Une dizaine de journalistes ont-ils fait basculer les élections ? Depuis l’annonce des résultats du second tour des législatives, le travail des quelques rédactions ayant enquêté sur les candidats investis par le Rassemblement national (RN) apparaît comme l’un des ingrédients expliquant l’issue surprenante du scrutin. Au point que de nombreux observateurs attribuent en partie aux révélations conjointes de ces médias – ils ont montré que plus d’une centaine des candidats RN agissent ou parlent de façon raciste, homophobe, antisémite, pro-Poutine, conspirationniste... – les résultats plus faibles qu’attendus du Rassemblement national au second tour. Le constat est visiblement partagé au sein du RN : son directeur général, missionné après la dissolution pour fournir 577 candidatures ripolinées ou au-dessus de tout soupçon, a annoncé ce lundi 8 juillet sa démission. Un départ jusque-là « jamais évoqué avec la presse ni communiqué aux cadres du parti », précise Le Monde.
Au même moment, à Libération, à Streetpress ou à Mediapart, les journalistes spécialistes de l’extrême droite et leurs rédactions en chef ont arrêté de compter les mails, les tweets et les courriers de remerciements. Ils ont la reconnaissance d’une partie de la profession : on a par exemple interrogé Nicolas Berrod, journaliste au Parisien, auteur dimanche soir d’un thread listant les résultats obtenus par les candidats et candidates visés par les révélations de ses confrères et consoeurs. Après s’être plongé dans leur travail, il se dit « admiratif » devant le temps et les moyens consacrés à cette enquête et bien sûr devant les résultats obtenus.
Une presse qui fait son travail, c'est chouette quand même.