Dans cette balade au cœur du matrimoine parisien, Charlotte Soulary, autrice de “La guide de voyage” et fondatrice de l’association du même nom, est notre éclaireuse. D’une statue à l’autre, elle nous expose ses contradictions avec la réalité représentée. Dans la capitale, à moins d’être une sainte ou une reine de France, la place de la femme laisse à désirer.
Les rares statues féminines sont soit des nymphes, des déesses, des allégories (donc forcément à poil, au passage), soit complétement cachées; reléguées sur une façade inaccessible, etc.
Et quand ce sont de vraies femmes, et qu'elles sont visibles, la statues ne renvoie pas une image en accord avec la personne qu'elle est censée représenter : Georges Sand est un cliché, et une statue exceptionnellement réussie... utilise un descriptif au masculin !
Pourtant, la plupart des représentations qui ont été faites de lui en attestent peu. Il est principalement dépeint comme n’importe quel homme blanc. Un coup d’œil aux images proposées par Google peut en témoigner. Son interprétation par Gérard Depardieu dans le film “L’autre Dumas”, aussi.
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Dans le sens inverse [...] quand ça arrive, les actrices et acteurs de couleur font souvent face à un déferlement de haine raciste à leur encontre.
Et l'édition jeunesse n'est pas épargnée :
trois cas de figure se présentent quand un livre narre le récit d’un protagoniste de couleur. Soit la couverture est illustrée avec un personnage caucasien. Soit, il est difficile de discerner son identité raciale. Si ce n’est pas une de ces deux possibilités, seule la silhouette du personnage est dessinée.
Eh oui. Non seulement faire le ménage ou s'occuper de malades c'est épuisant, mais en plus, les travaux "manuels" demandent de grande capacités cognitives, et parfois une grande adaptabilité. Mais ces tâches présentées à tort comme "simples" et souvent confiées aux femmes, sont invisibilisées.
Je rapproche cette interview de celle-ci, sur le même sujet, lue dans XXI : http://www.revue21.fr/tous_les_numeros#n-33_le-cynisme-de-la-resignation-entretien-avec-christophe-dejours