La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a ouvert lundi 4 décembre une procédure contre la France pour "acte de torture" ou "traitements inhumains et dégradants" après la blessure d'un syndicaliste, éborgné en 2016 lors d'une manifestation contre la loi travail.
Une journaliste travaillant pour le site d’information Made in Marseille a été victime d’une « agression physique (…) de la part d’un CRS » en marge de la visite du président de la République dans la cité phocéenne [...] « Ce contrôle injustifié a dégénéré lorsque l’agent a trouvé sa carte de presse lors d’un contrôle d’identité, puis l’a étranglée alors qu’elle tentait de téléphoner à notre rédactrice en chef pour nous alerter sur la situation », poursuit le communiqué, qui évoque également des « insultes misogynes » et des « propos dégradants tenus par l’agent » à l’égard de la journaliste.
Il faut écouter cette séquence de #Darmanin devant le Sénat : « Je suis à la tête d'un ministère où nous recrutons des enfants de 18, 19, 20 ans qui n'ont pas fait de très grande études. Je ne suis pas à la tête du ministère de la justice où les gens passent des concours à bac+4, bac+5, ou à l'éducation nationale où les gens ont un capital social très important. Et en plus ces personnes ont la contrainte légitime des armes »
Bref, ton excuse c'est de recruter des gamins immatures, frustrés et violents ?
A l’issue d’un court défilé entre la place de la République et la gare de l’Est, à Paris, qui s’est passé globalement dans le calme, Yssoufou Traoré – le frère d’Adama Traoré et d’Assa Traoré, figure du comité La Vérité pour Adama, qui entend lutter contre les violences policières – a été interpellé par des policiers de la BRAV-M, brigade de répression de l’action violente motocycliste. Il est mis en cause pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », selon un communiqué de la Préfecture de police de Paris.
Il a de la chance d'en être sorti vivant.
Oui, ça a été ma première réaction.
L’auteur des images, posté, avec d’autres personnes, à la fenêtre d’un appartement, chambre les forces de l’ordre qui évoluent dans la nuit en évitant des tirs de mortiers d’artifice. L’un des policiers se retourne vers le groupe et fait usage de son lanceur de balles de défense (LBD). Le projectile atterrit dans le mur de l’immeuble, à quelques dizaines de centimètres de la fenêtre.
Le calme, la décence, la maîtrise de ces gens qui nous protègent.
On est pas bien là ?
Depuis, l’association affirme que " les observateurs et la LDH ont fait l’objet d’intimidations, de disqualifications, d’attaques par les autorités ".
Après un travail de plusieurs mois fondé sur les observations de terrain, recoupées à l’aide de témoignages et d’éléments matériels, la Ligue des Droits de l’homme a rédigé un rapport qu’elle présentera le 10 juillet à 10 heures, lors d’une conférence de presse à son siège parisien.
La Ligue des Droits de l’Homme prévient : " Ce rapport remet largement en cause la version officielle présentée par les autorités, qui se sont livrées de manière alarmante à une réécriture factuellement fausse des évènements ".
Je crois que Darmanin... s'en tamponne. Oui, c'est ça. Il s'en cogne sévère.
N'en déplaise au gouvernement, les mères éduquent leurs enfants. Mais pas dans le sens que vous croyez : comment survivre à un contrôle de police.
Voilà où en est.
La situation est trop grave pour que je puisse me vanter de quoi que ce soit, mais vous vous souvenez quand je disais qu'avec le RAID il y aurait des bavures, parce qu'ils sont formés pour tuer et non pour maintenir l'ordre ? Bah voilà, un premier mort.
Comme en 2005, alors que les émeutes qui répondent à la mort violente de jeunes issus des minorités visibles expriment la rage et l’aspiration à la reconnaissance des populations discriminées, on a pu observer le spectacle étrange d’un pouvoir et d’une éditocratie qui tournent et retournent dans tous les sens le mystère d’une révolte incompréhensible, mobilisant les formes les plus absurdes du déni pour cacher la faillite du modèle français. Pendant que l’ONU appelle la République à s’attaquer aux «profonds problèmes» de racisme au sein des forces de l’ordre, la majorité des acteurs politico-médiatiques continue à prétendre que «les enfants des quartiers difficiles (…) sont tous les filles et les fils de la République», et rejette du côté de l’extrême-droite une xénophobie qui s’incarne pourtant depuis des décennies dans la relégation des quartiers, dans un maintien de l’ordre à deux vitesses ou dans la dépolitisation des soulèvements.
A l’inverse de la mort de George Floyd, celle de Nahel n’aura apporté aucun élément de compréhension ni aucune prise de conscience des mouvements qui agitent le pays. En refusant de reconnaître l’existence du racisme français, solidement ancré dans la société par l’histoire coloniale, la bourgeoisie se condamne à regarder passer les trains. Comme après 2005, aucune réponse ne sera apportée à la colère des quartiers. La seule chose visible aujourd’hui est la force du déni, qui enferme le pouvoir dans une perspective répressive à l’israélienne et accentue la dérive des forces politiques vers l’extrême-droite.
Les fafs : oh ben regardes, c'est pas si grave, les USA et le Canada ils sont pires que nous. Et puis tous ces pays d'Amérique du Sud, pfiou...
Pas de quoi être fiers, pourtant.
J'aimerais bien une autre data-viz qui montre le rapport entre nombre de tués par la police et taille de la population, plutôt que le nombre de mort pour 10 millions d'habitants.
Et aussi, une question que je me posais hier soir : on a beaucoup fait tourner l'info comme quoi, il y aurait eu 1 mort en 15 ans en Allemagne pour refus d'obtempérer, contre 15 en 1an 1/2 en France (je cite de mémoire) ; de quelles catégories ethniques les morts ? Non mais sérieux, de quelle couleur ? 8 noirs et arabes ? 10 ? 12 ? Tous ? Je voudrais vraiment, vraiment savoir.
La cagnotte lancée [par le polémiste d'extrême droite Jean Messiha] en soutien à la famille du policier auteur du coup de feu mortel sur Nahel, 17 ans tué mardi 27 juin lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), recueille 827 393 euros lundi 3 juillet à 7 heures.
Je vais juste citer @s_assbague (qui écrivait samedi) :
Près de 400 000€ collectés pour le policier qui a exécuté Nahel ? Ces dons ne constituent pas juste un soutien matériel. Ils disent autre chose. Le soutien sans faille à l’ordre racial et policier, au permis de tuer et à la peine de mort pour les arabes et les noirs.
Comme le disait David Dufresnes à Nantes récemment, notre République connaît une succession de «moments dictature». Voici venu un autre de ces moments : celui où la police s’autonomise.
"Oh boy it's escalated quickly"
Sauf que non. J'ai plus envie de rire.
On en est là ; je suis dans le même état de sidération que le petit rongeur devant un serpent.
Etats-Unis, émeutes après le meurtre de George Floyd par un police : le contrat social est brisé. Là aussi, écoutez cette femme : "Pourquoi on brûle nos quartiers ? Parce qu'ils ne nous appartiennent pas. On a rien. Quand la police vient pour maintenir l'ordre, elle nous tue : le contrat social est rompu".
En France aussi.
Enfonçage de portes ouvertes, mais c'est toujours bien de le dire : "En France, la police ne protège pas en premier lieu les citoyens, elle protège l’État."
Coluche -en mode presque sérieux- à propos de la police.
C'était il y a 43 ans. Rien n'a changé, enfin presque, j'ai tendance à penser que c'est pire et que même lui aurait du mal à en rire.
C'est pour ça que je dis que ce n'est pas un problème de personnes et que le problème est systémique ; sinon, ça ne durerait pas depuis des décennies.
Je pose ça là, c'est en train de ressortir suite à la mort de Nahel : en Charente, un jeune homme racisé de 19 ans à été tué dans sa voiture, sur le chemin de son travail.
D'après la version policière, il aurait subitement eu envie de tuer des flics en leur fonçant dessus. Avec sa voiture. Sur le chemin de son travail. Évidemment que "fonctionnaire maintient sa version des faits".
Montage de toutes les vidéos prisent par les témoins -eh oui, il y en avait plusieurs. C'est accablant. Accablant et abject : "Je vais te mettre une balle dans la tête" ; "shoote-le" ; "retourne en Afrique"...