Un élève rencontré par Le Parisien, qui dit avoir assisté à la scène, a aussi évoqué un geste violent de la part du proviseur. "Il l'a interpellée très agressivement pour lui dire de dévoiler ses cheveux, raconte-t-il. Il a levé la main sur elle puis lui a porté un coup très violent sur le haut du corps." Un camarade de classe de BTS de la jeune femme, rencontré par le Bondy Blog, dit s'être interposé. "Le coup, il était parti, tout le monde l'a vu et on était tous choqués. (...) Il l'a littéralement tapée", dénonce-t-il lui aussi.
Dans la foulée, selon le parquet, l'élève a porté plainte pour "violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail", et le proviseur pour "acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service". Une enquête a été ouverte. Mais la plainte déposée par l'élève a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée", a précisé mercredi le parquet de Paris.
Non mais vous vous rendez compte que votre acharnement sur le voile ça ne fait que créer des tensions inutiles, dites ?
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a estimé, mardi, que « personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou non » après que la ministre française des sports a déclaré qu’« un régime de laïcité stricte » s’applique dans le champ du sport.
A chaque fois putain. A chaque que je crois qu'on pourra pas 'enfoncer davantage, je me trompe. On a une islamophobie érigée en principe de gouvernement, et le reste du monde commence à s'en rendre compte.
J'essaie d'éviter d'aller sur "X-anciennement-Twitter", comme disent les journaux, mais c'est plus fort que moi (comme maître Sega, poke la team vieux).
Du coup je suis tombé sur cette intervention d'Aristide Briand, rapporteur de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’État, cité par @Maitre_Eolas.
En substance, la question est celle du costume des ministres des cultes, mais la réponse s'applique aussi à leurs fidèles : interdire un costume particulier au motif qu'il rappelle trop le culte auquel il est associé, serait s'exposer à un risque d'intolérance et de ridicule.
Lisez, l'extrait n'est pas très long et il est savoureux (il semblerait que les députés maîtrisaient mieux la langue française en ce temps là).
La fin est dramatiquement drôle :
La soutane devient, dès le lendemain de la séparation, un vêtement comme un autre accessible à tous les citoyens, prêtres ou non.
Je pose la question, en toute candeur : si demain, une jeune fille non-musulmane (qu'elle soit catholique, protestante, juive, bouddhiste, hindhouiste, pastafariste, athée ou agnostique ou que sais-je encore) faisait son entrée au collège ou au lycée dans une robe longue ressemblant à une abaya, il se passerait quoi ?
Mon mauvais esprit (oui, je suis à la fois candide et de mauvais esprit) me souffle : strictement rien, du fait qu'elle ne serait pas "visiblement musulmane" comme l'a dit je ne sais plus quel imbécile.
EDIT : j'avais l'air de rigoler, mais ça fait réellement partie du problème : https://www.huffingtonpost.fr/france/article/interdiction-de-l-abaya-le-conseil-francais-du-culte-musulman-denonce-le-flou-autour-de-la-definition-du-vetement_222683.html
L’absence « d’une définition claire de ce vêtement crée de fait une situation floue et une insécurité juridique », estime le CFCM*, notamment car dans certains contextes l’abaya pourrait être considérée comme « musulmane » - et donc interdite - et dans d’autres comme « non musulmane » - et donc autorisée.
De ce fait, le CFCM dit craindre un « contrôle au faciès arbitraire » ou que les critères d’évaluation de la tenue des jeunes filles reposent sur « l’origine supposée, le nom de famille ou la couleur de peau ». En conséquence, l’instance « se réserve le droit de saisir le Conseil d’État si l’application concrète de cette mesure d’interdiction aboutissait à des formes de discrimination ».
En même temps, je trouve le CFCM trop complaisant : en se réservant de saisir le Conseil d’État pour les cas qui relèveraient manifestement d'une discrimination fondée sur l'apparence (bref, du racisme), cela revient à dire qu'il accepte les autres cas, au motif que l'abaya n'est pas une prescription religieuse. Et pourtant -Cf. ci-dessus- le simple fait d'interdire l'abaya est une discrimination, puisque fondée sur le lien supposé entre ce vêtement et l'appartenance à une religion.
*CFCM = Conseil français du culte musulman
Mais l’égalité promue par la campagne n’est pas l’égalité homme-femme, ni même l’égalité des chances, supposée remédier aux inégalités sociales. Symptomatique de la droitisation du paysage politique, ces objectifs sont ici remplacés par l’emblème du paternalisme français: la «laïcité», qui permet d’évacuer la promesse républicaine au profit d’une grille de lecture religieuse. A l’opposé de la laïcité inclusive de 1905, la laïcité suprémaciste des lois sur le voile ou de la loi «séparatisme» est un instrument de stigmatisation des minorités issues de l’immigration, qui prolonge les logiques coloniales de hiérarchisation des populations en fonction de leur origine. Vivement critiquée dès son lancement pour son caractère raciste, la campagne du ministère de l’Education nationale affiche en effet de manière transparente la trahison de l’idéal républicain, où l’islamophobie devient le principal ciment de l’unité nationale. Confirmation du malaise: les visuels ont été depuis retirés du site du ministère.
Comme tout énoncé raciste, les images de la campagne s’appuient sur une forte dimension implicite. Derrière l’apparence d’un melting-pot souriant, que l’on pourrait lire comme un éloge de la diversité d’inspiration antiraciste, le mot-clé «laïcité» donne le mode d’emploi de l’organisation des signes. « Le sous-texte, c’est que la laïcité est faite pour corriger les défauts des élèves de culture et de confession musulmanes» explique Jean-Louis Bianco, ancien président de l’Observatoire de la laïcité, supprimé par le gouvernement pour sa fidélité à l’esprit de 1905. Un siècle plus tard, la laïcité suprémaciste suggère en effet d’interpréter les affiches en cherchant les marques d’une opposition basée sur l’appartenance ethno-culturelle.
Vu sur Mastodon, mais je ne trouve pas de sources en ligne autre que Reddit (rien sur le site de l’Éducation nationale ?) ; si c'est avéré, c'est proprement scandaleux : ce n'est pas la laïcité ça, c'est l'égalité - et le léger parfum d'islamophobie n'est pas le fruit de votre imagination.
Au premier jour de la discussion au Sénat, en première lecture, du projet de loi confortant le respect des principes de la République – surnommé projet « séparatisme » –, l’opposition de droite a infligé un revers au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, en votant, contre son avis, mardi 30 mars, deux amendements qui reviennent à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnateurs lors des sorties scolaires.
C'est ça le risque de jouer avec des concepts extrêmes : on risque d'être débordé par sa base.
Mais quel gâchis au final. Quelle tristesse. Quel scandale.
Je voudrais bien voir le nombre de parents MST (mocassins serre-tête) et BCBG qui se verront refuser d'accompagner une sortie scolaire pour port ostensible de la petite croix en or autour du cou, tiens. J'attends. Mais je sens que je vais attendre longtemps.
C'est ensuite à travers les mots de celui qui, dès 1803, imposa par exemple aux Juifs l'utilisation des prénoms du calendrier grégorien, les forçant à renoncer aux prénoms hébraïques, que Darmanin fait entendre la nature de cette politique d'intégration. « Notre but est de concilier la croyance des Juifs avec les devoirs des Français, et de les rendre citoyens utiles, étant résolu de porter remède au mal auquel beaucoup d'entre eux se livrent au détriment de nos sujets » expliquait ainsi Napoléon dans une lettre de 1806 citée dans le livre. « Une lutte pour l'intégration avant l'heure » selon Darmanin, conquis. Ce discours distinguant et séparant les Juifs, et « le mal auquel beaucoup d'entre eux se livrent au détriment de nos sujets », des Français n'est par ailleurs pas sans rappeler la rhétorique qui aujourd'hui ne manque souvent pas d'exclure les musulmans du peuple français.
C'est ainsi chez celui qui déclarait que « les Juifs ne sont pas dans la même catégorie que les protestants et les catholiques » et qu'« il serait dangereux de laisser tomber les clefs de la France, Strasbourg et l'Alsace, entre les mains d'une population d'espions qui ne sont point attachés au pays » que Darmanin revendique les racines de sa « lutte pour la laïcité ». Une lutte qui n'est toujours qu'une politique de négation de leur culture par la force pour les Juifs hier comme pour les musulmans aujourd'hui. Une nouvelle démonstration de comment, dans la bouche des grands défenseurs de la République, la lutte pour la laïcité n'est toujours qu'une couverture aux politiques les plus racistes et discriminantes à l'égard des minorités religieuses du pays, politiques qui ne se cachent en réalité que peu de leurs relents réactionnaires.
Gérald Darmanin ajoute avec ce livre, aux étiquettes de ministre agresseur, islamophobe ou encore défenseur de l'Action française, celle d'antisémite, renforçant son image de personnalité du gouvernement parmi les plus ouvertement réactionnaires. Emmanuel Macron n'a par ailleurs pas pris la peine de réagir aux propos de son ministre, sans grande surprise de la part du président, très complaisant à son sujet depuis le début, qui déclarait il y a quelques mois que les accusations de viols qui visaient Darmanin n'étaient « pas un obstacle » à sa nomination. Le tout dans un silence complice des grands médias, à l'image de son passage ce mercredi matin au micro de BFMTV-RMC face à Jean Jacques Bourdin qui ne l'a nullement inquiété sur cette nouvelle affaire.
Brusquement, les vrais coupables, c'était toute une partie des discours de gauche.
Brusquement, Manuel Valls était donné en exemple.
Manuel Valls qui accuse qui d'être responsable de la mort de Samuel Paty? Rien de moins que La France insoumise, la gauche journalistique, Edwy Plenel, la gauche radicale, l'Unef, la Ligue de l'enseignement, la Ligue des droits de l'Homme.
Par je ne sais quel tour rhétorique, le fait d'avoir répété qu'il ne fallait pas tenir pour responsables des attentats tous les musulmans fait désormais de vous un suppôt du terrorisme.
Jean-Michel Blanquer a même parlé de «complicité intellectuelle du terrorisme», visant les universitaires qu'il soupçonne du fameux islamo-gauchisme, dont on taxe désormais n'importe qui. On est arrivé à un stade où, quand Gérald Darmanin dit qu'il est choqué par les rayons halal et qu'on fait remarquer que c'est une phrase digne de l'extrême droite, on est direct catalogué islamo-gauchiste.
Mais ce n'est pas tout. Si j'ai bien compris, accepter la présence de femmes qui portent le voile dans l'espace public fait également de vous un·e islamo-gauchiste. Pareil si vous trouvez normal qu'elles aient le droit de parler.
Ça ne vous dérange pas que des mères d'élèves qui portent un voile accompagnent une sortie scolaire au Louvre? Vous êtes complice de terrorisme.
[...]
Je le cite in extenso: «Ma deuxième inquiétude, c'est l'action d'un déséquilibré, d'un extrémiste, qui va commencer, on a déjà vu l'exemple peut-être au Champ-de-Mars, qui va aller tirer sur une mosquée, qui va vouloir aller frapper des femmes voilées, et si un tel événement se produisait ou se répétait plusieurs fois, nous perdrions l'avantage moral que nous avons gagné en tant que nation victime du terrorisme islamiste.»
Peut-on dire quelque chose de plus ignoble?
Quel avantage moral gagne-t-on à voir des gens se faire massacrer à un concert ou à une terrasse de bar?
Quel est ce calcul dégueulasse?
Il n'y a aucun avantage moral en soi à être victime de terrorisme. Ce qui peut nous en faire gagner, en revanche, c'est la manière dont la société réagit à ces attaques.
Et au vu des derniers jours, je ne suis pas optimiste.
Quand tu te rends compte que Titiou Lecoq est aussi pessimiste que toi, il y a de quoi être inquiet.
Pour l'essayiste [Caroline Fourest], "beaucoup de jeunes musulmans pensent qu'ils sont visés, que tous nos débats ne les concernent qu'eux".
Hmm... Comment te dire Caro, comment te dire... ? Après des années à cracher ta haine des musulmans (au sujet de laquelle tu n'as jamais été condamnée, c'est bien connu) à longueur d'antenne, tout en expliquant que l'islamophobie n'existait pas ; après des années pendant lesquelles la presse magazine n'a pas pu passer un seul mois sans faire au moins une "Une" sur les musulmans qui se croient tout permis/menacent la laïcité/la République/sont pas des gens comme nous ; après des centaines d'heures de débats télévisés gerbants, à grands renforts de penseurs de l'acabit d'Eric Zemmour, Pascal Bruckner, Ivan Rioufol et les autres, venus nous expliquer qu'ils étaient contre le racisme, mais que la haine des musulmans, c'était juste pour lutter contre un prétendu "grand remplacement" ; après des années passées à expliquer à une partie de la population qu'elle devait s'excuser chaque fois qu'un malade mental tuait quelqu'un ou qu'un terroriste semait la désolation ; après 30 ans d'oppressions systématiques des femmes et des jeunes filles ayant choisi de porter le voile, à l'école, au travail ou même dans une crèche ; après des années et des années où, si t'as une tête d'arabe, tu ne risques pas de trouver du boulot ; après des années, des années et des années de discrimination, de mépris, et maintenant de haine pure à l'encontre de français qui ont juste le tort d'avoir eu des parents ou des grands-parents amenés en France par charters entiers à une époque où en était bien contents de les trouver, les musulmans, pour faire les boulots de merde que les français ne voulaient plus faire... bref, ça t'étonne vraiment qu'après tout ça, les "jeunes musulmans" se sentent un tout petit peu atteints par toute cette merde qui leur tombe sur la tête dès qu'ils allument la télé, la radio, ou qu'ils vont sur internet ?
Tu te fous de la gueule de qui, dis ?
Vu le nombre de fois où j'ai cité le CCIF, je crois que je suis bon pour un aller-simple pour Kerguelen.
Jusqu’à preuve du contraire le @ccif n’a rien à voir avec ça. Dissoudre une association qui porte la voix de ceux qui se sentent discriminés, ce n’est pas lutter contre le terrorisme, mais ajouter de la discrimination à celle déjà subie par les musulmans.
Bien contre sa volonté, Imane Boun, étudiante en communication de 21 ans, se retrouve depuis quelques jours dans la tourmente. En cause, une vidéo de BFMTV mettant en avant les recettes et bons plans qu’elle donne sur les réseaux sociaux aux bourses les plus légères et qui n’a pas plu du tout à la journaliste du Figaro Judith Waintraub.
Celle-ci a effectivement déploré dans une succession de tweets qu’une femme voilée soit mise en avant le 11 septembre, jour anniversaire des attentats de 2001 aux États-Unis.
Jusqu'à quel point faut-il être malade dans sa tête pour opérer le rapprochement jeune fille voilée <=> 11 septembre 2001 ?
Au final, la jeune étudiante humiliée et insultée publiquement a supprimé son compte, et la journaliste raciste joue les victimes.
Je ne vais pas trop sur Twitter -pas plus d'une fois par semaine, c'est une question de santé mentale. Et dire que je n'y suis allé aujourd'hui que pour suivre des liens de Marion Montaigne dans son 2ème article sur le Covid19...
De fait, j'ai découvert cette histoire à rebours suite à 1 tweet de @Padre_Pio1 :
Imane, la jeune fille publiquement assimilée aux terroristes des attentats de 2001 pour avoir parlé de cuisine, a donc supprimé son compte.
C'est un des épisodes les plus sales que j'ai vu sur ce réseau.
France is now mandating masks for all citizens in certain public areas during the coronavirus pandemic. But that doesn't change the country's controversial ban on Islamic face coverings.
The French government confirmed that its years-long ban on wearing burqas and niqabs in public will remain in place, even as face masks become mandatory on Monday. While French citizens nationwide will be covering their faces, women who do so with Islamic garb are still subject to punishment.
"Can the Islamophobia be any more transparent?" Human Rights Watch executive director Kenneth Roth said on Twitter. "The French government mandates masks but still bans the burqua."
En France, tu peux cacher ton visage pour te protéger d'une épidémie, mais si tu le fais parce que tu es musulmane, tu risques une amende.
Pour ma part, moi qui ai spontanément effectué il y a peu le parallèle entre le sort des juifs dans les années 1930 et celui des musulmans aujourd’hui, je pense qu’il n’y a que deux façons de juger de la légitimité de ce rapprochement. Soit on est choqué par le sort fait aujourd’hui aux musulmans en France, et l’on pense que celui-ci relève non seulement du racisme, mais aussi de la désignation expiatoire d’un bouc émissaire, auquel cas l’emploi de symboles forts, fut-il polémique, est parfaitement justifié (à plus forte raison quand le discours ambiant entreprend de minimiser l’existence du racisme, rebaptisé «critique des religions»).
Soit on pense, comme c’est le cas de ceux qui traitent leurs adversaires d’«islamo-collabos», qu’il ne faut pas confondre racisme et critique des religions, ou que le racisme est une chose trop grave pour laisser des ennemis de la nation s’en prévaloir, et on va évidemment conclure que mêler le souvenir de la Shoah avec celui des attentats est une offense au peuple juif.
Autrement dit, soit on est antiraciste et on juge qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la multiplication des agressions contre les musulmans pour s’alarmer de la montée de l’islamophobie, soit on a été intoxiqué par un nouveau type de racisme, panique issue du néoconservatisme américain mêlant clash des civilisations et peur du terrorisme, et on a du mal à comprendre que des bourreaux puissent être simultanément des victimes. Je suis navré pour BHL et consorts, mais s’ils n’admettent pas que l’on puisse évoquer le racisme ni employer ses symboles lorsqu’il s’agit des musulmans, alors ils démontrent simplement qu’ils sont islamophobes. Avec tout mon soutien à l’admirable Esther Benbassa, qui est pour les progressistes une source d’inspiration et de joie.
Un pompier de la caserne qui, visiblement, et selon sa hiérarchie, « pensait bien faire [et] d’appliquer la loi de bonne foi » a mis un terme à la sortie scolaire d’une classe de maternelle, car les accompagnatrices portaient un hijab.
Cette histoire illustre l’état d’esprit nauséabond qui plane dans les institutions étatiques où le racisme d’État — et son corolaire l’islamophobie — se fait de plus en plus visible et assumé, encouragé par la production d’un discours raciste à tous les niveaux.
[...]
La radicalisation de l’État et son orientation de plus en plus ouverte vers l’extrême droite porte en lui les prémisses pour une fracturation nette de la société. Si aujourd’hui cette affaire de caserne s’est terminée dans « l’apaisement », cela ne change en rien les phénomènes sous-jacents qu’elle révèle : à savoir la bureaucratisation du racisme, incarnée dans l’islamophobie, comme outil de domination pour encadrer et réprimer la classe ouvrière racisée.
« Selon ce document, un acte terroriste ne peut être que le fait de musulmans ! Ce genre de tableau ne peut que faire plaisir aux racistes et renforcer le racisme anti-musulman. Ça crée une ambiance de délation au travail », commente une professeure jointe par StreetPress. « J’ai honte », écrit sur Twitter Clément Carbonnier, actuellement en recherche à l’université de Sherbrooke et issu de la fac de Cergy. Renaud Epstein, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain (relié à l’université de Cergy), tweete : « La liste des “signaux faibles” qui y figure est sidérante. Si je devais l’utiliser pour une auto-analyse, j’aurais de bonnes chances de gagner un voyage gratuit à Guantanamo ».
via Riff et Seb
CW : mort, terrorisme
Alors que les médias étaient totalement focalisés sur l’histoire personnelle du terroriste, soulignant son engagement à inciter à la « guerre civile » en Amérique et à montrer son admiration pour une clique hétéroclite de suprématistes blancs tels que Dylann Roof et Anders Breivik, j’ai embrassé les victimes musulmanes. Et j’ai ouvert un fil de discussion pour partager leurs histoires, célébrer leurs vies et faire connaître leurs noms.
Si nous ne racontons pas nos propres histoires, les médias dominants nous ont confirmé maintes et maintes fois que personne ne le fera. Les musulmans sont généralement dignes d’intérêt quand ils sont du côté des méchants – pas du côté des victimes. Et l’islamophobie se perpétue en décrivant les musulmans, victimes ou méchants, comme un bloc sans visage, sans nom et monolithique.
Le fil Twitter : https://twitter.com/KhaledBeydoun/status/1106746726864637952
Il y a des enfants de 3 ans parmi les victimes.
Vu sur Seenthis : les européens surestiment grandement la part de musulmans dans la population.