Toujours via le cri du lapin (décidément j'ai bien fait de me mettre à la lire) : les "bosswares" sont des logiciels espions que des entreprises installent sur les PC de leurs employés... ben pour les fliquer y'a pas d'autres mots. Au menu des plus perfectionnés : monitoring de l'activité (ton boss sait que tu vas sur Youporn), Screenshots, Keylogger intégré, activation à distance du micro et de la webcam, et fonctionnement totalement invisible ! Elle est pas belle la vie ?
"Si j'avais su que j'étais en chômage partiel, je n'aurais jamais travaillé sept heures par jour." A l'autre bout du fil, Chloé*, salariée d'une agence immobilière dans la métropole lyonnaise, ne décolère pas : après avoir télétravaillé pendant deux mois en raison de l'épidémie de Covid-19, elle a découvert, en récupérant ses fiches de paie à la fin du confinement, que ses collègues et elle avaient en réalité été placés au chômage partiel. Pourtant, "compte tenu de la baisse d'activité de l'agence", Chloé s'était enquise auprès de sa hiérarchie d'une telle éventualité, comme en témoigne un e-mail daté de fin mars, consulté par franceinfo. "Mais on ne m'a jamais répondu", regrette la jeune femme. "Quand on les a confrontés, les responsables de l'agence ont assuré qu'ils avaient juste oublié de nous prévenir." Ecœurés par cette "fraude", Chloé et ses collègues ont contacté l'inspection du travail.
La société n'est pas capable de te fournir les moyens de travailler comme tes collègues valides ? Travaille chez toi !
Un inspecteur du travail s'est préoccupé de la santé du personnel d'une entreprise, sans équipement de protection face au risque Covid-19. Il a donc été mis à pied.
Le président délégué du Medef s’alarme déjà d’un « changement d’attitude brutal » des salariés
"Merde, les gueux se révoltent"
Pourtant il suffit de réfléchir quelques minutes pour comprendre que cette logique ne tient pas une démonstration à grande échelle. En effet, si ceux qui gagnaient le plus sont ceux qui travaillent le plus, il y a fort à parier que les ouvriers chinois ou les Taxis coréens tiendraient la palme des hauts revenus… Et force est de constater que ce n’est pas le cas.
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Encore une fois : travailler plus, n’est pas toujours la bonne solution, mais il m’aura fallu (très) longtemps pour complètement l’assimiler.
via Seb
Les faits s'étaient produits en novembre 2017 : le salarié entré à La Redoute, préparateur de commande et représentant CGT, se trouvait sur un poste de "picking" où les salariés sont alignés sur une chaîne de production, lorsqu'une "micro-panne" l'avait conduit à prendre une pause, mangeant une clémentine. Lorsque l'activité avait repris, il avait alors emmené les épluchures près de son poste de travail pour les jeter à la poubelle.
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"On me reproche d'avoir, deux mois auparavant, pris une sucrerie que j'ai mangée à 10H (...) Mais, dans notre équipe, tout le monde se planque pour manger, même aux toilettes ! On prend des collations, sinon on ne tiendrait pas", a assuré Smaïl
Vous disiez quoi déjà, sur le grand méchant américain Amazon ?
Vous regardez The good doctor ? Oui ? Non ? Vous savez, cette série où un jeune interne en chirurgie autiste (alors je ne dis pas "soufrant de troubles envahissant du développement", car il se qualifie lui-même d'autiste ; d'autre part, il a environ 25 ans, on peut supposer qu'il a grandi à une époque où on disait "autiste" tout court, juste avant de rajouter "c'est la faute de ta maman", mais je m'égare), Shaun Murphy (incarné par le fantastique Freddie Highmore), s'efforce de faire sa place dans le monde médical et dans le monde tout court, et c'est très difficile quand on a pas accès à l'empathie et au langage para-verbal.
Mais ce n'est pas de lui que je voulais parler ; dans cette série, il y a aussi le personnage de Claire (non moins fantastique Antonia Thomas), a qui est dévolu le rôle un peu tarte à la crème de la bonne âme de service. Vous savez, ces wonder women de séries télé, qui sont belles, intelligentes, empathiques, malgré un milieu social défavorisé et une enfance de merde ? Ben voilà, c'est elle. Claire, c'est l'interne en chirurgie qui veut non seulement devenir un bon médecin, mais aussi une bonne personne -il y aurait matière à disserter sur le titre de la série, en s'appuyant sur les marottes de Matin Winckler- et qui est l'empathie incarnée. C'est toujours elle qu'on envoie annoncer les mauvaises nouvelles aux familles, les décisions difficiles à prendre... parce qu'elle sait y faire. Et elle veut toujours, malgré l'opposition de sa hiérarchie, ne pas s'arrêter au fait de traiter le patient, mais aussi s'intéresser à sa vie, ses soucis, bref, traiter son corps et son âme. Et bien sûr ça marche, sinon ça n'aurait aucun intérêt.
Peut-être le saviez-tu déjà, mais dans la vie, ce n'est pas comme dans les séries télé. Les gens ne sont pas toujours reconnaissant que l'on fasse preuve d'empathie à leur égard, que l'on s'intéresse à leur problèmes ou que l'on aille au-delà du cadre strict de sa mission pour tenter d'améliorer leur vie.
J'ai une collègue, appelons la Claire également, qui est en charge du traitement des réclamations dans le cadre de la gestion d'un dispositif touchant un public en situation de grande précarité ; ça, c'est pour le cadre.
Hier, elle a eu affaire, au téléphone, à une personne qui a fait un malaise. Elle a appelé les pompiers, qui sont venus secourir ladite personne. Pour la bonne compréhension de l'histoire, il faut encore préciser qu'il s'agit d'un "dossier" au long cours, compliqué, et que suite à cet incident, les points de blocage ont finalement été résolus avec les différentes parties prenantes, je ne sais pas s'il faut y voir un lien de causalité.
Notre Claire a très mal dormi suite a cet incident, inquiète des suites de la prise en charge de la personne qui avait fait un malaise.
Elle appelle ce matin ladite personne, dans le but de s'enquérir de sa santé, et de lui annoncer que le problème à l'origine des réclamations avait été réglé.
Elle s'est fait engueuler comme du poisson pourri. Insulter sans même pouvoir répondre. Elle n'a même pas pu dire que le problème était résolu.
Le directeur et son chef de service sont avec elle, dans la cafétéria, en train de ramasser ce qui reste d'elle, à la petite cuiller et la serpillière.
C'est moche, c'est violent, mais la vie, c'est pas comme les séries télé.
Dans n'importe quel sens que l'on prenne cet article, ça sent pas bon :
Et ce n'est qu'un article de 5 paragraphes !
via Mastodon
CW : travail, harcèlement, burn-out, suicide, mort
Bon. Alors déjà, vous allez vous dire que votre boulot ne vous définit pas. Il vous sert à avoir un salaire, c'est tout. Ces gens, c'est des étrons qui tournent autour de vous. Je vais vous arrêter trois semaines, et vous allez tirer la chasse.
[...]
En 2017, en France, 632 918 salarié·es se sont blessé·es au travail, et 530 sont mort·es.
En comparaison, la même année, on compte 7 décès dans la police (dont 4 en mission, les autres en service) et 8 dans le gendarmerie.
Pour être tout à fait correct, il faudrait préciser que les flics se suicident aussi, d'autant plus que l’État leur fournit le matériel pour le faire, c'est bien commode. Mais ce qui est vraiment problématique, c'est que les policiers/gendarmes morts en mission ou suicidés, on en fait des caisses, avec cérémonie aux Invalides, décoration posthumes et bisou hypocrite à la veuve. LE VRAI PROBLÈME, C'EST QUE LES OUVRIERS QUI MEURENT SUR LEUR LIEU DE TRAVAIL OU A CAUSE DE LUI, L’ÉTAT S'EN FOUT.
À 58 ans, la directrice de l’école maternelle Méhul, à Pantin (Seine-Saint-Denis), a mis fin à ses jours samedi 21 septembre. Son corps a été retrouvé le lundi matin avant l’arrivée des enfants, dans la grande nef de cette école. Avant sa mort, Christine Renon avait envoyé à son inspecteur d’académie et à tous les directeurs et toutes les directrices d’établissements scolaires de sa ville une lettre. "Aujourd’hui, samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée après seulement trois semaines de rentrée", écrit-elle. C'est une professionnelle à bout qui se livre, interroge le système dans sa globalité et l'absence de réponse de sa hiérarchie.
Juste pour enfoncer le clou :
https://www.humanite.fr/social-eco/suicide-la-poste-precarite-accusee-516405
https://shaarli.aldarone.fr/?HWuY7Q
https://www.sammyfisherjr.net/Shaarli/index.php?STdLsw
https://www.sammyfisherjr.net/Shaarli/index.php?8_BJag
Ils sont bien gentils Envoyés Spatial, mais ils étaient où depuis 2014 ?
Géniale, comme toujours.
Je rentre de 3 semaines de congés.
Ces 3 semaines de congés font suite à une période de 11 jours de congés paternité + 2 semaines de travail.
Je suis quasiment tout seul au boulot, tout le monde est en vacances.
=> j'ai plein de choses à faire, dont des tâches rétro-planifiées pour le 06/09 ; le 30/08 ; le 21/08...
Pourquoi je dis ça ? Parce qu'hier soir je me suis couché en me disant qu'il faudrait que je sois au boulot tôt ce matin pour faire tout ce que j'avais à faire.
Et ce matin, contrairement aux matins précédents, je ne me suis pas réveillé avant le réveil, c'est le réveil qui m'a réveillé.
Paresse, fatigue ou fatalisme, je ne me suis pas dépêché plus que ça.
En arrivant, j'ai passé quasiment une heure à discuter avec des collègues. Des enfants, de la fin du monde imminente, de l'absurdité qu'il y a à concevoir les premiers vu l'état du second, et des progrès de l'industrie vidéo-ludique depuis 30 ans. Puis j'ai été me faire un café.
Dans la matinée, j'ai fait une pause Shaarli pour parler de Prey.
Il est 13h15, je vais aller manger.
Constat : j'ai très exactement fait la moitié des tâches que j'avais prévu de faire aujourd'hui, il est assez raisonnable de penser que l'autre moitié se fera dans l'après-midi.
Quelle moralité tirer de cette expérience ? Je ne sais pas, c'est à vous de voir. Pour ma part, j'aurais tendance à dire que si la pression est nécessaire pour me motiver, elle ne doit pas être confondue avec le stress, et que je travaille mieux (et plus vite) si je suis détendu.
Lundi 27 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait l’entrée du burn-out, un concept qu’on traduit souvent en français par « épuisement professionnel » ou « surmenage », dans la Classification internationale des maladie avant, finalement, de se rétracter le lendemain. C’est une douche froide pour les partisans de sa reconnaissance qui militent depuis plusieurs années pour l’obtenir.
Pas eu le courage de lire cette nouvelle catastrophe qui s'annonce.
Présentée en septembre dernier, la première version de l’ISO 45003 a renforcé la farouche opposition de la France : elle n’apporte aucune plus-value en termes de contenu et d’approches techniques spécifiques liées aux RPS, mais, curieusement, elle « oublie » la participation et la consultation des travailleurs ; elle « dépouille » la norme 45001, soulignent les délégués français dans leurs commentaires. Des observations et une opposition partagées par de nombreux pays, comme l’Allemagne, la Suède, l’Argentine, l’Italie ou encore la Chine, et des organisations telles que la Confédération européenne des syndicats (Etuc).
L'équipe a commencé à faire de plus grosses pauses le midi. A aller jouer à Fifa entre midi et deux. A retourner jour à la console à 18h00 pile.
On a même commencé à jouer au ping pong dans la salle de réunion le midi (vive le filet Artengo). On a même parfois fait du Minecraft, du Don't Starve Together ou du Smash Bros sur la TV de la salle de réunion ! Du coup, l'équipe ne travaillait plus 8h par jour, mais 6h30 (9h30/12h, 14h/18h).Là vous vous dites : mais merde, tu permettais ça ? Et personne n'est venu gueuler ?
Bien évidemment que si...
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Jusqu'au jour où ma manager a demandé à me voir. Elle m'a expliqué qu'on renvoyait une mauvaise image, que l'équipe clairement bossait moins qu'avant et qu'ils pouvaient faire bien plus, s'investir plus... etc. Et là, j'ai sorti les chiffres. En travaillant 1h30 de moins par jour, la vélocité de l'équipe n'avait pas bougé. Elle oscillait toujours entre 37 et 42 points par sprint. L'équipe était tout aussi productive en travaillant 6h30 par jour, qu'en travaillant 8h par jour !
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Alors oui, on se dit toujours : si l'équipe arrive à faire tout ça en 6h30, ils peuvent faire plus en 8h.
Ben la preuve que non. L'équipe travaillait en 8h avant, et elle ne produisait pas plus.
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Et bien vous savez quoi ? La vélocité n'a, à nouveau, pas bougé.. Toujours 37/42 points.
En repassant à 8h par jour, l'équipe produisait autant qu'avant, en travaillant 6h30 par jour !
Magnifique démonstration. Merci Tommy.