Dans son arrêt, le Conseil d’Etat ne remet pas en cause le principe de conservation des notes (possible dans la limite de cinq sessions après la première), mais il relève une « différence de traitement » injustifiée entre deux types de candidats : ceux qui obtiennent le bac au rattrapage en juillet sont privés de mention, tandis que le décret de 2015 permet l’attribution d’une mention à ceux qui décident de conserver leurs notes supérieures à 10/20 pour une session ultérieure. Au nom d’un principe d’égalité, il n’y aura donc pas de mentions pour aucune des deux catégories.
Oui. Mais. Les beaux esprits de l'EducNat ont réussi le tour de force de créer une injustice en restaurant l'égalité : le nouveau décret, sorti en mars/avril de cette année, s'applique à celleux qui viennent de passer le bac, et qui avaient choisi de garder certaines notes en n'ayant en tête que l'ancien système où la mention était possible.
Du coup, si on peut imaginer que la plupart sont bien trop content d'avoir enfin le bac et de pouvoir passer à autre chose, pour une minorité de bacheliers qui voudraient s'inscrire dans des filières sélectives, le cadeau se révèle empoisonné au final...
Je découvre cette histoire "grâce" au fils d'une collègue qui est exactement dans cette situation.
Et vous savez ce qui me fait mal au cul dans cette histoire ? C'est que ce contentieux ait été porté devant le Conseil d'Etat par une association de conservateurs proche de François Fillon, qui prône des conneries comme "la valeur des diplômes", "le mérite"... Tout ça pour une réforme mal ficelée de bout en bout :
Pour éviter que ces lycéens soient dispensés des cours dont ils ne repassent pas les épreuves, le syndicat majoritaire aurait préféré un système de conservation « conditionnelle » de la note, avec obligation de repasser l’épreuve en permettant aux candidats de conserver la meilleure note des deux.