choses du cerveau qui auraient été bien plus utiles pour conduire... Mais bref.
Cet article présente les différentes versions de "l'expérience du gorille", où les sujets, occupés à une tache sollicitant toute leur attention n'ont pas vu le gorille (ou tout autre élément étrange) qui aurait du a priori attirer leur attention de par son étrangeté.
"La « leçon du gorille » est contre-intuitive : nous croyons que c’est par manque d’attention que nous ne voyons pas quelque chose, alors que c’est au contraire parce que nous sommes trop attentifs à une chose que nous n’en voyons pas une autre. Si nous sommes trop occupés à compter les passes du ballon ou à cliquer sur les nodules, nous ne verrons pas le gorille devant nos yeux !"