“Douces” et “maternelles” sont des adjectifs souvent attribués aux femmes dans l’humanitaire. À Genève, l’exposition “Who cares ?”, au musée international de la Croix-Rouge, vise à déconstruire les stéréotypes de genre. “Les femmes et l’humanitaire : pas qu’une histoire d’infirmières”, résume le quotidien suisse “Le Temps”.
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“Who cares” : l’expression est double, et c’est volontaire – interrogeant à la fois “qui s’en préoccupe” et “qui prend soin”. Depuis quelques années, le terme care désigne même, en français, un domaine professionnel encore majoritairement conjugué au féminin. Réalisée en partenariat avec l’université de Genève [Unige], l’exposition vise elle aussi à rééquilibrer les rôles. En déjouant, à travers 200 photos et objets, des stéréotypes vieux de plus d’un siècle.
Alors est-ce que tout ça, c’est la faute des écrans? En partie, mais si ce n’était que cela, tous les ados seraient touchés de la même manière. Or il se passe autre chose à partir du collège: la lecture, ça devient un truc de fille.
L’un des chiffres qui m’avaient frappée au sujet du magazine J’aime Lire, c’est qu’il y avait une quasi-parité entre lecteurs et lectrices. À partir du collège, c’est fini et enterré. Livre = utérus. Il faut dire que la lecture allie les qualités attendues chez les filles: immobilité, calme, silence et enrichissement de la vie intérieure.
Le désintérêt des adolescents pour les livres correspond exactement à ce qu’on appelle «la fabrique des garçons», un ensemble de stéréotypes qui encouragent les garçons à se détourner de la lecture. Les garçons, c’est l’agitation, l’interaction physique, le désordre (en gros, ce sont des chiots totalement soumis à leurs pulsions).
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C'est moi qui graisse :
On ne dira jamais suffisamment combien la fabrique de stéréotypes de genre est néfaste pour les filles et les garçons. On s’intéresse généralement plus aux filles parce qu’elles subissent des discriminations évidentes, mais la masculinité hégémonique est aussi un problème pour les hommes.
Arrivés à l'âge adulte, les hommes lisent moins que les femmes. Manque de temps ? Que nenni. Flemmingite aigüe :
Les hommes auraient donc moins de temps que les femmes. Or pour avoir étudié les emplois du temps des Françaises et des Français pour mon dernier livre, je sais que c’est faux. Les hommes français ont en moyenne 3h30 de temps de loisir de plus que les femmes par semaine.
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Or les femmes sont souvent entrainées à la contrainte et à l’autodiscipline, dès leur plus jeune âge. Quand on est capable de limiter son alimentation et de s'arracher des poils, l’effort d’ouvrir un livre ne paraît franchement pas insurmontable –fin de l'hypothèse.
Achievement unlocked :
En tout cas, nous sommes face à un cercle vicieux, parce que d’après toutes les études, ce qui encourage le plus efficacement les garçons à lire, c’est de voir leur propre père lire, de l’entendre parler de littérature, que ce père leur lise lui-même des histoires, leur conseille des livres. Le rôle de modèle joue là aussi, dans l’association d’une figure masculine à la lecture.
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Au Royaume-Uni, une chaîne de magasin de vêtements pour enfants a décidé de retirer les étiquettes "garçons" et "filles" de ses rayons, pour "éviter de renforcer les stéréotypes liés au genre"
La marque va donc proposer des jeans, des t-shirts et des robes ornées de dinosaures, de vaisseaux spatiaux ou encore de petits soldats. Bien sûr, les réactions à cette annonce ont été variés. D’un côté, l’association Let Clothes Be Clothes, qui lutte contre les stéréotypes sexuels dans le marché des vêtements pour enfants s’est dite « absolument ravie » de cette décision. Tandis que d’autres, comme Campaign for Real Education, un groupe de pression d’extrême-droite britannique y voient « un grave problème« .
Il faut importer cette belle idée en France. Rien que pour le communiqué de la Manip pour tous qui suivrait.
Sans doute le livre incite-t-il à une lecture rapide avec son ton badin qui n’appelle pas de critique sérieuse. C’est du second degré et de l’humour, objectera-t-on. Mais ce second degré cache à peine une vision on ne peut plus traditionnelle de la femme. Qui a visiblement échappé à celles qui ont contribué à ce succès de librairie. Et peut-être pas à ceux qui le leur ont offert.
Je n'ai pas regardé les configs conseillées.
Mais d'emblée ça m'agace :
Il n'y a rien qui vous chatouille un peu là ?
4h/jour devant un écran ? D'après la personne que je connais le mieux, c'est environ 4 fois plus. ^^
Trêve de plaisanterie, encore un article -sous forme de BD- didactique pour faire comprendre l'importance des représentations dans les médias.
Sinon, je connaissais le test de Bechdel, mais j'oublie tout le temps son nom, je me le marque donc là.
"Si de plus en plus de joueurs qui n’entrent pas dans la catégorie du stéréotype de ‘homme blanc hétérosexuel’ se mettent à jouer, leur présence suffira peut-être à réduire les comportement discriminatoires."
Hum. Pas sûr. Il suffit d'une minorité de connards violents pour perpétuer le phénomène.
Pour celles et ceux à qui la "théorie du djendeur" (LOL) ne fait pas peur, voici deux chouettes petits livres avec lesquels ils pourront pervertir leurs enfants et troller la manip pour tous : "On n'est pas des poupées" et "On n'est pas des super-héros".
J'y ai découvert des choses REN-VER-SAN-TES du style que les filles pourraient jouer au foot, les garçons à la poupée, et même qu'ils auraient le droit de pleurer, et pas qu'en cachette. Tsss, où va t-on j'vous l'demande mâme Christine.
"Les chiffres sont criants : les femmes sont les grandes absentes des ouvrages scolaires." Elles sont peut-être dans les ouvrages sur le ménage ?
"Le rapport parlementaire pointe, dans les manuels scolaires, une répartition des rôles sexués stéréotypés. "Une association permanente entre le féminin, la maternité, l'éducation et les soins aux enfants, les activités ménagères." Et pour les garçons, "la valorisation de certains comportements (se montrer fort, ne pas pleurer, ne pas se plaindre) et l'absence de certaines représentations (métiers du social, relation père-enfant, activités domestiques, etc.)". De quoi influencer les relations sociales des futurs adultes, mais pas seulement. "Cela pose un vrai problème d'orientation professionnelle, estime Amandine Berton-Schmitt. On ne se projette pas en femme scientifique ou en homme infirmier si l'on n'en voit pas. C'est donc regrettable pour ces adolescents qui ont besoin d'identification." "
Effectivement, il était urgent d'enterrer les ABCD de l'égalité : tout est parfait...
Tiens, c'est bientôt Noël... Faites le test : abordez ce sujet autour de vois, dans les réunions de famille, entre collègues etc. Vous serez (ou pas) surpris des réactions. Beaucoup de gens ne pourront même pas comprendre où est le problème.
« On disait que la violence devait changer de camp. Et là, on voit revenir les vieux stéréotypes. »
Ce site Internet présente une méthode qui démontre des divergences entre pensées conscientes et non-conscientes de manière plus convaincante que les méthodes antérieures.