Mediapart a révélé ce vendredi qu’Agnès Saal, l’ex-directrice générale du Centre Pompidou de 2007 à 2014, puis présidente de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) de mai 2014 à avril 2015, suspendue pour des frais de taxi excessifs, n’a pas seulement été nommée haut fonctionnaire au ministère de la Culture. Selon un arrêté signé par le Premier ministre, le 3 août, elle a aussi été promue au grade d’administrateur général. Un échelon spécial qui, selon le site d’information, autorise une hausse d’environ 10 % de son traitement
Bon en gros, c'est comme si on lui disait : "Tu as très mal agi, c'est pas bien. Viens, je vais te donner une grosse promotion. Vilaine, va."
"9 postes de préfets de région, 9 postes de directeurs régionaux des finances publiques des anciennes régions, ainsi que 63 postes de directeurs régionaux, ont d'ores et déjà été supprimés. [...] Pour autant, il subsiste encore "des incohérences ou des doublons"."
"[Le gouvernement] souhaite que les préfets de région assument pleinement leur pouvoir d'impulsion et de cadrage, et qu'ils disposent des moyens pour le faire. Cela implique "une autorité pleine et entière sur des équipes régionales, et la réaffirmation de leur mission de coordination des autres services et opérateurs de l'Etat"."
Et les exceptions sont... ?
En lien avec le shaare précédent. Kafkaïen.
Bravo à Camille Polloni pour son abnégation.
Je vais peut-être jeter de l'huile sur le feu mais bon, c'est moi qui ai posté le lien à l'origine de tout ça... Je vais être honnête : je suis de l'avis de Kevin. Mais je comprends que tu aies pu te sentir blessé. Ce n'est pas facile de remettre en cause quelque chose qui nous parait "évident" et "normal", j'en sais quelque chose. Pour toi, il est "normal" de faire une crèche à Noël, c'est "évident", c'est la tradition. Je n'ai pas de problèmes avec ça. Mais le problème posé ici est d'un autre ordre : il concerne la sphère publique. Et si tu peux faire ce que tu veux chez toi, tu ne peux pas faire tout ce que tu veux dans l'espace public. Et ces contraintes sont encore accrues lorsque l'on est dans le cadre d'un service public.
Full disclosure : je suis catholique car né dans une famille catholique et baptisé dans cette religion. J'ai été au catéchisme, j'ai fait ma communion, ma confirmation et tout le tralala... Mais depuis quelques années je suis parfaitement athée. Je ne détaillerai pas ici le raisonnement qui m'a conduit à ce qui est devenu pour moi une évidence.
Tu dis que la religion incite à la tolérance, que la religion n'a aucun rapport avec l'Histoire, que c'est une sorte de philosophie... Ce sont des idées que je respecte mais auxquelles je ne souscrit pas. Je pourrais écrire encore et encore sur chacun de ces points pour illustrer mon point de vue, mais on s'éloignerait du débat ; et mon objectif n'est pas de faire triompher mon point de vue à n'importe quel prix (Cf. Le billet de blog de Cyril Borne que j'ai shaarlié ce matin), mais d'expliquer en quoi il était nécessaire de retirer cette crèche de cet endroit là. En dehors de toutes considérations personnelles, la loi stipule que les administrations comme les agents publics doivent observer une stricte neutralité sur la question religieuse, entre autres choses.
Si on prend un peu de recul, on s'aperçoit qu'il ne s'agit pas d'un problème de religion, ni de laïcité - et de la façon dont on applique ce concept depuis quelques années dans ce pays. C'est un problème de droit. Le droit dit que les services publics doivent être neutres. Le service en question dispose une crèche dans ses locaux accessibles au public. Une crèche est un symbole chrétien. J'enfonce le clou : ce n'est pas en tant qu’œuvre d'art que ça a été exposé, c'est délibérément en tant que symbole religieux, à l'époque de l'année ou cette religion célèbre la naissance du Christ. Il s'agit donc d'une atteinte au principe de neutralité. C'est aussi simple que ça.
Je serais moins catégorique sur la présence d'un sapin de Noël par exemple. Le cas s'est déjà présenté il y a quelques années, quand une mère de famille avait demandé le retrait d'un arbre de Noël dans une classe ou dans une crèche, je ne sais plus, au motif qu'il s'agissait d'un symbole religieux, ce qui n'est pas vraiment évident. Je ne sais plus comment l'affaire s'était terminée.
Ce qui suis est juste pour creuser un peu le sujet, vous n'êtes pas obligés de lire ^^
Pour aller plus sur le fond, l'intervention de Riff (http://www.seven-ash-street.fr/links/?UTNxBQ) est tout à fait pertinente : il y a fort à parier que l'on aurait entendu les indignés professionnels à des kilomètres à la ronde au moindre symbole... musulman par exemple ? D'où le tweet ironique de Me Eolas. Pour en revenir au problème, que j'évoquais plus haut, de ce pays (ou plutôt de la classe politique de ce pays) avec la laïcité, c'est qu'ils ont complétement dévoyé le concept depuis une vingtaine d'année en le vidant de sa substance. Initialement, la République se déclarait laïque (je laisse de côté toute la guéguerre entre la IIIème République et l’Église, sinon on ne s'en sortira jamais) dans le sens où elle acceptait toutes les religions, à condition qu'aucune n'ait la prééminence sur les autres. C'est le sens de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, et l'une des bases de cette neutralité que j'évoque. La République française accepte toutes les religions, avec les restrictions d'usage (respect de l'ordre public, interdiction du prosélytisme dans certaines situations, encadrement de l'enseignement religieux...)
Mais depuis les années 90 (je fais référence à la circulaire Bayrou de 1994 sur le voile à l'école) et cette espèce de fixette collective sur l'Islam, on a de plus tendance a interpréter la laïcité comme une "absence de signe religieux" et plus particulièrement comme une "absence de signes religieux renvoyant à l'Islam". Ne me dites pas que j'invente, je pourrais ressortir 50 faits divers montés en épingle pas les médias pour étayer mes dires.
Je me note ça dans un coin.
via http://www.mypersonnaldata.eu/shaarli/?CEM9Sg
Je fais juste remarquer au passage que "mon service public" fonctionne aussi pas mal dans son genre, et permet notamment de prévenir plusieurs administrations simultanément en cas de déménagement.
Justement... J'ai l'impression que tu tournes autour de la vérité sans la voir : ce projet est une forme de re-centralisation qui ne dit pas son nom.
Je ne pense pas qu'il y ait spécifiquement des intentions malveillantes derrière ça, mais une profonde méconnaissance des enjeux... Tout est dans cette phrase : "dicter quelques préconisations de fermetés pour éviter que les administrations et les agences de communication qui réalisent leurs sites web (cherchez l’erreur)" L'administration qui fait réaliser son site web veut juste que "ça marche" (et que ça coûte pas trop cher) ; et les responsables du projet aiment bien avoir les chiffres de la fréquentation pour pouvoir montrer à leur chef (directeur, ministre...) que c'est un bon projet, qu'ils ont bien travaillé, puisque le site a plein de visites...
J'en parlais ici en juillet : http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?ljBUHg#ljBUHg
Ça y est, c'est officiel : désormais le silence gardé pendant deux mois par l’autorité administrative sur une demande vaut décision d’acceptation. Connerie.
MAIS ILS SONT STUPIDES OU QUOI ?!?
Jusqu'à maintenant la règle était : silence gardé pendant 2 mois = rejet de la demande (sauf exceptions : durées variables suivant les domaines, et règle inversée parfois, notamment en urbanisme : si ta demande de permis de construire n'est pas rejetée au bout de x mois -je ne me souviens pas du délai exact- tu peux commencer à construire ta maison)
Il faut bien comprendre le bien fondé de cette pratique : l'Administration -en dehors de toute question et/ou polémique sur les effectifs, le temps de travail, la RGPP...- n'a pas toujours le temps/les moyens de répondre individuellement à toutes les demandes. Ce système permet de se concentrer sur les dossiers auxquels ont souhaite donner une suite positive, ou bien nécessitant une expertise ; d'où le délai de deux mois. Si vous comptez les délais d'acheminement postaux (parfois hasardeux), les week-end, les éventuelles vacances, les dossiers en retards... le délai de deux mois est parfois tout juste suffisant.
Le gouvernement prévoit de renverser cette règle, de faire de l'exception la généralité : le silence gardé par l'Administration pendant 2 mois vaudra acceptation Ça change tout, et ça risque de faire de gros dégâts. Imaginez. Vous déposez une demande auprès d'une Administration, à n'importe quel sujet. Pour des raisons que je n'évoquerai pas ici, vous n'obtenez pas de réponses, quand bien même votre demande aurait dû être refusée... Pas la peine de faire un dessin : les TA, déjà à genoux, vont crouler sous les recours (Administration contre usagers, usagers lésés par une décision implicite d'accord donnée à un voisin/concurrent...)
Par ailleurs, cette décision serait gérable si elle ne venait pas se greffer à un contexte de "crise" ; en clair, il faudrait que l'Administration (dans son ensemble, il y a des secteurs où c'est moins pire) ait déjà les moyens d'effectuer ses missions actuelles avant d'ajouter ce qui sera fatalement une charge de travail conséquente : il va falloir répondre à tous les courriers, sous peine de voir les demandes les plus fantaisistes se réaliser. Et de fait, contrairement à ce que j'ai pu lire sur Twitter, la charge de la preuve incombera à l'administration qui répond : LR/AR (donc surcoût), sinon, n'importe qui pourra prétendre ne pas avoir reçu la réponse...
via https://twitter.com/JPhDerosier/status/354960711534915589