Ces propos ont été corroborés par une enquête de l’agence régionale de santé Midi-Pyrénées (ARS), saisie en mai 2013 par Céline Boussié, alors qu’elle était en arrêt maladie, rappelle Fiodor Rilov, l’un de ses deux avocats. Le rapport de 400 pages, rendu à l’automne de la même année, fait état de « maltraitances institutionnelles », rappelle le conseil. La ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, avait alors placé l’établissement sous administration provisoire et déposé une plainte pour abus de bien social et abus de confiance, en novembre 2013 – plainte classée sans suite.
Deux mois plus tard, une enquête de Zone interdite sur M6, dont le tribunal a visionné un extrait, confirme les accusations de Céline Boussié. Sur les images tournées en caméra cachée par un employé anonyme, des enfants sont assis en rang d’oignons sur des seaux où ils font leurs besoins. Tous dorment attachés à des lits à barreaux trop petits, et certains sont enfermés dans des box en Plexiglas.
Tout est dit. Une enquête de l'ARS, un reportage (que j'ai vu, et il est à hurler), une lanceuse d'alerte... et pourtant : un agrément renouvelé, et une lanceuse d'alerte devant le tribunal.