La barbarie que nos livres sont censés combattre est là, devant nos yeux. Nous, auteurs et autrices, avons beau jeu de clamer sur tous les toits que l’empathie est notre première arme, que nous luttons à travers nos mots contre les inégalités et la violence, quand nous ne sommes pas capables de nous intéresser de près à ce qui constitue aujourd’hui la véritable barbarie – celle qu’on inflige aux plus pauvres, aux moins favorisés, aux moins blancs aussi. Pleurer sur ces bibliothèques qu’on brûle n’arrangera rien, au contraire : on ne fera que passer le message à ces gens déjà en colère qu’une poignée de livres vaudra toujours davantage que leur vie.