Eh oui... nous sommes dans un monde où tout doit être en permanence remis en question. Intellectuellement stimulant, mais crevant à la longue.
Ceci étant, cette Une est intéressante : fake news, vraie conséquences. L'image est peut-être fausse, mais la réalité qu'elle recouvre est vraie.
A ce titre, je trouve l'explication de Libé assez juste :
Directeur de la publication de Libération, Dov Alfon fait cette réponse : «Beaucoup des pancartes brandies dans les manifestations du 17 octobre étaient en effet générées par IA, qui devient ces derniers mois le socle artistique de protestations, comme auparavant l’étaient des pantins, poupées ou squelettes. Cette photo de l’agence Associated Press représente justement «le spectre de l’embrasement», notre titre sur cette une (spectre : «apparition fantastique, généralement effrayante, d’un mort ou d’un esprit ; image effrayante, sinistre, aux contours irréels»). Le centre de la photo est le manifestant en colère, pour qui la vérité importe peu.»
Pantin, dessin ou fausse photo : ce ne sont que les symboles pour afficher une colère bien réelle. Je vais aller voir si André Gunthert en parle, tiens.
Allez, un p'tit coup de "X" avant d'aller manger (c'est toujours mieux dans ce sens, sinon ça fait vomir).
Interrogé sur la journaliste de Disclose placée en gàv après avoir vu son domicile perquisitionné, le porte-parole n'a rien à dire, soi-disant parce que ce n'est pas le bon contexte, mais si on l'invite [ici : chez Médiapart], il voudra bien répondre. On parie qu'il n'aura jamais le temps de s'y rendre, ou alors qu'il servira une langue de bois tellement rapeuse qu'elle fera des copeaux ?
Et en plus, il ment au sujet de la perquisition à Médiapart.
C’est parfait, changez rien surtout.
Une perquisition a été menée, mardi 19 septembre, au domicile personnel d’Ariane Lavrilleux, journaliste de Disclose et co-autrice de la série d’enquêtes « Egypt Papers ». Accompagnés d’un juge d’instruction, des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont placé la journaliste en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour compromission du secret de la défense nationale [...] L’objectif de ce nouvel épisode d’intimidation inadmissible à l’égard des journalistes de Disclose est clair : identifier nos sources ayant permis de révéler l’opération militaire Sirli, en Égypte. En novembre 2021, Disclose s’appuyait sur plusieurs centaines de documents « confidentiel-défense » pour documenter une campagne d’exécutions arbitraires orchestrée par la dictature égyptienne du maréchal Al-Sissi, avec la complicité de l’État français.
Une journaliste travaillant pour le site d’information Made in Marseille a été victime d’une « agression physique (…) de la part d’un CRS » en marge de la visite du président de la République dans la cité phocéenne [...] « Ce contrôle injustifié a dégénéré lorsque l’agent a trouvé sa carte de presse lors d’un contrôle d’identité, puis l’a étranglée alors qu’elle tentait de téléphoner à notre rédactrice en chef pour nous alerter sur la situation », poursuit le communiqué, qui évoque également des « insultes misogynes » et des « propos dégradants tenus par l’agent » à l’égard de la journaliste.
« La mesure diligentée le 4 février 2019, écrit le tribunal de Nanterre, qui n’a pas produit d’effets à raison du refus de la société Mediapart, doit être qualifiée de perquisition. […] La mesure, grave en elle-même pour tout organe de presse, ne tendait pas à la seule obtention des enregistrements, le cas échéant en copie, mais à la vérification de leur authenticité et des modalités de leur captation, investigations qui impliquaient nécessairement un accès au support et à ses éventuelles métadonnées qui sont de nature à permettre, directement ou non, l’identification de la source. […] Cette démarche constituait donc une ingérence dans la liberté d’expression exercée par la société Mediapart, d’autant plus sérieuse qu’un risque d’atteinte au secret des sources ne peut se concevoir que dans des circonstances exceptionnelles. […] Cette ingérence […] n’a aucune base légale prouvée, ce qui emporte en soi sa disproportion et exclut toute justification de l’atteinte, de ce seul fait grave. […] En conséquence, la perquisition litigieuse n’était ni nécessaire dans une société démocratique ni proportionnée à l’objectif poursuivi. »
J'avais loupé ça.
Je pense que c'est le bon moment pour le ressortir.
Le groupe réclamait près d’un million d’euros aux rédacteurs en chef d’Epsiloon et à son éditeur pour «diffamation», «concurrence déloyale» et «parasitisme». Le tribunal judiciaire de Nanterre l'a débouté «de l’ensemble de ses demandes»
YES !
Inutile de revenir sur les partis pris et les obsessions (extrême) droitières de Sonia Mabrouk, son militantisme échevelé sous couvert de journalisme, ses entretiens « deux poids, deux mesures »... tout cela est bien connu – en tout cas, nous l’avons déjà clairement établi. Alors pourquoi revenir sur le nouvel épisode de cette déplorable série ? Parce que Mme Mabrouk persiste, récidive et aggrave périodiquement son cas, sans que ces pratiques (qu’elle partage avec d’autres au sein des médias dominants) soient dénoncées comme elles le méritent.
Ce 19 janvier, Marine Tondelier n’est pas invitée pour livrer son regard sur l’actualité sociale – l’un des mouvements sociaux les plus puissants des trente dernières années contre une réforme gouvernementale –, ni pour expliquer ses arguments contre le projet qu’elle combat, et encore moins pour évoquer ses contrepropositions. Jamais d’ailleurs on ne lui demande son « avis » sur quoi que ce soit (sinon sur des « menaces » contre des élus et des violences... potentielles !) L’interview n’est qu’un long réquisitoire, qui réussit le tour de force de réunir toutes les figures imposées du genre et de battre des records dans presque toutes les catégories : morgue, mépris, injonctions, insinuations, mauvaise foi et attaques ad hominem... Tout y passe, au cours d’un interrogatoire au plan aisément repérable, préparé autour de quatre questions-accusations, inlassablement répétées ou (à peine) reformulées, qu’on peut résumer ainsi :
- Est-ce que vous assumez d’être une « zadiste » antidémocratique ?
- Est-ce que vous condamnez les menaces sur des élus ?
- Est-ce que vous condamnerez les violences des manifestants ?
- Est-ce que vous n’avez pas honte de critiquer les milliardaires ?
[...]
Que Sonia Mabrouk laisse libre cours à ses préjugés et partis pris politiques, sans limite ni complexe, sur une radio rachetée et reprise en main par Vincent Bolloré, c’est après tout dans la logique des choses. En revanche, une question ne manque pas de se poser : combien d’interrogatoires, d’attaques, de sommations et d’humiliations les responsables d’une gauche qui prétend remettre en cause l’ordre social devront-ils essuyer face aux Sonia Mabrouk et consorts pour se décider à questionner, collectivement, ce genre de « journalisme » – et le rapport qu’ils doivent entretenir avec lui ?
Plusieurs chercheurs regrettent auprès d'ASI que l'Inria ait préféré dépenser de l'argent public pour un tel sondage, à la valeur scientifique nulle selon eux, plutôt, par exemple, qu'une enquête réellement scientifique, menée avec des sociologues, afin de faire avancer la connaissance sur le rapport des Français au numérique. "Dans une période où les budgets sont contraints, où on a parfois même du mal à pouvoir embaucher des doctorants ou d'autres personnels pour mener à bien les recherches, c'est un peu problématique", fait remarquer à Arrêt sur images un·e délégué·e syndical·e. Mais c'est en réalité tout le plan de communication qui a été vivement débattu, notamment sur une liste de discussions interne à l'Inria. "Les bons journaux sont ceux susceptibles de reprendre la communication de l'institut, et les mauvais journaux sont ceux qui sont susceptibles d'aller gratter. C'est en contradiction avec notre propre esprit critique. Ça ne peut que heurter la conscience d'un chercheur", explique un autre représentant syndical.
La comm', ça reste de la comm', et on ne va pas reprocher à une agence de comm' de faire son boulot, sentit-il un peu le caca.En revanche, l'emploi d'argent public pour ce genre d'exercice, dans un contexte de pénurie et de difficultés de recrutement DOIT être questionné, ainsi que la désignation de "méchants" médias (càd : ceux qui ne servent pas la soupe, nominativement cités dans le plan de comm : Le Canard enchaîné, Médiapart, Cash investigation et La Lettre A ; bref : un vrai gage de qualité).
Autre problème cité dans l'article : l'instrumentalisation de l'INRIA au service de la "startup nation" (et l'éventuelle mise au pas des voix discordantes).
Pour avoir enquêté sur les contrats passés entre l’armée et des entreprises privées, le cofondateur de Disclose et deux journalistes de Radio France sont convoqués par les services de renseignement intérieur français.
Le site s’était vu interdire de publier une partie de son enquête par une ordonnance, qui a été annulée. Laurent Wauquiez, visé par une calomnie citée dans l’article, a annoncé porter plainte contre M. Perdriau.
Effet Streisand, nouvelle décision de justice, révélation d'une diffamation : le retour à l'envoyeur est saignant.
Si vous voulez suivre l'avenir des ex de Gamekult.
Il y a aussi un Google doc ici : https://docs.google.com/document/d/1IDCC8r92My9_CicghXkNr3of-j3WnHHSoPkoN2zEXCA/edit
A 16h, lundi, les membres de la rédaction de Gamekult qui avaient décidé de partir avec la clause de cession le 7 décembre ont appris qu’ils devaient quitter les lieux dans la soirée et ne plus revenir dans les locaux. «A l’américaine.» Sidération dans les rédactions voisines.
Putain, mais quelle saloperie.
Saisi par l’avocat de Gaël Perdriau, le président du tribunal judiciaire de Paris a fait injonction à Mediapart de ne pas publier de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Étienne, après celles du chantage à la sextape. Cette censure préalable, décidée sans débat contradictoire, est une attaque sans précédent contre la liberté de la presse.
Plutôt que de devoir se plier au nouvel actionnaire, la rédaction de Gamekult préfère quitter le navire. Les journalistes du site spécialisé dans les jeux vidéo ont annoncé, jeudi 17 novembre à l’occasion d’un live sur Twitch, que la quasi-intégralité de la rédaction allait démissionner.
Oh putain, la boule dans le ventre.
via Seb
Voir aussi : https://twitter.com/nanark_/status/1593296841688367106
Hey @LCI et @DavidPujadas
nous les fans de #Fallout on est fière d'avoir un goodie encore plus collector car "vu à la télé" !
Pour compléter l'information, la mini nuke se lance avec un Fatman développé en 2076 !
Ah, les cons. Et vous voulez qu'on vous prenne au sérieux ?
EDIT : via Seb ! Je ne me souvenais plus d'où j'avais piqué cette info.
Je viens de découvrir ce petit site qui recense les articles parus dans CanardPC, avec la possibilité de trier par titre, par note, testeur ou genre. Et tout ça est fait par un mec tout seul dans son garage. Respect.
A propos de Reworld :
Toutes les sources que nous avons interrogées décrivent le même processus de reprise en main. Dès que Reworld s'installe entre les murs d'un magazine, les titulaires d'une carte de presse sont d'abord fortement incités à quitter l'entreprise. A «prendre la clause», comme on dit dans la profession, en vertu du dispositif permettant de démissionner avec des indemnités après un changement d'actionnaire. «On m'a fait comprendre qu'il fallait faire partir les gens, les pousser dehors. Ils ne cherchent pas des personnes ayant un style ou un point de vue», raconte un ancien responsable. Un autre confirme : «Ma première mission a été de convaincre un maximum d'employés de s'en aller. Je l'ai assumée. Les gens partaient dignement, avec un bon chèque.» L'objectif inavoué est de remplacer les journalistes porteurs de l'histoire et de l'esprit des titres par de jeunes arrivants «web-compatibles», moins nombreux, mal payés (voire stagiaires) mais dociles, trop heureux d'avoir un job dans un secteur bouché. Leurs fiches de poste les désignent comme «chargés de contenus». Peu à peu vidées des reporters, maquettistes, éditeurs et iconographes, les rédactions façon Reworld doivent tourner avec une poignée de salariés permanents, souvent moins d'une dizaine. Le serrage des coûts fixes, qui fait grossir les marges, est au cœur de la stratégie de Reworld, cotée en Bourse. Et les principaux cadres de la boîte, à qui sont distribuées des actions gratuites, sont récompensés de leur loyauté.
Bon. Les numériques et Gamekult, c'est mort, va falloir faire notre deuil.