TIL les parents de Philippe Druillet étaient d'authentiques fachos pratiquants (réfugiés en 1945 à Sigmaringen avec Céline, c'est dire...).
Ceux qui sont nés dans la France des années 40 n’ont pas été baptisés Philippe par hasard. Pétain pour parrain, on s’en doute. Mais certains ont fait mieux, ou pire. Il est né le 28 juin 1944, le jour où un commando de la Résistance a assassiné Philippe Henriot, orateur de la propagande vichyste à la radio. Ses parents : un couple de fachos purs et durs. Son père Victor Druillet avait donné un coup de main aux nationalistes pendant la guerre civile espagnole avant de fliquer les communistes espagnols réfugiés en France ; sous l’Occupation, il fut le délégué de la Milice pour le Gers. Sa mère itou. « Mon père, son héros ». Cadre administratif dans la Milice, aussi collabo que son mari et sans regrets jusqu’à son dernier souffle. Au moment de l’ultime débandade, ils se sont naturellement réfugiés dans l’Espagne de Franco. Là que le petit Druillet a grandi du côté de Figueras, entre un père dont il finira par comprendre qu’il était « une ordure » et une mère qu’il a toujours haïe à l’égal d’« un monstre ». Après la mort de son père, une fois rentrés en France, la famille s’installe dans le XVIème, à la loge du concierge. DruilletMais ce n’est pas de son statut social que le lycéen de Janson-de-Sailly aura honte, c’est des convictions de sa mère. A son enterrement, il n’y a pas si longtemps, il n’a pas pu se retenir d’éclater de rire. Druillet fils lâche enfin le paquet à 70 ans. Il balance ses géniteurs. Ce qu’il leur pardonne le moins ? L’avoir élevé dans le mensonge. Celui d’une réalité repeinte par leurs soins aux couleurs du fascisme. Une inversion de toutes les valeurs. Il lui a fallu un documentaire découvert à la Cinémathèque pour découvrir ce que fut vraiment l’Occupation.