On a beaucoup dit que j'étais dure. On a pu dire que j'ai été agressive. Je pense qu'il y avait un fond de vérité, même si je le mets toujours en balance avec le fait qu'on dit d'un homme journaliste qui poserait la même question avec le même ton que moi, "il est pugnace, il en a !" Si c'est une femme, on dit "ah elle est agressive".
Eh oui... nous sommes dans un monde où tout doit être en permanence remis en question. Intellectuellement stimulant, mais crevant à la longue.
Ceci étant, cette Une est intéressante : fake news, vraie conséquences. L'image est peut-être fausse, mais la réalité qu'elle recouvre est vraie.
A ce titre, je trouve l'explication de Libé assez juste :
Directeur de la publication de Libération, Dov Alfon fait cette réponse : «Beaucoup des pancartes brandies dans les manifestations du 17 octobre étaient en effet générées par IA, qui devient ces derniers mois le socle artistique de protestations, comme auparavant l’étaient des pantins, poupées ou squelettes. Cette photo de l’agence Associated Press représente justement «le spectre de l’embrasement», notre titre sur cette une (spectre : «apparition fantastique, généralement effrayante, d’un mort ou d’un esprit ; image effrayante, sinistre, aux contours irréels»). Le centre de la photo est le manifestant en colère, pour qui la vérité importe peu.»
Pantin, dessin ou fausse photo : ce ne sont que les symboles pour afficher une colère bien réelle. Je vais aller voir si André Gunthert en parle, tiens.
Femme. Noire. Journaliste. Violentée.
Notez le passage de relai dans la violence entre les vigiles et les gendarmes. C'est normal : ils sont là pour défendre les mêmes intérêts.
« L’accord porte sur douze marques digitales dont certaines figurent parmi les plus emblématiques en France – aufeminin, Marmiton, Doctissimo, Les Numériques, Minute Buzz, Fraîches, Juste Mieux, Hero, Super Bon, Paroles de Maman, Gamekult, Beauté Test ».
[...]
Pour rappel, en 2019 Arrêt sur Images avait enquêté sur cette société, que nos confrères avaient à l’époque qualifiée de « cauchemar de l’avenir du journalisme »..
Lien direct vers ASI : https://www.arretsurimages.net/articles/reworld-ou-le-cauchemar-de-lavenir-du-journalisme
C'est une catastrophe :(
Après Canard PC en difficultés financières, voilà que le pire des requins rachète Les Numériques et Gamekult :(
« Envoyé Spécial » prétend donner la parole à deux sociologues, spécialistes de Pôle Emploi : Jean-Marie Pillon et Hadrien Clouet, invités à commenter une partie des images récoltées par la journaliste en immersion. Leur temps de parole ? 40 secondes, montre en main, relance de la journaliste comprise. Soit la possibilité de ne rien dire, en plus de ne pas répondre à la question posée…
Une parole scientifique réduite à la portion congrue, a fortiori quand l'entretien des sociologues a duré, selon leur témoignage que nous avons pu recueillir, pas moins de 2h30 ! Un choix éditorial que critique Hadrien Clouet : « Une image en tant que telle ne dit jamais rien : elle fournit un support pour penser des choses, mais il faut l'analyser. L'intérêt de nous joindre au dispositif vise justement à élargir le propos, en expliquant ce que ces images disent de choses invisibles, comme les politiques d'emploi, la réforme de l'assurance-chômage, les attentes vis-à-vis de Pôle emploi… » Jean-Marie Pillon complète : « Sans doute que nos propositions d'explication ne corroboraient pas leur propre lecture de leurs matériaux. L'angle défendu par les journalistes peut s'affranchir de la parole scientifique, […] à condition de défendre une explication étayée. Or, ce qui pose problème, c'est que le traitement du sujet ne propose pas de contextualiser, d'expliquer et d'interpréter les images qui ont été captées. Le spectateur est invité à la sidération, à l'étonnement sans chercher à comprendre. C'est là où la parole scientifique aurait pu avoir sa place et c'est dommage qu'elle ne soit finalement remplacée par rien du tout. C'est un peu problématique pour un reportage d'information ».
Ou comment ne pas parler des vrais problèmes.
Je pose ça là.
Je ne sais pas trop quoi en penser.
(jamais entendu parler de ce média avant, au passage, mais je vois qu'ils ont réunis 800k euros sur kiss kiss bank bank, ce qui tendrait à crédibiliser les affirmations du démissionaire).
Les deux portent plainte: le policier pour outrage et menaces, l’adolescent pour violences. Un PV “mensonger” est alors rédigé pour “charger le gamin et absoudre” le policier, affirme Valentin Gendrot qui incriminera lui aussi l’adolescent lors d’une enquête interne.
« L’affaire » prend une telle ampleur que quelques médias professionnels jugent nécessaires de relayer « l’information ». En réalité, ils aperçoivent surtout la bonne affaire en termes de clics : les internautes adorent lire du mal des politiques et rire de leurs travers, autant qu’ils apprécient les articles qui parlent de leurs aventures virtuelles. On aurait pu s’attendre à ce que les sites de presse fassent leur travail et donc enquêtent pour déterminer si la photo est vraie ou fausse. En réalité, pas du tout. Les premiers papiers qui sortent ne consistent pas à informer sur le point de savoir si l’ancien ministre et actuel député a menti ou non sur sa pratique sportive comme il en est accusé, mais à relayer le buzz. Et à le faire en montrant que l’on penche nettement en faveur du mensonge. Pour faire bonne mesure, les articles se terminent par les dénégations de l’intéressé, lesquelles ne peuvent convaincre personne tant il est dans l’ordre des choses qu’un individu accusé publiquement d’un forfait commence toujours par démentir les accusations (voir à ce sujet, les Inrocks BFM et même Le Figaro ). Le résultat en l’espèce c’est que la presse professionnelle a confirmé le bien fondé des accusations sur la seule foi des arguments des internautes. Notons au passage que l’on pourrait attendre du Figaro classé à droite non pas qu’il soutienne par principe un élu LR mais qu’à tout le moins il ait le réflexe de vérifier la véracité des attaques à son endroit. En fait, non, il est même celui qui continue de douter après les mises au point opérées le 13 aout.
Comme le disait un professeur de journalisme : si quelqu’un dit qu’il pleut et un autre qu’il fait soleil votre rôle n’est pas de relayer les positions des uns et des autres mais d’ouvrir la putain de fenêtre et de dire le temps qu’il fait.
Parce que je me sens très con d'avoir participé à relayer cette connerie (et donc être tombé dans les travers ci-avant dénoncés, mais bon, je ne suis pas journaliste), et puis parce que j'adore la phrase en gras : le travail du journaliste, c'set d'ouvrir la fenêtre. Pas de répéter ce que les autres ont dit.
“Je m’y suis intéressé, tout début décembre, quand j’ai vu que circulaient sur les réseaux sociaux des images épouvantables de mutilés. Parce que c’est bien de mutilés que l’on parle : je recense 23 personnes qui ont perdu un œil, cinq qui ont perdu une main. Parce que la police française utilise des armes qui sont catégorisées en armes de guerre par le code de la sécurité intérieure : le Lanceur de balles de défense (LBD), la Grenade lacrymogène instantanée (GLI F4). À ce moment-là, ces images, ces mutilations n’étaient pas répercutées dans les médias de masse. J’ai donc recensé ces blessures parce que j’étais sidéré par la violence policière polymorphe, en effet, mais aussi par la complicité coupable des médias.”
[...]
nous sommes passés à une phase d’industrialisation de la violence. Et je pèse mes mots ! Quand on en est à 500 blessures, plus de 200 personnes frappées à la tête dont 110 par des tirs de LBD, 110 cas complètement interdits parce qu’on ne doit absolument pas viser la tête, 23 personnes qui ont perdu un œil, cinq une main...
[...]
Après, si le journalisme c’est être neutre et accepter le statu quo, on comprend pourquoi il est passé à côté des ‘gilets jaunes’.
La vie et l’œuvre de Sébastien Delahaye, aka Netsabes.
Je ne savais pas qu'il quittait le journalisme et CanardPC.
Le point commun de ces diverses expériences, à première vue, c’est l’écriture. C’est important pour moi, c’est évident. Mais le réel fil rouge, depuis le début, de mes premières news qui indiquaient toutes les sources (ça semble évident, mais au début des années 2000, mettre des liens pointant vers autre chose que son propre site était une hérésie sur beaucoup de sites français sur les jeux vidéo) à mes pages E3 annuelles en passant par mon fil twitter ou mes contributions à des programmes en open source, c’est le besoin de proposer un outil, d’être une interface, mais en même temps de livrer toutes les clefs. Ça tombe bien parce que c’est tout à fait ce que je veux continuer à faire.
J’ai un projet professionnel précis en tête, assez différent (mais pas tant que ça) de ce que je fais depuis toutes ces années et qui implique un retour à la fac dès septembre. Oui, c’est très bientôt. Ça va être prenant et pas forcément facile (d’autant que ça implique un déménagement temporaire), mais je suis très content de ce changement. Le but de cette réorientation professionnelle : devenir documentaliste. Pas un responsable de CDI en collège mais plutôt ce que les Québecois appellent un « recherchiste », c’est-à-dire un spécialiste de la veille, de la recherche de documents (avec une part d’investigation), des données et des synthèses, (donc oui : différent de ce que je fais aujourd’hui mais pas tant que ça). Quelqu’un qui donne les clefs pour comprendre et qui aide les autres, donc. Idéalement toujours dans la presse, mais on verra.
J'aime beaucoup la définition qu'il donne de son nouveau métier : "Quelqu'un qui donne les clés"
Bonne chance à lui !
N.B. : une sélection de ses articles de Canard PC en accès libre à la fin du texte. Cool.
Il attaquait le journaliste Nicolas Vescovacci pour avoir posé des questions à Vivendi ; il est condamné pour «procédure abusive». Une première.
https://lesjours.fr/obsessions/l-empire/ep110-vescovacci-bollore/
Au fond, le journalisme ne se résume peut-être qu’à ça: poser des questions. Tenez, pas plus tard que quelques instants avant d’écrire ces lignes, nous avons appelé maître Olivier Baratelli, ci-devant avocat de Vincent Bolloré, pour lui poser deux questions.
Ma journée est sauvée \o/
Ces derniers jours ont vu poindre des interrogations légitimes à la suite de la garde à vue de plusieurs personnes, arrêtées aux abords de manifestations pour les avoir simplement racontées. Apparemment très virulents, ces individus étaient armés d’appareils photos voire pire, de caméras vidéo. Ces dangereuses personnes, subversifs du négatif et du film animé, se sont vues pour certaines confisquer leur matériel, gênant pour qui est censé vivre de ses images. [...]Fin avril, un photographe parisien était envoyé aux urgences, un doigt partiellement sectionné par un tir de grenade de désencerclement. D’autres ont vu leur matériel réduit en miettes sous les coups des matraques ou des flashballs, sans indignation particulière de leurs confrères et de leurs consoeurs.
[...]
Ils ne se doutent pas qu’à chaque caméra brisée, de nouvelles s’allument et ce sont alors des vocations qui naissent.
"c'est déjà beau qu'on vous ait laissé entrer."
La direction de l’information de France 2 indique que “les règles de déontologie ont été respectées”. Le médiateur parle de “vérifications”. Qu’est-ce que cela signifie ? Que la direction de l’information de France 2 a visionné l’ensemble des rushs ? Qu’elle a reçu la journaliste et les équipes ayant signé le sujet ainsi que les rédacteurs en chef l’ayant validé ? Nous n’en savons pas plus, malgré notre relance. Nos questions sur ce reportage sont donc sans réponses. Les voici :
1 – Pourquoi la journaliste n’a pas réalisé, elle-même, cette caméra cachée dans ce bar PMU de Sevran ?
2 – Pourquoi cette caméra cachée de France 2 a été réalisée par deux militantes dont les discours et les positions sont considérés comme stigmatisants par bon nombre d’habitants de Sevran ?
3 – France 2 a-t-elle conscience qu’en confiant cette caméra cachée à ces militantes décriées et critiquées, elle créerait un biais qui orienterait le résultat ?
4 – Pourquoi, une fois la caméra cachée réalisée, la journaliste n’a pas cherché des explications auprès du patron du bar PMU sur les propos d’un de ses clients ? Le patron affirme que la journaliste ne l’a jamais interrogé et ne s’est jamais rendu dans son café. Les explications du propriétaire auraient dû pourtant apparaître dans le reportage pour le respect du contradictoire.
5 – Le patron et les clients de l’établissement affirment catégoriquement que la journaliste n’est jamais venue dans le bar incriminé. Pour quelles raisons n’est-elle pas allée vérifier par elle-même ? Elle y aurait rencontré des femmes clientes, plusieurs fidèles depuis plusieurs années contredisant en tout point l’affirmation selon laquelle dans ce bar “les hommes rejettent les femmes”. Des clientes que par ailleurs un journaliste de Complément d’enquête a lui-même rencontré comme indiqué dans notre contre-enquête.
6 -Pourquoi la journaliste dit-elle à 1’03” du reportage : “le patron du bar n’a pas envie de discuter” alors que ce n’est pas le patron qui parle à ce moment-là ?
7 – Le patron affirme avoir proposé aux deux militantes de s’asseoir et de consommer juste après leur entrée dans l’établissement et ce, avant l’altercation entre Nadia Remadna et l’un des clients diffusée par France 2. Si cette proposition du patron du bar figure bien dans le rush de la caméra cachée, pourquoi n’a-t-elle pas été gardée au montage ? Car si ces propos ont bien été tenus, ils contredisent, là aussi, la conclusion de la journaliste selon laquelle “aller dans un bar, ici, c’est braver un interdit pour une femme“.
8 – Dans son commentaire, la journaliste dit : “Pourquoi les hommes rejettent-ils les femmes ? Un problème de culture, de tradition mais aussi de religion, selon ces militantes”. Sans le nommer expressément, c’est l’islam qui est visé, ici, comme religion puisque ceci est confirmé par la réponse donnée par les deux militantes. Comment la journaliste peut-elle lier son reportage à l’islam alors que cette religion proscrit l’alcool et les jeux de grattage pourtant vendus dans le bar en question comme montré dans notre contre-enquête ?
9 – France 2 a-t-elle conscience que la séquence du reportage en question tire des conclusions générales ne se basant pourtant que sur une seule caméra cachée qui n’a pas été réalisée par la journaliste elle-même, sur des propos tenus par un seul client et surtout, semble-t-il, sur aucun travail de vérification par ses soins dans ce bar ?
10 – France 2 a-t-elle conscience de la stigmatisation que son sujet a fait peser sur le propriétaire de cet établissement de Sevran (il a reçu une menace de mort, a perdu du chiffre d’affaires, souffre d’insomnies depuis la diffusion), sa famille, ses clients et clientes au vu des nombreuses réactions et commentaires négatifs dans la presse et les récupérations politiques dans le cadre de la campagne électorale notamment ?
Le mot du jour, mon cher Ramzy : journalislamophobie.
Attention, je change quasiment d'avis entre le début et la fin de ce shaare. Schyzo inside
C’est la photographie d’un meurtre, le criminel et la victime sont tous deux vus dans la même image, et c’est moralement aussi problématique que la publication d’une décapitation terroriste.»
C'est un point de vue intéressant, mais légèrement faux-cul. Toutes les photos d'exécution ou de sévices divers primées au cours de l'histoire du photo-journalisme, ne sont-elles pas, à bien y regarder, des photos de meurtres ? En quoi celle-ci est plus choquante ? Peut-être parce qu'à la différence des photos citées par l'article (liens ci-dessous), on voit la victime morte ; les 2 autres images la montrent 1/4 de seconde avant sa mort. J'en reviens à ce que je disais : c'est de la drosophilophilie.
Après, le parallèle fait avec les décapitations terroristes pose question :
Bref, je ne suis pas à l'aise avec cette question.
Je vous laisse vous démerdez, moi, je ne sais pas comment trancher. (mais je lirai vos éventuels commentaires avec intérêt)
Les photos citées par l'article :
Attention, ces photos, bien que mondialement connues / historiques / primées sont tout de même choquantes.
http://rarehistoricalphotos.com/saigon-execution-1968/
http://imagesociale.fr/nagao1960
Allez, je me lance dans un petit séance de nettoyage des onglets ouverts depuis des semaines...
J’ai ensuite mené des recherches sur 30 médias parmi les plus fréquentés. A chaque fois qu’une de ces « infos bidon » était détectée dans ses archives, j’ai regardé comment le site étudié avait réagi, avant de le classer dans une des cinq catégories détaillées ci-dessous — pour les curieux, les 150 résultats sont aussi dispos dans une Google Sheet.
- RAB. L'article initial n'a pas été mis à jour, aucun autre article n’a été publié.
- La méthode Lazareff, pour qui “une information et un démenti, ça fait deux informations”. L'article initial reste inchangé, mais un autre est publié pour corriger le tir.
- La tactique du planqué. L'article initial n'a pas été mis à jour mais utilise le conditionnel, émet des doutes ou encore est titré avec un point d'interrogation.
- La poussière sous le tapis. Une précision a été ajoutée à l'article initial, mais le site n'a pas publié d'autre article sur le sujet.
- Good game ! L'article originel a été mis à jour et un deuxième article a été publié pour revenir sur le bidonnage.
- Bonus désintox. Le site n'a pas repris l'info bidon, mais au contraire a publié un article pour la démonter.
- Pas vu pas pris. Le site n'a rien publié sur le sujet ou les contenus concernés ont été supprimés.
via Kevin je crois.
J'ai atteint finalement le tronçon concerné par le meurtrier parcours du camion blanc. Il y a des corps partout. Couverts de draps, blancs et bleus. Je prend des photos sans vraiment croire ce que je vois dans mon viseur. Des corps gisent tout le long de la principale avenue de Nice.
Ce n'est pas la première fois que je lis, de la part d'un photo-reporter, ce sentiment d'irréalité, de passage en "pilote automatique" au moment de faire son travail. Le choc vient après.
Scanne le Canard et met le en ligne, ça ira plus vite ^^
Ce n'est pas tant la mobilisation des sous-fifres qui m'a choqué, que le fait que quelqu'un que toi et moi percevons comme "un mec lambda" puissent avoir ses entrées au plus niveau de l'état.
En quoi consiste son travail déjà ? Ah oui, interviewer lesdits représentants de l’État. En toute impartialité, cela va de soi.
Un immense merci à l'incomparable Denis Robert d'avoir mis le doigt sur ce qui me turlupinait sur cette histoire des "Panama papers", ces pseudo-révélations (quoi ??? les Balkany et les Le Pen sont corrompus ?!?) vendues comme un feuilleton par des journaux en manque de lectorat, et accueillies comme un scoop par des politiques qui, décidément, n'ont pas finis de se foutre de notre gueule :
J'ai vu "Cash Investigation" hier, me suis tapé les flashs des chaînes tout info et le "Grand Soir 3", je regarde les titres dans les kiosques à journaux... "Panama papiers, l'onde de choc"... Comment vous dire? Comment vous dire ce que je ressens sans passer pour un cuistre ou un donneur de leçon? Quand même... Des panaméennes à Panama?!!! Houlala. Des banques françaises avec des filiales dans les paradis fiscaux?!!! Houlalalalala... Et Sapin (le ministre, il ressemble de plus en plus à Gorbachev, non?) qui vient s'émouvoir sur le sort des lanceurs d'alerte. Qu'est ce que tu as glandé mec depuis deux années qu'on t'explique que c'est grave? Qu'est ce que tu as fait pour Antoine Deltour? Pour Hervé Falciani? Pour Stéphanie Gibaud? Et -au hasard et en passant- pour moi qui me suis tapé 63 procès pour dénoncer en gros la même chose (off shore, banques françaises avec filiales dans les paradis fiscaux, effacement des traces des transactions, etc) ? Rien mec. Pas bougé le petit doigt. Resté planqué dans ton ministère à user de ta langue de baobab. Et la droite qui la ferme avec le souvenir précis de son petit roitelet -Sarkozy- qui nous avait juré craché que c'était fini les paradis fiscaux. Quel connard! Quel immense connard, gargantuesque, goldmansacheste connard! Et le FN -les poches pleines, les yeux vides- qui nous sort le grand air de la manip. Et Hollande qui fronce les sourcils, pire qu'une marionnette de South Park. Bientôt ce sera Juncker, vous verrez... Les journalistes -en tête ceux du Monde- découvrent la Lune. Les politiques nous enfument. Il y a quelque chose de lamentable dans cet embrasement. De réjouissant, quand on voit des types comme Balkany ou Me Claude l'associé fraudeur de Sarkozy fuir les caméras... Mais quand même de lamentable. Pourquoi les journalistes ont-ils tant attendu? Pourquoi les politiques -Hollande en tête avec son foutu discours du Bourget- n'ont-ils pas bougé le petit doigt quand -tiens prenons celle-là- l'affaire Luxleaks est sortie. Rien. Pas un soubresaut. Alors, bon. Ne vous étonnez pas si on est debout la nuit. On va bientôt venir vous chatouiller les doigts de pieds. On n'est pas pour les têtes à couper. Limite, le goudron et les plumes. Allez le téléphone sonne, c'est France Infos. Demain Grenoble, les mecs. Pour une conférence à 19h30. Si j'arrive à prendre mon train. Il y a Merkel et Hollande à deux pas de chez moi à Metz. Toutes les rues sont bloquées. C'est un peu comme Achille Zavatta et ses fauves. En moins rigolo.