Méga gerbant.
Et la question qui tue :
Le coupable est-il la pornographie, ou le néolibéralisme sauvage qui sévit ici comme ailleurs, la pornographie ne faisant que durcir les rapports de pouvoir par une déshumanisaton renforcée?
Honnêtement, savoir qu'un tel album existe me met mal à l'aise. Vraiment, terriblement. Mais juridiquement, c'est un peu léger comme argument.
L'article 227-23 du code pénal cité dans cet article n'est pas très prolixe sur le sujet qui nous intéresse ici ; j'ai le sentiment qu'il n'a pas été rédigé dans le sens de la mise en scène "artistique" d'éléments pornographiques incluant des mineurs, mais seulement pour ce qui concerne la fixation sur n'importe quel type de support, d'actes de pédopornographie "réels". (purée, rien qu'en écrivant ces lignes, à la pensée que des personnes sont capables de faire des choses pareilles, j'ai des envies de meurtre).
Le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d'enregistrer ou de transmettre l'image ou la représentation d'un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Lorsque l'image ou la représentation concerne un mineur de quinze ans, ces faits sont punis même s'ils n'ont pas été commis en vue de la diffusion de cette image ou représentation.
D'ailleurs la section du Code pénal regroupant ces articles s'intitule "De la mise en péril des mineurs" : on parle donc bien des mineurs en tant que personnes physiques, mises en danger par l'action, ici, de prédateurs sexuels et/ou pédophiles.
J'ai envie de rapprocher cette affaire d'un précédent qui avait fait quelques bruit il y a un certain temps, à savoir la question de l'interdiction ou pas de BD ou manga pornographiques avec des mineurs ; en substance, les partisans de l'interdiction faisait une assimilation entre la "consommation" de ce type de produit, et le passage à l'acte pédophile, quand ses partisans au contraire estimaient au contraire que cela pouvaient servir de "défouloir" aux pédophiles, et empêcher le passage à l'acte... (un exemple de réflexion chez Mitsu).
Il apparaît que leur industrie première n’est pas la pornographie, mais le déplacement d’argent d’un pays à l’autre. »
On apprend ainsi que le piratage (et donc les tubes où les particuliers postent le fruit de leur piraterie) représente 95% de la consommation de films pornos, qu’entre 2006 (l’année de l’apparition de YouPorn) et 2016, la production de films X a baissé de 70%, que dans le même temps, le salaire des actrices a été diminué de moitié.
[...]
Sans parler du fait que ces mêmes actrices doivent accepter des pratiques de plus en plus hard (du genre triple anal + double pénétration) – conséquence de la banalisation du porno qui oblige l’industrie du X à surenchérir
[...]
« Plus c’est gros, plus ça passe. Et voilà comment on a fait entrer notre souffrance dans la pop culture avec un peu de cynisme et beaucoup de lubrifiant. Le pire, c’est que tout le monde gobe ou fait semblant de gober. Se poser trop de questions, ça casse l’excitation paraît-il. »
J'avais déjà lu un article qui disait à peu près la même chose... il y a 10 ans :/
Or, dans tout domaine que ce soit, le consommateur ne fait jamais que consommer ce qu’on lui donne à consommer. Ce n’est pas le consommateur qui crée la demande, c’est le capital qui crée l’offre. En l’occurrence, le capital crée une offre gratuite, illimitée, partiellement illégale, et profondément non-éthique.
...
En général ces gens disent que « c’est de la merde » et qu’ils ne paient pas pour cela. J’ai envie de leur dire que :
1, personne ne les oblige à consommer de la merde, si vraiment ils estiment que cela fait offense à leur intellect ils n’ont qu’à se masturber sur de la littérature érotique ou sur du cinéma d’auteur.
Et 2, que quand ils vont au fast-food, c’est de la merde aussi, ce n’est pas pour autant qu’ils partent sans payer.
...
C’est quand-même fou qu’on en soit arrivé à un stade où tout le monde s’en fiche tellement que ce sont les producteurs porno eux-mêmes qui réclament des censures !
Hey, à quand un @sexe ou un Mediapartement d'à côté ? ^^
J'adore la chute :
Ça demande juste de prendre notre courage à deux mains. Peut-être même qu'un seule suffira.
J'avais mis de côté un article sur la violence dans le milieu du porno, mais c'était il y a longtemps (environ 5 ans av. Shaarli, autant dire la préhistoire) ; il faudra que je tente de le retrouver.
L’omniprésence du « porno » a créé pour les filles de nouvelles « injonctions : "La société du porno n’a fait que rajouter de nouvelles contraintes pour les femmes, qui ont intériorisé de nouveaux modèles définis par et pour les hommes."
Je crois que la phrase la plus choquante de l'article, c'est la dernière : "Les gens ne paient pas pour voir de l'art, ils préfèrent payer pour du sexe ou pour de la guerre."
Grégory Dorcel, directeur général de l'éditeur de films X du même nom, regrette la logique de stigmatisation du consommateur. Pionnier de l'offre légale de téléchargement sur Internet, il reproche au gouvernement une profonde méconnaissance des modes de consommation sur le Web.