Ultia, streameuse de 29 ans sur la plateforme Twitch suivie par près de 300 000 personnes, avait dénoncé en 2021 les propos d’un de ses collègues lors du grand événement caritatif du milieu, Zevent : Inoxtag, l’un des plus gros influenceurs français, avait fait dire à sa petite amie, non francophone, devant plus de 400 000 personnes, « Tu as une grosse bite », et lui avait lancé, hilare, des phrases comme « J’ai le braquemart à fond », « je vais la soulever ».
Pour avoir dénoncé ces propos sexistes et exprimé son dégoût devant l’inaction des autres streameurs et de la plateforme Twitch, Carla G. subit depuis plusieurs années des vagues de cyberharcèlement répétées, qui continuent encore aujourd’hui et sont parfois entretenues par d’autres créateurs de contenu. Sans appeler directement à son harcèlement, ils attisent parfois la haine de leur communauté en la dénonçant comme « la casse-couilles de service » et provoquent régulièrement de nouvelles vagues de haine.
Seuls 4 hommes ont finalement été poursuivis et 3 d'entre eux condamnés. C'est peu (elle a fourni 700 captures d'écran aux enquêteurs, mais c'est bien en terme de signal.
J'avais loupé ça. C'est surréaliste.
Casquette dark maga, son fils au nom d'extraterrestre sur les épaules, Musk fait son show dans le bureau ovale.
Selon les articles, Trump est décrit comme "mutique" ou savourant la surprise des journalistes". Le fait est que ce n'est pas lui qui occupe l'espace. TIME n'a pas tort lorsqu'il fait sa Une sur Musk derrière le bureau de POTUS.
C'est du sensationnalisme qui joue sur les peurs du consommateur
A chanter sur le même air que les grands succès "mais non madame, l'amiante ce n'est pas dangereux" et "elles sont belles mes montres au radium, hein ?".
J'ai lu ce matin le (long) article que Mediapart consacre à cette histoire.
Je me garderai bien d'émettre le moindre jugement, mais à mon sens, il y a deux niveaux de responsabilité :
EDIT : hmm, il existe sûrement des jurisprudences, faudrait chercher...
La Ligue des droits de l’homme (LDH) a transmis, jeudi 13 février, un signalement doublé d’une plainte au parquet de Paris visant Apple et la collecte massive d’enregistrements de son assistant virtuel Siri, ont appris la cellule investigation de Radio France et le journal Le Monde. La plainte contre X pour violation de la vie privée, traitement illicite des données personnelles et pratique commerciale trompeuse s’appuie sur les informations d’un ex-employé devenu lanceur d’alerte.
[...]
...des usagers américains qui accusent la firme d’avoir enregistré, traité et conservé sans leur consentement leurs conversations privées, entre 2014 et 2024. Ces données étant utilisées à des fins commerciales, et non pas pour la seule amélioration des performances de l’assistant Siri et de la fonction Dictée intégrés aux appareils de la firme.
[...]
le Français est engagé 2 600 euros brut par mois comme "analyste d'annotation des opérations de données" dans sa langue maternelle, le français. "C'est un projet qui nécessite beaucoup de main d'œuvre, se souvient Thomas Le Bonniec pour la cellule investigation de Radio France. Je travaillais dans un grand open space où l’on devait être au moins 80 personnes, avec une nouvelle fournée de 10 à 20 employés tous les lundis.
Ça y est ? Ça commence à rentrer ? La tech, c'est pas magique. L'IA, ça ne marche pas. Cette histoire de téléphone qui t'écoute, il y a longtemps qu'on le sait, la dimension judiciaire n'est que l'aboutissement du processus.
N'en déplaise aux fans d'Apple, je devrais même dire "les fidèles", tant le rapport de certains gogos avec telle ou telle marque tient plus de la religion que de la consommation, il n'y a pas de super-techno-infaillible. Ça n'existe pas. Il faut des petites mains -des petites oreilles dans le cas d'espèce) pour corriger les (nombreuses) conneries de la machine.
En se focalisant sur les milliardaires, on s’empêche de porter un diagnostic objectif sur les structures profondes du capitalisme contemporain. On croit que la justice économique passe par la lutte des classes alors qu’elle est de nature procédurale. Elle repose sur la mise en place de procédures transparentes et équitables qui permettent aux collectifs d’actionnaires d’exercer l’intégralité de leurs droits.
S’il est un combat à mener, ce n’est pas tant contre les milliardaires qu’en faveur de l’élargissement et de la démocratisation de l’épargne collective. Le véritable problème politique du XXIe siècle n’est pas la collectivisation du capital, celle-ci existe déjà, mais l’invention de procédures qui en assurent une gestion ouverte ; en d’autres termes, il faut inventer la démocratie financière.
Une analyse intéressante.
Mais il n'en demeure pas moins que la concentration d'autant de pouvoir, même revu à la baisse, entre les mains de quelques uns n'est pas une bonne chose.
Le monde [français] du jeu vidéo est en grève jeudi 13 février. Le Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV) appelle les salariés de tous les studios français à cesser le travail, avec des rassemblements dans plusieurs villes (Bordeaux, Paris, Lille, Nantes). Ces derniers mois, quelques studios ont déjà été touchés par des mouvements sociaux, mais cette fois la colère est unanime et gagne l'ensemble du secteur. Burn-out, sous-effectif, licenciements... Quelle que soit leur entreprise, les salariés dénoncent les mêmes difficultés.
[...]
Le STJV, qui comptait une cinquantaine de membres en février 2018, en revendique désormais plus d'un millier. "Le milieu du jeu vidéo était un désert syndical, il y a encore huit ou dix ans"
Justement, Shadow Empire est donc fun ? C'est une question compliquée. J'ai une métrique personnelle quand je découvre un jeu vidéo, le TtF, pour Time to Fun. Elle mesure le temps qui s'écoule entre son installation et le moment où l'on se dit « oh, mais je m'amuse ! ». Sur Rocket League par exemple, c'est 12 secondes. Sur un Civilization, c'est peut-être 15-20 minutes. Sur Shadow Empire, le TtF se compte en dizaines d'heures.
Un bon jeu velu pour tarés ^^
Interrogée par le média américain NPR, Dorit Reiss, professeure de droit à l'université de Californie, estime qu' « il s'agit d'une décision très forte ». Selon elle, l'ordonnance explique que la suppression était « probablement incorrecte d'un point de vue juridique », car il n'y avait pas de « notification adéquate » ni « aucune explication pour cette action de grande envergure ». Selon Dorit Reiss, « cela suggère que le gouvernement est en position de faiblesse dans cette affaire ».
La suite va être déterminante : le bras de fer va t-il s'arrêter là, ou le gouvernement va t-il basculer irrémédiablement dans le fascisme en ne respectant pas une décision de justice ?
via Seb
Il va p'têt falloir que ça rentre : LES-IA-RACONTENT-DES-CONNERIES.
Pas tout le temps, des fois elles dysfonctionnent et disent la vérité.
Depuis quelques jours, mon esprit malade, faisant le parallèle entre "l'ère de la post-vérité" ouverte à peu près lors de la première élection de Trump et l'avénement des robots culinaires spécialistes des pizzas à la colle, a pondu une synthèse lapidaire que je vous livre : pour l'IA comme pour Trump, le vrai est un moment du faux.
Oh oh, c'est vraiment très très bien ça.
Coudifié, mais pas loin.
Plus d’une vingtaine d’organisations réunies au sein de la coalition Hiatus, parmi lesquelles Attac, La Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’homme, estiment, dans une tribune au « Monde », qu’il faut résister au déploiement massif de l’IA, au nom des droits humains, sociaux et environnementaux.
Résister à la culpabilité de ne pas en faire assez. Résister à l’envie d’en faire trop. Résister au désespoir. Résister à une stratégie de sidération. Résister au confort de s’en foutre. Résister à la force des images. Résister à l’épuisement intentionnel. Résister à un monde de plus en plus sombre.
Pas mal de pistes et de liens à suivre.
Du boulot en perspective. Mais ça en vaut la peine.
via Seb
En nous libérant de l'effort à faire pour obtenir un résultat, la technologie nous prive de l'entraînement à la compétence qui en dépendait. Si la compétence en question était ultra spécifique et inutile ailleurs, ok (allumeur de réverbères, bourreau, sonneur de cloche, lavandière ...) mais quand ce sont des capacités cognitives de base et desquelles dérivent tout un arbre de compétences diverses, on devrait pour le moins être prudent.
Du coup, si les états poussent autant vers l'IA et le cortège de régressions cognitives qu'elles supposent... ça pue un peu, non ? Grâce la réduction de nos capacités mémorielles et déductives, de notre langage et de notre raisonnement, L'IA pourra nous régurgiter la propagande qu'on lui aura donné à bouffer et on la prendra pour parole d'évangile.
MAIS C'EST EXACTEMENT CA.
Le problème c'est qu'actuellement, quand tu expliques ça, tu passes pour l'emmerdeur / complotiste / celui-qui-refuse-le-progrès de service.
J'ai shaarlié un truc l'autre soir, un peu à la va-vite, une interview piochée dans Mediapart je crois, sur l'idéologie derrière l'IA, et sur le fait que l'IA ne recouvre pas les mêmes idées selon que le sujet-utilisateur est un prophète millénariste de la Silicon Valley (en gros : toujours plus de profit, humain augmenté, fantasmes d'immortalité) ou un plébéien, où les objectifs sont plutôt toujours plus d'exploitation, de moins en moins de liberté, mais avec le sourire, parce que l'IA c'est vraiment trop cool.
Seb l'a excellemment dit l'autre jour : l'IA et un instrument de domination. Tu donnes un sucre à un clébard, il est content d'avoir un sucre. Et du coup il ne voit pas la laisse de plus en plus courte, la niche pourrie et la bouffe dégueulasse.
C'est nous les clébards dans l'histoire.
"Non merci, mais nous rachèterons Twitter [devenu X] pour 9,74 milliards de dollars si tu veux", lui a répondu sur X(Nouvelle fenêtre) Sam Altman, le patron d'OpenAI. "Escroc", lui a alors envoyé l'homme le plus riche du monde.
Allez, faites moi rêver : "C'est çui ki le dit ki l'est, a répondu le patron d'OpenAI."
Découvert en décembre dernier, il a un risque de 2,3% de percuter notre planète en décembre 2032, selon la Nasa. Une probabilité anormalement élevée, mais qui risque d'évoluer et ne doit pas (à ce stade) laisser de place à l'inquiétude.
Annulez vos RDV gynéco / ophtalmo / ORL, c'est plus la peine.
C’est le « père » de l’IA moderne qui en dit le plus de mal. À propos de l’intelligence artificielle générative, Yann Le Cun avait dès 2023 une formule expéditive et cruelle, mais éclairante : « Personne ne peut garantir que ce qui sort de la machine est factuel, non toxique, compréhensible. »
Le chercheur et vice-président de Meta estime que le modèle technologique des LLM est une impasse et enjoint à ses pairs de chercher d’autres voies. Lui-même travaille depuis deux ans sur un autre modèle, dont il entrevoit l’aboutissement dans seulement de très longues années.
Car tout le monde le sait, bien que presque personne ne le formule clairement : l’IA générative, qui aligne les mots statistiquement les plus probables, commet des erreurs, parfois beaucoup d’erreurs. Demander début février 2025 aux robots disponibles qui est le premier ministre français expose par exemple à se faire répondre qu’il s’agit d’Élisabeth Borne (ChatGPT et DeepSeek) ou Gabriel Attal (Claude). Et parfois, quand elle ne sait pas, elle invente. Ce sont les fameuses « hallucinations », un terme promu par les géants de la tech pour humaniser leurs créations et rendre acceptables leurs déraillements.
Selon l’entreprise de sécurité NewsGuard, qui soumet ces outils à des tests rigoureux, le taux d’échec moyen des dix principaux chatbots était de 62 % (d’erreurs ou de non-réponses) en décembre. Celui de DeepSeek un mois plus tard était de 83 %, et dans trois cas sur dix, le nouveau robot « a relayé la position du gouvernement chinois sans qu’il lui ait été demandé quoi que ce soit concernant la Chine ».
Bref, ce qui était une pensée répandue dans les cercles médiatiques et artistiques dans les années 1980 est désormais minorisée et stigmatisée. La “pensée unique”, c’est désormais être anti-immigration. Le “politiquement correct”, c’est de dire qui on veut expulser et comment. Quasiment plus personne n’ose, dans le débat public contemporain, dire que les populations dites “du sud” (des anciens pays colonisés) ont le droit de venir où elles veulent si elles en éprouvent le besoin, et que nous avons la possibilité de les accueillir sans les stigmatiser et les brutaliser. C’est une position absolument inaudible, puisque désormais toute la gauche marche sur des œufs quand elle en parle, quand elle n’y a pas carrément renoncée.
Aujourd'hui, l'Aziza de Balavoine, qui fut un tube énorme en 1985, provoquerait très vraisemblablement une shitstorm boloréenne.
Mais cela ne doit pas exempter Balavoine de toutes critique, comme la fin de l'article le souligne fort justement :
Daniel Balavoine s’est ému de la misère en Afrique sans questionner la dimension coloniale du Paris-Dakar, cette course qui lui a coûté la vie (il y est décédé lors d’un accident d’hélicoptère) et il a continué à soutenir François Mitterrand alors même que son mandat a plongé la gauche française dans plusieurs décennies de trahison, de renoncement et de collaboration avec l’ordre capitaliste, déjà bien amorcé en 1985.
Malgré ces critiques nécessaires, “l’Aziza” peut réveiller en nous cette légitimité à dire que l’immigration peut, pour un pays vaste et riche comme la France, être possible. Entendre ce tube, sur Nostalgie ou ailleurs, permet de mesurer le terrain perdu à cause d’une gauche qui ne tient plus tête, sur ce sujet comme sur d’autres, et dont le discours défensif ne permet rien d’autre que des reculs.
‒ […] En fait, je ne fais pas partie des gens qui pensent que c'était mieux avant. Mais pas du tout. Je me souviens… Cette France de mon enfance [années 60-70], j'y suis attaché parce que c'était le territoire de mes rêves, dans mon enfance, mais la France réelle de mon enfance, celle qui, précisément, me faisait m'évader dans le rêve, cette France-là n'était pas extraordinaire du tout, elle était dure, aux femmes, aux Bretons, aux Arabes, aux esprits libres de manière générale, les barrières de classe étaient beaucoup plus solides que maintenant, et énormément de choses, même sur le plan intellectuel, enfin, quand je faisais mes études, 30 % des électeurs étaient en réalité adeptes de l'URSS de Staline, quand Simon Leys publiait, il se faisait étriller comme agent de la CIA en une du Monde, les gens adoraient le génocide cambodgien et vantaient les charmes de Pol Pot, et si vous étiez d'un avis un peu différent, vous étiez un fasciste, tout de suite, donc moi j'ai l'impression d'avoir vécu mon enfance et ma jeunesse [années 60-70] dans un pays effarant et plombé. Ceux qu'étaient pas effarants et plombés, c'était les ministres pompidoliens dont on se demandait s'ils ne touchaient pas tous plus ou moins sur la construction de l'auditorium Tartemolle ou des nouvelles halles de Paris, vous voyez ? Donc l'idée, maintenant, que je vois se répandre chez les gens qu'ont l'âge d'être mes enfants qu'il existait un âge d'or quand j'étais jeune est juste surprenante. […] On souffre d'abord de son propre pays […] avant de souffrir d'autres choses, et je pense qu'un esprit sensible souffre de son pays à toutes les époques, et souffre de son temps à toutes les époques.
Décidément, j'aime beaucoup François Sureau