Je ne peux pas imaginer qu'un président de la République, et en particulier Emmanuel Macron, ne choisisse pas ses mots "chasse à l'homme". Il y a surtout une chasse à la femme, en tout cas dans les propos de Gérard Depardieu, et pas une chasse à l'homme. Les mots sont utilisés à dessein pour parler aux hommes, aux hommes virils, et il y en a encore beaucoup, et des femmes aussi, qui vous disent que finalement ces propos, ce n'est pas si grave, que c'est drôle, que finalement Gégé, il est comme ça. C'est une façon de raconter quelque chose de notre société.
Rappel :
La galanterie n’est pas la simple politesse. Sinon, il suffirait d’employer le mot politesse. La galanterie est cette politesse spécifique qui s’applique en un sens unique, des hommes vers les femmes, parce qu’elles sont jugées faibles, dépendantes. Bien sûr, des femmes peuvent avoir besoin d’un coup de main, comme des hommes aussi. Mais la galanterie n’énonce pas qu’il faut aider les femmes qui ont besoin d’un coup de main. C’est un système, qui s’applique automatiquement quelle que soit la condition physique réelle de la femme qu'on prétende aider. Un système qui englobe toutes les femmes dans une même image de faiblesse. C’est ce qu’on appelle le sexisme bienveillant, dont des équipes de recherche ont démontré qu’il avait un effet sur les carrières et les recrutements des femmes. Les sexistes bienveillants ne sont pas des violeurs, mais en entretenant l’idée que les femmes sont faibles, à côté de mâles dominants qui seraient là pour les sauver, ils alimentent la culture du viol.
Méga gerbant.
Et la question qui tue :
Le coupable est-il la pornographie, ou le néolibéralisme sauvage qui sévit ici comme ailleurs, la pornographie ne faisant que durcir les rapports de pouvoir par une déshumanisaton renforcée?
Je suis à peine sur les réseaux sociaux donc je ne vois pas tout ce qu’il y a en dessous. Moi, je vis dans le monde de la surface. C’est-à-dire que je ne suis pas comme l’humanité moderne à vivre avec Internet, dans la matrice d’une certaine façon.
Cautionner un violeur = ne pas vivre dans la matrice. Woookééé... Dis donc mon gars, QUI est-ce qui vit à côté de la réalité d'après toi ?
Concernant Nicolas Hulot, Virginie Vilar y travaillait depuis quatre ans.
"Tribunal médiatique".
Raconter le réel me paraît être une mission journalistique. Ce n'est qu'en témoignant de cette réalité des violences sexuelles que l'on parviendra à une prise de conscience collective du problème. Les violences sexuelles sont un sujet politique. En ce sens, si on veut faire bouger les choses, si on veut lutter contre ces violences, il faut bien les désigner sur la place publique.
Rien n'a vraiment changé depuis Albert Londres et son "porter la plume dans la plaie". Pour les journalistes qui font vraiment leur boulot s'entend.
Et maintenant, je vais commencer à me justifier, comme toute femme qui s'est retrouvée en fâcheuse posture. J'ai 18 ans en 1989, élevée dans un milieu bourgeois catholique. Je suis vierge et surtout, je ne me trouve pas particulièrement sexy. C'est important à dire parce qu'à l'époque je pense sincèrement qu'un homme peut me proposer de l'accompagner dans sa chambre sans avoir aucune arrière-pensée. Je fais partie de ces jeunes filles qui ne pensent pas un instant inspirer la moindre pensée ou le moindre désir d'ordre sexuel. C'est tellement loin de mon schéma de pensée à moi !
Vous voulez un truc flippant ? Voilà un truc flippant.
Mais sinon, ouais, ce sont les femmes qui en font des caisses, on peut plus rien dire, ouin ouin ouin.
Oyez, oyez braves gens, venez écouter les palabres sur la nouvelle polémique en royaume de France et de Navarre. Enfin... Polémique... Est-ce bien le terme adéquat? Je veux dire, regardons les choses en face: depuis dix jours, dix putains de jours, la France se demande si les filles ont le droit de s'habiller comme elles veulent.
Mais vous êtes sérieux? On vit dans quel monde pour que cette question soit simplement évoquée plus de vingt secondes? Alors dix jours à s'interroger dessus...
via Seb
EDIT : Je ne résiste pas au plaisir de citer cette phrase :
Enfin, mes braves gens, s'il fallait interdire tout ce qui peut exciter sexuellement un garçon de 16 ans, vous devriez commencer par lui crever les yeux.
C'est marrant hein : quand un joueur (pro) prend position en faveur des manifestants de Hong-Kong, il est banni à vie ; quand toute une bande de streamers toxiques et leurs cohortes de fans décérébrés commettent des agressions sexuelles... il ne se passe rien. Rien de rien. Sauf pour les victimes, qui se font harceler.
Démonstration ad nauseam que quand on ne veut pas comprendre la culture du viol, on fait comme si n'existe pas. Ce type est décidément d'une toxicité extrême. La pire étant qu'il n'est pas seul dans son genre.
Le créateur du jeu a publié un message le 19 février dans lequel il explique : « Si ce n’est pas votre genre de jeu, vous n’avez pas besoin d’y jouer. Mais comme d’autres l’ont déjà dit, j’ai essayé de faire un jeu auquel j’aurais aimé jouer, et il y a d’autres gens comme moi. » Il ajoute que selon lui, 4 % de la population mondiale est constituée de sociopathes, et que d’autres personnes pourraient se divertir avec ce type de contenus selon lui.
Certainement. Mais tu peux AUSSI aller voir un psy, tu sais ?
En ligne dans la boutique de la plateforme Steam depuis au moins le 19 février, le jeu Rape Day, développé par le studio indépendant Desk Plant, fait l'objet d'une controverse concernant son contenu. Dans ce titre, le joueur incarne un serial killer enlevant et violant des femmes alors qu'une apocalypse fait rage. Malgré le mot explicite "rape" dans le titre du jeu et sa description contenant "non-consensual sex", Valve n'a pourtant pas retiré Rape Day de sa boutique.
On touche le fond là.
via Liandri
Même si le couple conjugal trouve quand même, aussi, de nouvelles fonctions. Ce qu'on observe aujourd'hui, c'est que le conjoint s'est transformé en soutien moral et mental. Un thérapeute à la maison. Un fan à domicile qui remonte le moral. Par exemple, dans le repas du soir, un des thèmes principaux, ce sont tous les petits malheurs subis au travail. Nous sommes dans une societé qui détruit l'estime de soi et le couple apporte une réassurance.
On est un peu loin du sujet annoncé dans le titre (le consentement, et partant, le viol conjugal), mais cette réflexion sur le couple reste intéressante.
via @LarrereMathilde : "Il crée une marque de t-shirts féministes. Ses employés découvrent son passé d'agresseur sexuel. Il promet de démissionner puis change d'avis et... licencie tout le monde."
Abélard et Héloïse, une belle histoire d'amour ?
Que nenni. Ce serait même assez sordide en fait : position dominante, menaces, violence, viol. Abélard s'est fait couper le zgeg ? Ben c'est pas aussi injuste que ce que je pensais jusqu'alors.
La culture du viol ? Ca remonte à loin, très loin. Et on comprend mieux, du coup, pourquoi c'est aussi bien enraciné.
J'étais tellement enthousiaste à 13 ans [...] j'ai ouvert avec enthousiasme ma première lettre de fan. Un homme m'écrivait qu'il rêvait de me violer.
[...]
J'ai vite adapté mon comportement [...] Je me suis forgée une réputation de femme prude, conservatrice, intello, sérieuse, afin que mon corps soit protégé.
[...]
un environnement de terrorisme sexuel.
Natalie Portmann.
Dans ces moments de la vie, quotidiens et banals, je réclame le droit de ne pas être importunée. Le droit de ne même pas y penser. Je revendique ma liberté à ce qu’on ne commente pas mon attitude, mes vêtements, ma démarche, la forme de mes fesses, la taille de mes seins. Je revendique mon droit à la tranquillité, à la solitude, le droit de m’avancer sans avoir peur. Je ne veux pas seulement d’une liberté intérieure. Je veux la liberté de vivre dehors, à l’air libre, dans un monde qui est aussi un peu à moi.
Je ne suis pas une petite chose fragile. Je ne réclame pas d’être protégée mais de faire valoir mes droits à la sécurité et au respect.
La culture du viol, ça commence à 8 ans... voire avant.
Tout reste à construire.
Pas tout neuf, mais je ne l'ai découvert qu'hier : le consentement sexuel expliqué avec l'analogie d'une tasse de thé. Très efficace.
Si vous faites du thé et que vous en proposez à quelqu’un qui accepte, il n’y a pas de problème.
Si vous proposez du thé à une personne qui n’est pas sûre de vouloir en prendre, il ne faut pas décider à sa place, ou la faire boire de force. En effet, le simple fait d’avoir fait cette tasse de thé ne vous donne pas le droit absolu de voir cette personne la boire.
Si la personne à qui vous proposez du thé répond « non, merci », alors, ne lui faites même pas de thé, ne lui faites pas boire du thé de force, ne l’engueulez pas parce qu’elle ne veut pas de thé !
Si quelqu’un accepte du thé, et refuse par la suite : vous serez bien sur embêté-e d’avoir fait du thé pour rien, mais personne n’est obligé de boire du thé s’il ou elle n’en a pas envie !
O.J. Simpson, Oscar Pistorius, Bertrand Cantat... Ce n'est pas la première fois qu'en France, le traitement médiatique d'affaires de violences conjugales prend des allures de feuilleton romanesque. D'où vient cette tradition, très française, de romantiser les fémicides, de tenter de polir les contours d'une réalité terrible (rappelons que 123 femmes sont mortes de violences conjugales en 2016), avec des expressions vides de sens juridique, comme "crime passionnel" ?
[...]
Qu’est ce que ça dit du rapport de notre société aux femmes ?
Ça veut dire qu’il reste beaucoup à faire. C’est un symptôme de l’inégalité des sexes, en terme de domination. Cantat a toujours été présenté dans cette affaire comme le pauvre homme. Il y a eu beaucoup d’articles, même dans Le Monde, qui disaient : “Bertrand Cantat est notre frère.” On n’a jamais vu ça pour une femme qui aurait violenté un homme. Quand les femmes tuent leur conjoint - avec le cas récent de Jacqueline Sauvage par exemple -, il n'est pas question de “crime passionnel”. Le mot "fémicide" n’est toujours pas reconnu en France. Il a été inscrit dans des lois en Amérique latine, curieusement, mais toujours pas en France. La presse est assez épouvantable, parce qu’elle traite tout ce qui va concerner les hommes et les femmes, de façon inégale. On doute de la parole des femmes. Et les hommes sont dominés par leurs passions, c’est-à-dire par leur sexualité en fait. C’est la même chose pour les histoires de harcèlement sexuel. Toute la presse véhicule sans arrêt des stéréotypes sur la famille, le couple, avec des schémas sous-jacents extrêmement traditionnels.
via Riff