Je tombe là dessus via Marc et, a priori, je pense qu'il faut en prendre et en laisser dans ce genre d'article. D'abord parce qu'on met complaisamment en avant les grosses fautes, les cuirs, les inexactitudes et autres manques de culture générale, comme si c'était la norme ou la majorité : on voudrait bien avoir soit des statistiques, soit le rapport complet. Là, c'est juste pour défendre UN point de vue, à savoir que (je caricature un peu) : le niveau de nos enfants baisse parce que celui des nouveaux profs n'est pas bien haut.
D'autre part, et ce constat n'est que le corollaire du précédent, Marianne est a minima un journal conservateur. En tant que tel, c'est plutôt attendu de sa part de faire un énième article sur "le niveau baisse" et "les profs sont tous des cons regardez les résultats des concours" ; par-ailleurs, en tant que tel il défend donc une vision "élitiste" de la culture, avec des valeurs culturelles valorisées et d'autres méprisées. Victor Hugo plutôt que Disney, la littérature "de qualité" plutôt que Marvel.
Je ne dis pas qu'il faut jeter la littérature classique, les grands films... mais il ne faut pas mépriser le reste. Avec le mépris, vous ne gagnerez aucun nouveau lecteur, spectateur... pour le contenu dit "de qualité" (putain, on dirait qu'on parle de jambon), et vous perdrez aussi les autres, qui regardent Marvel, Netflix et Disney.
Je viens de tomber là dessus ; pas jeune (2018), mais toujours pertinent : Frida Kohla n'était, ne doit pas être une idole pop. Mais alors, pas du tout.
Mis à part les commentaires sexistes de quelques beaufs en train de crever dans leur vomi, la réception du happening est plutôt positif.
C'est à crever de constater que si tu veux qu'on s'intéresse à ce que tu dis, il faut soit faire la grève de la faim, soit se foutre à poil pour choquer le bourgeois.
Merci pour Philippe Etchebest : non, merci, vraiment, c'est pas la peine. On va réouvrir les restau, déconnez pas.
L’actrice Jeanne Balibar d’abord, à l’origine de la tribune du Monde signée par quelque sept cents personnalités publiques. Dans Les Inrocks, elle lance un cri d’alarme :
Il y a une urgence. Il y a tous les jours des gens qui vont basculer au RSA. Il y a des compagnies qui sont déjà en train de crever. Il y a de l’argent qui est là, déjà débloqué dans les régions, mais qui administrativement ne peut pas être versé parce qu’on ne remplit pas la règle du “service fait” – évidemment puisque les compagnies n’ont pas pu faire ce pour quoi elles étaient programmées. On est en pleine destruction, déjà, en ce moment – c’est pour ça que je refuse les invitations à m’épancher sur le “monde d’après”. Là on n’est pas après, on est pendant.
Un cri d’alarme qui est, n’ayons pas peur des mots, aussi un coup de gueule adressé aux pouvoirs publics français, dans l’espoir d’être entendue : "Il y a sept milliards qui ont été débloqués pour Air France. Très bien, mais combien pour nous ? En Allemagne, Merkel a débloqué 50 milliards. En France, les besoins n’ont pas été chiffrés. Alors on ne sait pas ce que l’Etat peut se permettre, mais de toute façon la notion de ce que l’Etat peut se permettre a complètement changé entre le 15 et le 17 mars. C’est une idée de l’humanité et de la France qui est en jeu : est-ce qu’on pense qu’on s’occupe de tous les êtres humains qui sont dans le territoire dont on a la responsabilité politique, ou pas ? Est-ce qu’on pense qu’on s’occupe de garder un secteur d’activité qui représente 5 % du PIB, ou pas ? Est-ce qu’on veut garder une puissance de création poétique, ou pas ? Ou est-ce que par incurie, on envoie des millions de gens à l’aide alimentaire, à côté de quelques propositions Netflix ou des jeux vidéo fournis par des gens qui ne payent pas leurs impôts en France ?"
Cette invisibilité de toute une partie de la culture du pays ne vient pas des mentalités mais du récit d’opposition qui continue de peser sur ces différents mondes culturels. Comme s'il y avait LA culture française celle qui aspire à l’universel et se positionne par rapport à l’histoire, et puis les cultures françaises. Celles de divertissement disons, forcément contingentes et négligeables. Et lorsqu’elles sont mentionnées, c’est en tant que phénomènes mais sans considération critique. En 2012 quand Françoise Bourdin a été l’invitée de Laurent Ruquier sur France 2 dans « On n’est pas couché », Christophe Barbier directeur de L’Express, expliquait qu’il n’en parlait pas dans son journal car elle n’allait pas changer l’histoire de la littérature ni entrer à l’Académie française. Mais alors, en dehors de cette culture, point de salut ? Bien sûr tout ne se joue pas sur le même registre, mais cette surdité entretient la petite musique d’une opposition entre centre et périphérie.
Mumtâz Mahal était fiancée à l'âge de 14 ans. Elle a subi une grossesse presque tous les ans jusqu'à sa mort. Elle est décédée des suites d'une hémorragie post-partum à cause des grossesses multiples qu'elle a été forcée de subir. Il est absurde que beaucoup considèrent cette forme de travail reproductif mortel comme une indication du statut de femme "préférée" de Mumtâz. Être le premier choix du harem d'un homme, ce n'est sûrement pas l'idée qu'une femme se fait de la romance. Et Shâh Jahân de son vivant avait rassemblé 2.000 femmes dans son harem ! Mais si, effectivement, Shâh Jahân partageait cette intimité particulière avec Mumtâz, n'aurait-il pas remarqué son corps, visiblement, en train de s'affaiblir et de s'effondrer, juste devant ses yeux, à chaque grossesse successive ? Ou était-elle seulement un vagin et un utérus détachés, un jouet sexuel pour lui, et pas une personne réelle dont le corps, la santé et le bien-être s'enregistreraient dans sa conscience de quelque manière que ce soit ?
A méditer à chaque fois que l'on contemplera le Taj Mahal - monument par ailleurs contesté par les nationalistes hindou car étant l’œuvre d'un musulman...
Le Conseil d’État estime que, compte tenu de la durée pendant laquelle la statuette litigieuse a été détenue par les requérantes sans initiative de l’État pour la récupérer, ces dernières peuvent effectivement se prévaloir du droit au respect de leurs biens. Il juge cependant que l’intérêt patrimonial de la statuette justifie qu’elle soit rendue à son propriétaire, c'est-à-dire à l’État, sans que soit méconnue l’exigence de respect d’un juste équilibre entre les intérêts privés de ses détenteurs et l’intérêt public majeur qui s’attache à la protection de cette œuvre d’art.
C'est particulier quand même :/
Je traduis pour les non juristes : la statue appartient à l'Etat, on reconnait quand même qu'il faut respecter la propriété privée, mais bon, rend cette fucking statue maintenant.
J'invite les malheureuses futures ex-ex-propriétaire (parce que la statuette, elles voulaient quand même la fourguer au plus offrant), et tous mes lecteur-ices, à venir fêter cette excellente décision du Conseil d'Etat au (très beau et gratuit) Musée des Beaux Arts de Dijon, où vous pourrez admirez ce que le Conseil a fait pour vous et pour la collectivité en empêchant que ce chef d'oeuvre inestimable quitte la France.
Bon. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a encore eu des gabegies administrativo-politiques derrière. Le Monde nous apprend en-effet que :
En décembre 2017, Marie-Claude Le Floc’h, membre de la famille propriétaire expliquait à l’Agence France-Presse : « Nous avons envisagé de la céder à un musée à la mort de ma mère, mais personne ne voulait l’acheter, ni le Louvre ni l’Etat. On a finalement décidé de la mettre en vente fin 2014 en demandant une autorisation de sortie du territoire [ce que le ministère de la culture a refusé]. »
Bizarre non ?
Je parle ici de misogynie, car je remarque que le dégoût le plus total est réservé à tout ce qui est stéréotypé féminin, surtout ce qui est aimé par les adolescentes ou les « matantes ». J’ai aussi reçu des critiques pour avoir écrit à propos de Keeping up with the Kardashians, comme si cela affectait mon intelligence ou le respect qu’il fallait avoir envers moi en tant qu’« intellectuelle ». J’ai entendu aussi de nombreuses fois de la part d’hommes universitaires que Nicki Minaj est trop vulgaire, qu’elle ne fait pas de la « vraie musique » et qu’eux n’écoutent que du classique et du jazz, évidemment. J’ai entendu des commentaires désobligeants sur le maquillage, la mode, on m’a dédaignée parce que j’aime écouter America’s Next Top Model et que je joue aux Sims. Pourtant, leur attitude envers les éléments de culture pop associés à la « masculinité » est souvent beaucoup plus permissive. Personne ne m’accuse de ramollir les cerveaux de la population quand je parle de jeux vidéo comme Diablo ou God of War, ou quand j’explique pourquoi j’aime écouter des films de superhéros. Il y a parfois certains « intellectuels » plus critiques du sport, mais encore là, je n’ai jamais assisté à un niveau de dédain aussi général et intense que lorsqu’il est question de choses « féminines ».
Putain de charabia sexiste et méprisant :/
"l’aimantation érotique de l'actrice" => le mec, on lui fout sous les yeux une cyborg en images de synthèse, il arrive quand même à bander en pensant à Scarlett Johansson.
Waouh, sur France Info ils en sont déjà à l'épisode XVII :O
EDIT : je suis en train d'écouter, c'est pas mal du tout :)
J'aime doublement cette vidéo, que vous avez peut-être déjà vue.
Déjà parce que le chœur est sublime, et aussi parce que c'est -150 ans après sa création- toujours un acte politique, surtout par ce que Riccado Mutti à dit ce soir là :
« Oui, je suis d'accord avec ça, "Longue vie à l'Italie" mais... Je n'ai plus 30 ans et j'ai vécu ma vie, mais en tant qu'Italien qui a beaucoup parcouru le monde, j'ai honte de ce qui se passe dans mon pays. Donc j'acquiesce à votre demande de bis pour le "Va Pensiero" à nouveau. Ce n'est pas seulement pour la joie patriotique que je ressens, mais parce que ce soir, alors que je dirigeais le Chœur qui chantait "O mon pays, beau et perdu", j'ai pensé que si nous continuons ainsi, nous allons tuer la culture sur laquelle l'histoire de l'Italie est bâtie. Auquel cas, nous, notre patrie, serait vraiment "belle et perdue". Depuis que règne par ici un "climat italien", moi, Muti, je me suis tu depuis de trop longues années. Je voudrais maintenant... nous devrions donner du sens à ce chant ; comme nous sommes dans notre Maison, le théâtre de la capitale, et avec un Chœur qui a chanté magnifiquement, et qui est accompagné magnifiquement, si vous le voulez bien, je vous propose de vous joindre à nous pour chanter tous ensemble. [applaudissements] Mais au tempo s'il vous plaît ! [rires de la salle] »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Va,_pensiero#Le_bis_de_Muti)
Je la trouve surtout vulgaire cette étiquette (plus à cause du fait de boire au goulot qu'à cause du doigt d’honneur en plus), et du coup elle ne donne pas envie de découvrir ce qu'il y a dans la bouteille. Pour moi, le vin ça doit être un peu chic, pas un peu trash.
Sur le même thème : voir ce blog : http://sowine.typepad.fr/sowine/2009/08/culture-du-vin.html
Et tout cela me fait penser à la pub interdite du BIVB il y a presque 10 ans, qui pourtant ne cassait pas trois pattes à un canard : http://vigne.reussir.fr/actualites/interprofession-viticole-la-campagne-de-publicite-du-bivb-interdite:22004.html
J'adore l'approche de @GallicaBnF pour partager les documents anciens.
Énième article sur le Musée d'Orsay qui interdit les photos... alors même que le ministère de la Culture vient de diffuser une charte autorisant les photos dans les monuments nationaux afin d'en faciliter le partage sur les réseaux sociaux...
via Timo et Kevin
"Quatre hypothèses, je vous laisse choisir :
"Le talon n’est donc pas qu’un simple élément de costume, il est un caractère sexuel tertiaire qui met en valeur et exagère les caractères sexuels féminins."
Quand on voit l'énergie et le pognon qu'ils dépensent là dedans, et qu'on se dit que cela aurait pu depuis longtemps être employé dans la mise en place d'un système alternatif... C'est assez triste.
Attention : NSFL : photos de corps en décomposition.
Il y a quelque chose de fascinant et de profondément relativiste là dedans : nos corps ne sont que des véhicules, il convient de les détruire après usage. On est loin de nos usages où nous cachons le cadavre et préférons tout ignorer de sa destinée... On retrouve la même philosophie dans la crémation pratiquée par les hindous, même si elle parait plus "propre" et plus rapide.
Dans les commentaires sur Reddit (http://fr.reddit.com/r/WTF/comments/2ddaok/towers_of_silence/), on trouve ce lien vers une pratique semblable au Tibet. Cette fois, les cadavres sont laissés aux bons soins des oiseaux prédateurs : https://en.wikipedia.org/wiki/Sky_burial
Je suis d'accord avec toi, mais pense aussi à cette "culture de masse" que l'on tente de nous faire ingurgiter (CD, blockbusters, jeux vidéos mal finis, livres mal écrits du dernier écriniais à la mode...) : ça, c'est de la "culture" (à défaut d'un autre terme) éminemment périssable... quand elle n'est pas "à jeter"...