J'ai ça qui me trotte dans la tête depuis quelques temps (plusieurs mois sans doute), et comme je ne sais pas quoi en faire, je le partage avec vous.
Allez, on va mettre ça en formule putaclic : "Brassens est-il un gros connard homophobe ?"
Oui, tonton Georges, qui se moque des pandores, des juges, des curés, de la guerre, de la mort ; qui traverse en dehors des clous pour ne pas avoir à rendre son salut à l'agent, qui ne veut pas "effeuiller dans le pot au feu / la marguerite", qui célèbre les copains et les chats, oui, ce Brassens là, à le réécouter, je lui trouve des passages où la gêne est telle que j'hésite ensuite à siffloter l'air de la chanson concernée.
Passons aux faits :
Le mécréant :
Y'a tant d'hommes aujourd'hui qui ont un penchant pervers
À prendre obstinément Cupidon à l'envers,
Tant d'hommes dépourvus de leurs virils appas,
À ceux qui en ont encor' ne les enlevons pas !"
Trompettes de la renommée :
Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes,
Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette,
Si je me déhanchais comme une demoiselle
Et prenais tout à coup des allur's de gazelle ?
Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles
De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles,
Qu'ça confère à leur gloire une onc' de plus-value,
Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne paie plus.
Le gorille :
Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l'amour vaut son prix,
On sait qu'en revanche il ne brille
Ni par le goût, ni par l'esprit.
Lors, au lieu d'opter pour la vieille,
Comme aurait fait n'importe qui,
Il saisit le juge à l'oreille
Et l'entraîna dans un maquis !
Gare au gorille !...
Et puis, ça me revient, la notion de consentement n'était même pas un vague début d'idée :
La chasse aux papillons :
Quand il se fit tendre, ell' lui dit : « J' présage
Qu' c'est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l'échancrure de mon corsage,
Qu'on va-t-à la chasse aux papillons. »
Sur sa bouche en feu qui criait : « Sois sage ! »
Il posa sa bouche en guis' de bâillon
Voilà, pas de jugement de ma part, juste un constat un peu triste.
Juste pour le plaisir :
« Le véritable anarchiste marche toujours entre les clous, parce qu’il a horreur de discuter avec les flics »
Un site qui analyse les textes des chansons de Brassens.
Ça tue quand même un peu le truc, mais ça peu parfois permettre de comprendre certaines références. restés obscures.
Le petit cheval de Brassens aurait eu maille à partir avec la censure ? Ce poème de Paul Fort aurait donc un sens caché que je n'ai jamais soupçonné ?
A écouter.
Toutes les chansons de Brassens.
La tumultueuse jeunesse de tonton Georges :)