Aujourd’hui j’ai vécu un truc génial!
Une patiente de 42 ans en échec de PMA m’annonce qu’elle abandonne le projet d’enfant.
Je lui fais une écho pour des douleurs abdo juste de principe et là ! Surprise !! Un embryon de 9 SA avec activité cardiaque ! 😃
J’adore ce métier
Rhââââ. Mais putain, non, non et re-non bordayl. Okay, c'est une "belle histoire" pour nourrir ton lectorat sur bientôt feu-Twitter. Mais merde, ça vient nourrir ce cliché selon lequel "tu sais, ma cousine Trucmuche, avec son mari, y pouvaient pas avoir d'enfant, ben quand ils ont décidés qu'ils arrêtaient d'essayer, paf, elle est tombée enceinte". Regardez donc les réactions sous le tweet. J'ai envie de les gifler un par un quitte à m'user les doigts. Bon, d'accord, je n'avais qu'à pas aller sur Twitter. Mais j'y suis allé et j'ai lu ça.
Ça me met dans une rogne, screugneugneu, vous n'avez pas idée.
Alors oui, il y a des "belles histoires", il y a des choses qui échappent à la connaissance médicale. Mais PUTAIN arrêtez de tout ramener à "c'est dans ta tête". Parce que pour les femmes, c'est juste l'horreur :
"Nous avons découvert que, parmi le groupe de participantes à notre étude ayant reçu un traitement de l'infertilité, plus particulièrement une fécondation in vitro, 30,8 femmes sur 1 000 avaient vécu une complication grave pendant leur grossesse, comparativement à 22,2 femmes sur 1 000 qui avaient donné naissance à un enfant sans avoir reçu quelque traitement", explique l'auteure principale de l'étude, la Dre Natalie Dayan, clinicienne-chercheuse à l'IR-CUSM et Directrice de médecine obstétricale à la division de médecine interne générale du Centre universitaire de santé McGill.
Soit un écart de 0,86 points entre les deux groupes. Vous trouvez vraiment ce résultat significatif au point de faire tout ce FUD ?
D'autant plus que :
Les chercheurs ont analysé les données provenant de 813 719 naissances dans les hôpitaux ontariens entre 2006 et 2012. Ils ont identifié 11 546 femmes ayant conçu un enfant après avoir reçu un traitement de l'infertilité et les ont jumelées avec 47 553 femmes présentant des caractéristiques similaires et ayant conçu un enfant sans aide médicale. Les femmes qui conçoivent un enfant après avoir reçu un traitement de l'infertilité sont généralement plus âgées, sont plus souvent mères pour la première fois, primipares et portent plus d'un foetus, que les femmes qui conçoivent "naturellement", et ces caractéristiques impliquent souvent une grossesse à haut risque.
[...]
les chercheurs notent que "on ne peut pas encore conclure si ce sont les composantes précises du traitement ayant recours à la fécondation in vitro qui contribuent aux complications chez la mère, comme la dose d'hyperstimulation ovarienne ou bien le transfert d'embryons ''frais'' ou congelés, ou bien si ce sont les caractéristiques des femmes qui optent pour cette forme de traitement, comme leur âge ou leur état de santé."
Voilà. Tout ça pour ça.
"Nos amis musulmans [insérer insulte]. Mais sinon j'ai un très bon copain arabe."
"Le jour où j’ai voulu faire un enfant par procréation médicalement assistée, j’ai découvert que je n’en avais pas le droit, alors j’ai décidé d’en faire un podcast. A défaut de descendance, j’aurais toujours laissé une trace. Aujourd’hui en France un certain nombre de techniques de procréation sont interdites ou restreintes mais pourvu qu’on ait les moyens financiers de franchir la frontière on peut faire ce qu’on veut. On vit une situation paradoxale où tout est interdit mais rien n’est impossible. Alors qu’est-ce que ça change me direz vous ? Tout. Parce que dès lors qu’on s’affranchit de la loi, on est obligé de se fixer ses propres règles. On devient seul juge de ce que l’on peut faire ou pas. En me lançant dans une FIV, je me suis vite noyée dans mes dilemmes bioéthiques personnels. Alors j’ai décidé d’aller voir comment d’autres avant moi avaient résolu les leurs."
Une série documentaire de Adila Bennedjaï-Zou, réalisée par Cécile Laffon et Emmanuel Geoffroy. A retrouver aussi dans Les Pieds sur terre à partir du 5 septembre.
Si à 50 ans, t'as pas choqué Christian Estrosi, t'as raté ta vie politique.
Lolo Wauquiez a donc parfaitement réussi la sienne, en remportant le prix du propos le plus abject de l'année ET EN MÊME TEMPS le plus stupide. Sous vos applaudissements.
Dimanche, Laurent Wauquiez avait considéré que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes « mènera [it] nécessairement » à la gestation pour autrui (GPA), « la marchandisation des gamètes » et « l’eugénisme ».
« Tout ceci a un nom, c’est l’eugénisme ; tout ceci a été fait par un régime, c’est le nazisme », avait-il déclaré devant les militants de Sens commun, le courant conservateur de LR. Déclenchant un tollé, il a ensuite cherché lundi dans un tweet à nuancer en affirmant avoir « voulu rappeler les leçons de l’Histoire ».
Il y a quand même un truc qui me chiffonne :
[Attention LOL]. On ne peut pas être aussi stupide [si, si]. Et j'ai compris, la vérité s'est imposée à moi dans son aveuglante simplicité : il n'arrive pas à le dire clairement, mais Lolo Wauquiez est POUR la PMA. Vous ne me croyez pas ?
Démonstration :
Bon, sérieusement cette fois : ce n'est pas à nous que ce triste sire s'adresse. C'est à ses électeurs. Et ce qu'il leur dit, c'est très simple : vous avez raison d'être contre la PMA pour toutes et la GPA à cause de votre homophobie, parce que ce sont des pratiques de nazis. Voilà, c'est juste ça. Le soufflé médiatique retombera, mais sa base a compris le message et continuera à le soutenir.
Elle est chouette cette vidéo, hein ? :)
D'accord d'un bout à l'autre avec B. Beaulieu.
Etre "l'objet d'un désir", voilà ce qui peut arriver de mieux pour un nourrisson dans ce monde violent et injuste, où tant de bébés sont parachutés "par erreur ou par inconscience" !
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Au passage, qui questionne les dispositions des parents hétéros à être de bons parents ? Quand je m'occupe d'une gamine battue et violée par son père, qui évoque cela ?
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Vous êtes des tartuffes, des hypocrites, d'artificieux dissimulateurs de la lesbophobie la plus crasse.
Ne vous cachez plus derrière des problèmes éthiques : des gens bien plus brillants que nous (et dont c'est le métier) ont mis quatre ans avant de statuer favorablement ! Lisez le compte rendu du CCNE.
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Ne vous cachez plus derrière des problèmes éthiques : des gens bien plus brillants que nous (et dont c'est le métier) ont mis quatre ans avant de statuer favorablement ! Lisez le compte rendu du CCNE.
Et c'est incroyable. Malgré 1.460 jours de débat et une conclusion nette, on demande encore leur avis aux lesbophobes de tout genre dans les médias. Il suffit pourtant d'une demi-journée au gouvernement pour signer deux-trois ordonnances réformant tout le Code du Travail.
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Notre société est loin d'avoir attendu la PMA pour voir des femmes élever des enfants "sans père" parce que celui-ci a fui ses responsabilités et s'est barré.
via Seb
Je n'ai pas réussi à choisir un paragraphe, il faut lire tout le texte :
Il fallait oser ! Sur fond de scandales de pédophilie, alors que l’Église catholique traverse une crise de crédibilité sans précédent, les évêques français n’hésitent pas à publier cent dix-huit pages sur la PMA. Pour la condamner sans appel, évidemment, et afin de peser sur une loi qui pourrait, conformément aux engagements du président de la République, en ouvrir l’accès à des femmes seules ou vivant en couple homosexuel.
Le plus étrange dans cette affaire, c’est que, du point de vue des autorités catholiques, la question est réglée depuis l’instruction Donum vitae, laquelle date de 1987 et interdit toute forme de procréation assistée à tous les couples, y compris et d’abord aux couples hétérosexuels mariés. En la matière, trois pages pour renvoyer à Donum vitae auraient été largement suffisantes, puisque, de fait, rien n’a changé depuis lors. Rappelons pour mémoire que le simple diagnostic de fertilité consistant à vérifier la production de spermatozoïdes vivants et bien formés est condamné au motif que le sperme est obtenu par le biais de la masturbation ; le sont a fortiori l’insémination médicale du sperme de l’époux, au motif qu’on ne peut dissocier l’acte sexuel et la procréation, la fécondation in vitro, pour la même raison, et bien sûr toute intervention d’un tiers donneur.
Était-il nécessaire d’en rajouter cent dix-huit pages, au risque d’être accusé d’homophobie ? Du point de vue des évêques, et par un vote unanime, oui ! Sur la pédophilie, le Conseil permanent de la Conférence des évêques se fend d’un texte de vingt-deux lignes, reprenant a minima la lettre du pape François, alors que, sur la PMA, elle publie cent dix-huit pages coéditées par trois grands éditeurs catholiques… question de priorité.
Les évêques disent vouloir rappeler « la valeur de la procréation : acte profondément et spécifiquement humain dont la manipulation entamerait gravement la valeur de fraternité qui fonde le pacte social en notre société ». Mais quelle est aujourd’hui leur légitimité ? Peut-on prétendre contrôler le corps des femmes, la sexualité des gens quand on a fermé les yeux sur des crimes sexuels commis sur des enfants ? Le pape recommande le jeûne et la prière ; les évêques pourraient commencer par jeûner de déclarations intempestives et inaudibles qui, en les disqualifiant, discréditent aussi l’Évangile.
Et c'est sur Témoignage chrétien, officine que je soupçonne d'être normalement plutôt bienveillante vis à vis de la religion du même nom.
Au passage, c'est effarant : l’Église "interdit toute forme de procréation assistée à tous les couples, y compris et d’abord aux couples hétérosexuels mariés". J'imagine que la PMA pour les couples homo doit représenter au moins l'incarnation du démon pour tous ces messieurs. Mais la mise en perspective de ce pensum avec les quelques misérables lignes que ces ordures ont consacré à la pédophilie au sein de leur institution est assez terrible. Et ça ose parler de "l'intérêt supérieur de l'enfant". Rhâââ, je sens que je suis en train de me mettre en colère.
J'ai même pris la peine de chercher une synthèse de la sainte thèse : https://eglise.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/2/2018/09/180920-Synthese-declaration-la-dignite-de-la-procreation.pdf ; parce que oui, le devoir (conjugal) sur tables des évêques sera bientôt disponible à la vente dans toutes les bonnes librairies catholiques, pour la modique somme de 4€.
Pour ce prix là, vous pourrez aussi bien acheter un paquet de capotes.
Je n'ai pas accès à l'article, mais j'ai quand même l'impression que c'est encore un de ces pseudo-penseurs qui passent leur temps à se tirer la nouille au lieu de faire des choses utiles pour la StartUp Nation (TM).
Ces deux seules phrases ont suffit à me faire bondir :
«En 2015, un bébé sur 32 a été conçu sans relation sexuelle»
«La technologie a transformé le désir d’enfant en projet parental, c’est-à-dire en volonté et en planification. Les planificateurs se croient managers de leur vie, alors que leur projet est suscité par l’offre technologique.»
Je veux bien qu'on discute de désir d'enfant, de l'opportunité de faire des enfants dans un monde qui part à vau-l'eau, et pourquoi pas de "planification", mais ne mélangeons pas tout.
Déjà, il faut se poser les bonnes questions :
Je vais essayer de penser à lire l'article, mais je ne suis pas certain que ça fasse beaucoup évoluer ma position, vu le concentré de connerie contenu dans ces deux seules phrases.
Je suis d'accord avec Baptiste Beaulieu, d'un bout à l'autre.
Vous êtes des tartuffes, des hypocrites, d'artificieux dissimulateurs de la lesbophobie la plus crasse.
Ne vous cachez plus derrière des problèmes éthiques : des gens bien plus brillants que nous (et dont c'est le métier) ont mis quatre ans avant de statuer favorablement ! Lisez le compte rendu du CCNE.
Et c'est incroyable. Malgré 1.460 jours de débat et une conclusion nette, on demande encore leur avis aux lesbophobes de tout genre dans les médias. Il suffit pourtant d'une demi-journée au gouvernement pour signer deux-trois ordonnances réformant tout le Code du Travail.
Et une évidence au passage :
Notre société est loin d'avoir attendu la PMA pour voir des femmes élever des enfants "sans père" parce que celui-ci a fui ses responsabilités et s'est barré.
Ce que je ne comprends pas, pour reprendre le questionnement qui ouvre et qui clôt cet article, c'est comment, 35 ans après la naissance du premier "bébé éprouvette" comme ils disent (mais quelle dénomination atroce ! Je préférerais que l'on dise "après la naissance du premier enfant conçu avec un appui médical"), comment l'esprit détraqué de certains peut faire l'association réductrice PMA = lesbiennes. Sans même parler du fait qu'il s'agit d'horribles homophobes, lesbophobes, intégristes... je ne vais pas reprendre l'argumentaire de Baptiste Beaulieu, on a l'impression, depuis quelques semaines, tant "on demande leur avis aux lesbophobes de tout genre dans les médias", que la réalité même de la PMA a été occultée, déformée.
PMA, cela veut dire "procréation médicalement assistée". Cela ne veut pas dire "procréation médicalement assistée pour les lesbiennes" ou "procréation médicalement assistée pour les femmes seules" ou "procréation médicalement assistée pour les hétérosexuels seulement" (même si, jusqu'à maintenant, c'est bel et bien le cas). Cela veut juste dire que l'on doit -ou devrait- aider tous les couples souhaitant avoir un enfant et rencontrant des difficultés pour y parvenir.
Il faut le dire : parfois, on vote de bonnes lois.
=> les députés viennent de voter, dans le cadre de l'examen de la "loi santé" un article permettant aux femmes salariées de bénéficier d'autorisations d'absence pour les actes médicaux.
Jusqu'alors, seules les interventions nécessitant un arrêt de travail étaient couvertes, et pour le reste "c'était débrouille-toi". Les hommes pourront aussi s'absenter pour trois rendez-vous.
Voir aussi : association BAMP http://bamp.fr/