Pour ma sécurité, je me rapproche des CRS et j'attends.
Ah ben déjà, ça commançait mal. "Je me suis assis sur le barbecue pour me protéger du soleil", voyez l'idée ?
Au moment où les CRS décident d'avancer, je suis immédiatement à leur contact. Je me retiens fermement à un des barreaux carrés de la grille du Jardin des Plantes pour essayer de me protéger – à la suite d'un grave accident, j'ai une cheville fragile, par conséquent un mauvais équilibre et je ne peux pas courir. Je reçois un coup de matraque sur la base du pouce, qui est pris entre le barreau et la matraque. Sous le choc, l'os se brise en miettes. Hébété, et incrédule, je reste sur place. Les policiers me disent de « dégager ». Je leur réponds, joignant de ma main valide le geste à la parole, que « j'habite juste là, je veux seulement rentrer chez moi ». La réponse ne se fait pas attendre. C'est « no limit » dans la cour de récréation. Une bastonnade en règle : deux coups sur le crâne. Un coup sur l'épaule. Un autre sur la cuisse. Je perds l'équilibre, tombe. Un – ou plusieurs –, me saisissent à bras le corps, mon blouson glisse sur moi et m'est arraché. L'un me tire par ma main broyée, je hurle de douleur pendant plusieurs secondes. Alors, j'entends un ordre mécanique : « ouvrez devant », et je suis violemment projeté en avant.
Un jeune ?
Non, un vieux.
Un casseur ?
Non, un artisan
Tu parles, c'est un black bloc qui cherchait à filer en douce
Non, il voulait juste rentrer chez lui
IL NE VOULAIT QUE RENTRER CHEZ LUI BORDEL. Et il fini quasiment invalide (2 mois d'arrêt de travail, et une main inutilisable, pour un artisan c'est quasiment la certitude d'arrêter définitivement de bosser).
T'façon c'est un type qui a la haine des flics
Non, même pas :
Il détachera trois fonctionnaires de police qui, une fois revenus sur terre, m'accompagneront aimablement : d'abord à récupérer mon blouson et ensuite aux urgences de la Salpétrière, deux kilomètres à pied plus loin.
via (°m